Révolution chinoise de 1911

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La Révolution chinoise de 1911 ou Révolution Xinhai (en caractères simples :  ; en caractères traditionnels : 辛亥革命 ; en pinyin : Xīnhài Gémìng) renverse la Dynastie des Qing après 268 ans de règne (1644-1912). Le système impérial qui gouvernait la Chine depuis des millénaires disparait.

Sommaire

[modifier] La montée de l’opposition organisée

[modifier] Les mouvements révolutionnaires

Dans le Guangdong et dans le Guangxi entre 1905 et 1911 plusieurs mouvements insurrectionnels ont lieu. Tous ces mouvements échouent sans cependant décourager les révolutionnaires. Ces mouvements insurrectionnels ne veulent pas réformer le pays mais changer l’ordre social et introduire une république. Ces mouvements ont lieu dans le sud du pays où existent beaucoup de sociétés secrètes, qui aident les révolutionnaires, ainsi qu'à Hong Kong, un lieu de passage qui permet des contacts avec l’extérieur.

[modifier] Sun Yat-sen : de l’association pour la renaissance de la Chine à la ligue jurée

Plusieurs organisations luttent, dont l'association pour la renaissance de la Chine fondée à Honolulu en 1894 avec le soutien de petits commerçants et de propriétaires fonciers et d’un médecin Chinois Sun Yat-sen. L’association qu’il crée tente une insurrection à Canton et son chef doit s’exiler au Japon. Au cours des 10 années qui suivent il cherche des soutiens financiers à travers le monde. Il essaie de regrouper en une seule organisation tous les groupements révolutionnaires qui existent. En août 1905 à Tokyo une organisation est fondée : la ligue jurée (1905). Elle a une philosophie structurée autour de trois principes définis par Sun Yat-sen : le triple démisme. Ils sont énoncés en 1905 : le nationalisme (l’indépendance, les mandchous dehors, la Chine aux Chinois), la démocratie (établissement d’une république), le bien-être du peuple (droit à la propriété de la terre égal pour tous). Sun Yat-sen proclame aussi une déclaration au monde dans laquelle il dit que les traités seront respectés, que les indemnités et dettes seront payées et que les droits acquis par les étrangers seront protégés.

[modifier] Le temps des insurrections infructueuses

Entre 1907 et 1911 la ligue jurée s’épuise en 8 soulèvements. En octobre 1911 une dernière insurrection est victorieuse et donne le coup d’envoi de la révolution. Cette insurrection n’est pas le fait de la ligue jurée mais de la société d’études littéraire et la société pour le progrès commun

[modifier] La révolution du double 10 (10/10/1911)

[modifier] La campagne pour la défense des chemins de fer : prélude à la révolution de 1911

En 1905, des notables décident de construire avec leur propres fonds des voies de chemin de fer en Chine ; or en mai [[1911

  1. Chine|1911]] les autorités impériales décrètent la nationalisation des voies de chemin de fer car les puissances étrangères voient d’un mauvais œil que ce soit le milieu de ces notables nationalistes qui le fasse. On leur propose des indemnités qui n’apparaissent pas suffisantes: ils créent des comités de défense notamment au Sichuan. Une ligue pour la protection des chemins de fer est créée, des pétitions et des manifestations, mobilisations sur le thème « les mandchous vendent le fruit de notre travail aux étrangers ». Résultat, les dirigeants de la ligue sont arrêtés, déclenchant des manifestations pour la libération des dirigeants, dont la répression entraine plusieurs morts. À la fin du mois d’août [[1911
  2. Chine|1911]] des bandes de paysans se soulèvent tant et si bien que les autorités chinoises décident de frapper un grand coup avec l’armée (la nouvelle armée du Hubei). Or, au sein de cette armée on trouve de très nombreux partisans révolutionnaires (environ un tiers des 15 000 hommes).

[modifier] L’insurrection de Wuchang et la révolution de 1911

Dans la province du Hubei dans les villes de Hankou et Wuchang (qui avec Hanyang forment la conurbation du Wuhan) le 10 octobre 1911 une insurrection a lieu. Prévue à la base le 16 octobre, elle est avancée précipitamment car une bombe a explosé le 9. Les insurgés se rendent maitres de la ville et forment un gouvernement provisoire avec un général Li Yuanhong qui lance un appel général à la révolution. La ligue jurée est absente de l’opération.

