Prisonniers de Guantánamo

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Liste de quelques prisonniers du Camp de Guantánamo.

Sommaire

[modifier] Mohammed al-Kahtani

Mohammed Mani Ahmad al-Kahtani (en arabe : محمد مانع أحمد القحطاني ; d'autres translittérations sont possibles, telles Muhammed Al Kahtani etc.) est le « 20e pirate de l'air » présumé, enfermé à la prison de Guantánamo. Il est considéré comme un terroriste islamiste par le gouvernement américain.

[modifier] Nizar Sassi

Nizar Sassi, né à Lyon le 1er août 1979 de parents originaires de Tunisie, est un jeune Français musulman originaire de la cité des “Minguettes” à Vénissieux. En juin 2001, avec un faux passeport, il quitte Vénissieux et la France avec un ami, également originaire de Vénissieux. Direction : l'Afghanistan des Talibans. Il est arrêté par les Américains en janvier ou février 2002 avant d'être conduit dans la prison de Guantánamo à Cuba. Il y reste près de trente mois. Plus tard, lors de son rapatriement en France notamment, il affirme avoir été victime de sévices physiques et moraux. Il s'apprête à dire tout ce qu'il a vu à Guantánamo, mais pas tout de suite, de peur d'être pris pour un fou. À Guantánamo, où les détenus n'ont quasiment aucun droit, on fait, selon des témoignages, des expériences sur ces « combattants ennemis irréguliers ».

Début juillet 2004, il est rapatrié en France avec trois autres Français musulmans, et est incarcéré. Comme les autres, Nizar Sassi est mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », par les juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard, avant d'être d'écroué par un juge des libertés et de la détention (JLD).

Le 9 janvier 2006, après trois ans et demi de prison, Nizar Sassi est remis en liberté par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Sa libération intervient à la suite d'une demande déposée par ses avocats le 3 janvier de la même année. Le magistrat considère en effet qu'en l'état des investigations, la détention de Nizar Sassi ne se justifiait plus. Il reste cependant mis en examen et sous contrôle judiciaire.

Son frère Aymane Sassi témoigne à propos de Nizar : « Il est très abîmé : il s’est refermé sur lui-même, il a peur des regards et a du mal à voir plusieurs personnes en même temps. Il est fébrile, il n’a plus de repères, tout se mélange dans sa tête… Il parle très peu et exprime ses émotions en écrivant. Il a le projet de dénoncer ce qui s’est passé à Guantánamo. Il sent qu’il a le devoir de le faire pour ceux qui restent prisonniers. Mais il n’est pas encore prêt… ».

[modifier] Sami al-Haj

Sami Mohy ed-din Mohammed al-Hajj, ou Sami al-Haj (سامي ﺍﻟﺤﺞ) (né le 15 février 1965 à Khartoum au Soudan), est un journaliste-cameraman[1] soudanais de la chaîne Al Jazeera emprisonné à la prison de Guantánamo[2]. Il fut libéré le 1er Mai 2008 avec deux autres détenus soudanais, Amir Yacoub Mohamed al Amin et Walid Mohamed al Hajj.[3]

Sami al-Haj travaillait depuis octobre 2001 comme journaliste-cameraman pour la chaîne qatariote de langue arabe Al Jazeera. Il est envoyé ce même mois d'octobre en Afghanistan avec une équipe de journalistes pour couvrir la guerre d'Afghanistan de 2001.

Réfugié au début de la guerre au Pakistan, Al Jazeera lui a demandé de se rendre avec une équipe de nouveau en Afghanistan, à Kandahar, pour couvrir l’entrée en fonction du nouveau gouvernement dans ce pays[4]. Avant même que lui et son équipe soient parvenus à la frontière, ils ont été arrêtés le 15 décembre 2001 par la police pakistanaise qui le remettent aux Américains[5]. Sami al-Haj a été le seul de l’équipe à avoir été placé en détention[1]. Il est d'abord transféré vers une prison en Afghanistan, et le 13 juin 2002, il est incarcéré à la prison de Guantánamo où il y reste jusqu'à aujourd'hui[4]. Son ID est le 345[2].

Reporters sans frontières demande des explications à la justice des États-Unis[5] et son avocat Clive Stafford Smith accuse les États-Unis d'utiliser l'arrestation et l'emprisonnement d'al-Haj comme une des diverses pressions américaines exercées sur la chaîne[4].

Reporters sans frontières est très critiqué pour avoir mis 5 ans à reconnaître le cas "Sami al-Haj", c'est l'une des raisons pour lesquelles l'UNESCO a retiré son patronage à Reporters sans frontières [6]

Il est aujourd'hui atteint d'un cancer de la gorge.

Sami al-Haj décrit comme suit les traitements qu’il y a subis par l'armée américaine en Afghanistan[1] :

  • Il a été agressé sexuellement par des soldats étasuniens, qui ont notamment menacé de le violer.
  • Il a été contraint de garder des positions douloureuses forcé de rester agenouillé sur des sols en ciment pendant de longues périodes.
  • Il a été régulièrement roué de coups par ses gardiens.
  • On lui a arraché un à un tous les poils de sa barbe.
  • Il n’a pas été autorisé à se laver pendant plus de cent jours et il était couvert de poux.

À Guantánamo, Sami dit que s’il s’endormait les soldats le frappaient sur la tête pour le réveiller. Il affirme avoir été soumis à toute une série de mauvais traitements et avoir été privé de soins médicaux[1].

  • Des gardiens ont brisé une rotule en la frappant violemment avec leurs pieds.
  • On lui a administré des coups sur la plante des pieds.
  • À son arrivée à Guantánamo, des chiens de l’armée ont été utilisés pour l’intimider.
  • Il a été l’objet d’insultes racistes et ses périodes de détente ont été réduites parce qu’il était noir.
  • Avant d’être autorisé à voir les agents de renseignement soudanais venus à Guantánamo pour l’interroger, il dit avoir été enchaîné et aspergé de gaz.

Sami affirme à son avocat qu'on lui a proposé sa libération contre sa collaboration avec les services secrets pour espionner les employés de sa chaine Al Jazeera. Ce qu'il a refusé. Il affirme aussi que 95% des interrogatoires qu'il a subi concernait son employeur, Al Jazeera.

[modifier] Références

  1. abcd Qui sont les détenus de Guantánamo ? Cas n°16 : Sami al Hajj, ressortissant soudanais
  2. ab Liste des prisonniers de Guantánamo n°106
  3. article sur le site d'Al Jazeera English [1]
  4. abc Sami Al Haj...une cinquième année à Guantánamo, Oulala.net
  5. ab Détention à Guantánamo d'un journaliste d'Al Jazeera, Reporters sans frontières
  6. Pourquoi l’Unesco ne peut pas s’associer à Reporters sans frontières

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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