Pristina

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42°39′52″N 21°9′54″E / 42.66444, 21.165

Prishtinë (sq)
Prishtina (sq)
Приштина (sr)
Priština (sr)
Siège de la MINUK
Siège de la MINUK
Pays Serbie Serbie -  Kosovo
District district du Kosovo
Code postal 10000
Latitude 42°39′52″ N
Longitude 21°09′54″ E
Altitude 652 m
Population (2005)  600 000 hab.
Superficie 860 km²
Densité 698 hab./km²
Maire Isa Mustafa
Localisation
la bibliothèque nationale du Kosovo
la bibliothèque nationale du Kosovo
Le siège du Gouvernement du Kosovo
Le siège du Gouvernement du Kosovo
Le boulevard Mère Térésa
Le boulevard Mère Térésa
Grand Hôtel
Grand Hôtel
Les dégats de la guerre en 2000
Les dégats de la guerre en 2000

Pristina (sq : Prishtinë, Prishtina, sr Приштина, Priština) est la capitale et la plus grande ville du Kosovo. Sa population est d'environ 600 000 habitants.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

[modifier] De l'Antiquité à 1878

Durant l'Antiquité romaine, prospérait Ulpiana, à l'emplacement de Lipljan, à 15 km au sud de la ville actuelle. Elle fut par la suite détruite puis reconstruite par l'Empereur Justinien Ier.

Après la chute de l'Empire romain, Ulpiana fut délaissée pour le site actuel, plus proche des grands axes commerciaux. Priština se développa rapidement et devint un grand carrefour des Balkans[1].

Le choix de Priština comme capitale par le roi de Serbie Milutin (1282-1321) et par ses successeurs des dynasties Nemanjić et Branković renforça d'avantage l'importance de la ville. Mais cette apogée fut de courte durée, la ville étant occupée brièvement par les Ottomans en 1389 (bataille de Kosovo Polje), puis définitivement conquise en 1454.
La longue période ottomane transforma largement la ville par les influences architecturales et sociales turques. Ainsi, la plupart des habitants se convertirent à l'Islam, tant des Albanais que des Slaves.

Priština vit paraître en 1685 le premier ouvrage en albanais, Cuneus Profetarum (Le Groupe des Prophètes), de Pjetër Bogdani.

[modifier] De 1878 à 1989

Après un réveil nationaliste houleux, marqué par la création de la Ligue de Prizren en 1878, le Kosovo est inclus dans la toute nouvelle Albanie, indépendante.

Mais, sous la pression des grandes nations, l'Albanie céda le territoire au Royaume de Yougoslavie en 1918.

Avant 1939, la ville était composée d'une population variée et peuplée majoritairement d'Albanais et de Serbes. Mais la politique de nettoyage ethnique mis en place par la Serbie força les Albanais à s'installer en Turquie, remplaçant là-bas des communautés grecques ou arméniennes. Ainsi, la population albanaise déclinait fortement.

Mais la Seconde Guerre mondiale vit la tendance s'inverser. Alors que les Serbes quittaient la ville, des Albanais arrivaient en masse des campagnes environnantes.

Après avoir fait partie, durant la guerre, de l'Albanie italienne, Priština devint en 1946 la capitale de la Région Socialiste Autonome du Kosovo.

La population de la ville augmenta sans discontinuer pendant la seconde moitié du XXe siècle. Alors qu'en 1953, la ville comptait 24 000 habitants, elle en compte aujourd'hui 600 000. La population albanaise représente aujourd'hui plus de 70% de la population totale.

Mais malgré la croissance démographique, Priština connut un fort déclin durant cette période, et cela jusqu'à nos jours. La crise économique puis politique accentua le mécontement de la population et le nationalisme.

Une sortie de crise s'esquissa vaguement lorsque le Gouvernement de Tito autorisa la création d'une université indépendante de celle de Belgrade et permit l'utilisation du drapeau albanais.

En mars 1981, les mécontements se firent à nouveau sentir et des protestations étudiantes eurent des répercussions dans tout le Kosovo. Le pouvoir yougoslave répliqua par la mise en place d'un état d'urgence et d'une police spéciale.

[modifier] Après 1989

Suite au fort durcissement de la politique anti-albanaise de Slobodan Milošević, annoncé dès 1990, les ouvriers et les bureaucrates kosovars furent largement licenciés et 22 500 étudiants sur les 23 000 que comptait l'Université de Priština furent renvoyés.

En réponse, des militants albanais fondèrent avec l'écrivain Ibrahim Rugova la Ligue démocratique du Kosovo, qui créa un gouvernement kosovar parallèle avec ses propres instances, ses donateurs et ses actions (éducation des enfants albanais, notamment).

En 1996, alors que la guerre entre l'Armée de libération du Kosovo et les forces yougoslaves est déclarée, la ville est bombardée à plusieurs reprises et des quartiers entiers sont détruits. Une partie de la population albanaise est contrainte par l'armée de s'exiler à la frontière macédonienne, de nombreuses autres personnes sont contraintes à l'exil, fuyant par tous les moyens. La guerre connaît son sommet de violence en 1999, alors qu'elle est placée en état d'urgence depuis trois ans.

Huit ans après la guerre, la ville ne s'est toujours pas relevée[2].

[modifier] Population

Une estimation du HCR, de l'OSCE et de la KFOR montrent que sur 564 800 habitants, la ville compte :

  • 520 000 Albanais (96,4%)
  • 42 000 Serbes (3,2%)
  • 1 000 Roms
  • 1 800 personnes n'appartenant à aucun des groupes cités précédemment

[modifier] Économie

[modifier] Lieux et monuments[3]

Malgré les guerres et l'aspect anarchique et gris de la ville, Pristina conserve quelques monuments intéressants.

  • La Mosquée impériale, construite par le sultan Mehmet Fatiha en 1461, durant la période où les architectes arabes découvraient l'art byzantin de Constantinople. La coupole fait 13,5 m de diamètre.
  • Le Musée du Kosovo présente de belles collections d'objets archéologiques prélevés lors de fouilles sur le site d'Ulpiana.
  • La Tour de l'Horloge (Kulla e Sahatit), haute de 26 m, date du XIXe siècle.
  • Le Grand Hammam (Hamami i Mahd), construit en 1470, forme sous ses 15 dômes deux parties symétriques, une pour les hommes l'autre pour les femmes.
  • La Bibliothèque nationale (Bibloteka Kombëtare), incluse dans l'Université, mélange l'art islamique à l'architecture socialiste.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Pristina History
  2. Histoire de la Yougoslavie de 1945 à nos jours, Joseph Krulic
  3. Guide Petit Futé Serbie (2007-2008)