Mandchourie

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Différentes définitions de la Mandchourie
Différentes définitions de la Mandchourie

La Mandchourie (en mandchou : Manju ; en chinois simplifié : 满洲 ; en chinois traditionnel : 滿洲 ; hanyu pinyin : Mǎnzhōu ; EFEO : Man-tcheou) est le nom d'un vaste territoire au nord-est de l'Asie, dont la plus vaste extension couvre le nord-est de la Chine (environ 1 550 000 km²), et l'est de la Russie sur l'océan Pacifique (environ 1 000 000 km²).

En chinois, Mandchourie se traduit par 满洲 (Mǎnzhōu) 满族国 (Mǎnzú guó, pays ou royaume du peuple mandchou), proche du nom de l'État fantome créé par les Japonais en 1931, le Manzhouguo (满洲国).

[modifier] Géographie

Selon la définition utilisée, le terme Mandchourie peut désigner plusieurs régions de taille variable, qui sont, de la plus petite à la plus grande :

  • les provinces de Jilin, Heilongjiang et de Liaoning de la République populaire de Chine selon leurs frontières de 1956 ;
  • les trois provinces ci-dessus, plus la partie orientale de la Mongolie-Intérieure, soit les zones administrées par le Hulunbuir, la ligue de Xing'an, Chifeng et Tongliao) ;
  • la région ci-dessus, plus l'ancienne province du Rehe. Le Rehe recouvre partiellement des territoires déjà décrits, auxquels s'ajoute le nord du Hebei autour de Chengde. Ces limites correspondent à celle du Manzhouguo ;
  • la région ci-dessus, plus la Mandchourie extérieure ou Mandchourie russe, une région en Russie qui s'étend des fleuves Amour et Oussouri aux monts Stanovoï et à la mer du Japon (par rapport à la Mandchourie extérieure, le reste de la Mandchourie est quelquefois appelée « Mandchourie intérieure ») ; la Mandchourie extérieure comprend le krai de Primorsk, le sud du krai de Khabarovsk, l'oblast autonome juif et l'oblast d'Amour. Elle fit partie de la Mandchourie chinoise selon les termes du traité de Nertchinsk de 1689, mais fut cédée à la Russie par le traité d'Aigun (1858) ;
  • la région ci-dessus, plus l'oblast de Sakhaline, qui est généralement indiquée sur les cartes chinoises comme faisant partie de la Mandchourie extérieure, parce qu'elle est directement au large des côtes de la Mandchourie extérieure et peut donc être directement revendiquée comme en faisant naturellement partie, même si elle n'est pas explicitement mentionnée dans le traité de Nertchinsk.
  • La « grande Mandchourie » peut aussi être comprise comme un terme ethnique. En sus de la région décrite ci-dessus, la grande Mandchourie inclut la péninsule de Corée, Sakhaline et les îles Kouriles, et quelques fois même l'archipel japonais. Ce terme sert parfois à décrire l'histoire ethnique de cette zone, mais n'est jamais utilisé en rapport aux différentes entités politiques d'hier ou d'aujourd'hui de cette zone.

La Mandchourie voisine la Mongolie à l'ouest, la Sibérie au nord, la Chine au sud et la Corée à l'est.

[modifier] Histoire

La Mandchourie a été le berceau des peuples xianbei, khitan et jurchen, qui ont fondé plusieurs dynasties en Mandchourie comme en Chine même, et dont la plus récente et la plus célèbre furent les Mandchous, qui donnèrent leur nom à la région, et qui conquirent au XVIIe siècle la Chine et la gouvernèrent jusqu'à la chute de la dynastie Qing en 1911.

Entre 1931 et 1945, la Mandchourie a constitué l'avant-poste d'occupation de la Chine par le Japon, qui y installa un gouvernement en accord avec la famille impériale de la dynastie Qing, d'origine mandchoue. La région a été subséquemment rebaptisée Manzhouguo, soit « pays du peuple mandchou ».

Depuis 1949, en République populaire de Chine, la Mandchourie ne correspond plus à aucune région administrative. En revanche, le Nord-est ou Dongbei chinois identifie, dans le langage courant, un territoire et une culture spécifique à l'intérieur du territoire chinois.

Certains noms de famille chinois, caractérisés par leur bivalence, gardent encore les origines mandchoues de leur ascendance. La ville de Harbin (哈尔滨, ha'erbin) est un exemple de toponyme d'origine mandchoue.

[modifier] Voir aussi