[modifier] La révolution s’étend

Plusieurs provinces Chinoises proclament leur indépendance dans les semaines qui suivent tant et si bien qu’à la fin du mois de novembre le gouvernement ne contrôle plus que le nord: la Mandchourie et les régions qui entourent Beijing. Le 30 novembre 1911 à Wuchang a lieu une réunion des délégués sécessionnistes des provinces du sud. Les fonctionnaires locaux rallient la cause des indépendantistes et les gouverneurs rallient le mouvement et même le provoquer. Les choses se sont faites pacifiquement.

[modifier] La réaction du gouvernement Chinois, la réaction des puissances étrangères et la fondation de la République de Chine

[modifier] La réaction du gouvernement Chinois

La réaction du gouvernement impérial est double : les autorités Chinoises envoyent vers le sud des forces armées pour combattre les insurgés et pour désamorcer le mécontentement de la population Zai Feng annonce plusieurs mesures parmi lesquelles la promesse de la mise en place du régime constitutionnel . Pour vaincre les insurgés l’armée Chinoise envoie dans le sud l’armée Beiyang de Yuan Shikai. Il réussit à défaire les troupes des insurgés jusqu’à la fin du mois de novembre, puis il cesse le combat, en se disant qu’il n’a pas forcément intérêt à éliminer les insurgés alors qu'il peut envisager le pouvoir pour lui-même.

[modifier] La fondation de la République de Chine

La ligue jurée profite du répit que lui donne Yuan Shikai: c'est en particulier le cas du chef républicain Huang Xin qui organise un autre mouvement à Nanjing. Une république y est proclamée du 10 octobre 1911; elle tombe, dès le 30 novembre 1911 aux mains des partisans de la ligue jurée qui appelle son chef, Sun Yat-sen. Le 24 décembre 1911, arrive des États-Unis, il est élu président provisoire de la République de Nanjing le 29 décembre 1911 et il est investi dans ses fonctions le 1er janvier 1912 à Nanjing. Cela devient la Fête nationale.

La ligne de partage oppose le Gouvernement impérial au nord, et, au sud les Républicains, qui ne parviennent pas à fusionner les deux gouvernements républicains de Wuchang et Nanjing. L'homme fort devient Yuan Shikai un chef militaire qui a accepté de diriger les armées du Nord. Étant donné l’ampleur qu’a pris le mouvement sécessionniste, redoutant une guerre civile en cas d'intervention au Sud il doute du soutien des puissances étrangères à la dynastie mandchoue, déconsidérés depuis la guerre des Boxers. Il ouvre donc un dialogue avec les sécessionnistes à partir du 20 décembre 1911 puis une conférence à Shanghaï. Les pourparlers entre les républicains et Yuan Shikai trainent jusqu’en janvier 1912, au moment où, finalement, les révolutionnaires lui proposent de se retourner contre la dynastie mandchoue, et de devenir président de la république. Ce revirement s'explique surtout par les rivalités entre révolutionnaires qui ne constituent pas un groupe homogène: certains préfèrent que Yuan Shikai prenne le pouvoir plutôt qu’un autre chef. Yuan Shikai obtient que l’empereur abdique en sa faveur. Sun Yat-sen doit abandonner le poste de président. Yuan Shikai devient président de la république et il obtient que Beijing devienne la capitale de la République au lieu de Nanjing. Le 10 mars 1912, Yuan Shikai prête serment en tant que 1er président de la République de Chine. Il a bénéficié de sa force armée et du soutien des puissances étrangères. Surtout, il a profité de la faiblesse des révolutionnaires (la présidence de Sun Yat Sen n'a duré à Nankin que 45 jours) et de la faiblesse de l'institution Impériale.

[modifier] L’attitude des puissances étrangères

Le gouvernement de Wuchang fait tenir le 13 octobre 1911 aux puissances étrangères une note qui reconnait tous les traités du gouvernement mandchou. Les puissances étrangères, dix ans après la guerre des Boxers considèrent qu’il n’est pas nécessaire d’intervenir.

[modifier] Voir aussi