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[modifier] Première Guerre punique
Icône de détail Article détaillé : Première Guerre punique.

La Première Guerre punique couvre les années 264-241 av. J.-C.. Il s'agit d'un conflit naval et terrestre (en Sicile et Tunisie), ayant pour origine des luttes d'influence en Sicile, une terre située à mi-chemin entre Rome et Carthage.

Les Carthaginois prennent la ville de Messine. Ceci provoque l'inquiétude des Romains en raison de la position de Messine qui est proche des villes grecques d'Italie qui viennent de tomber sous leur domination. Le sénat ne souhaite pas ouvrir les hostilités avec Carthage, mais le peuple demande d'intervenir, poussé par le lobby des propriétaires terriens de Campanie qui veulent contrôler le passage maritime entre la Sicile et l'Italie (Messine est l'une des villes qui contrôlent le passage de ce détroit). Ainsi Appius Clodius Caudex traverse et prend par surprise la garnison punique de Messine, déclenchant le début de la première guerre punique. Suite à ce revers, le gouvernement de Carthage commence à regrouper ses troupes à Agrigente, mais les Romains, menés par Claudius et Marcus Valerius Messalla prennent les villes de Ségeste et d'Agrigente après un siège de sept mois.

Il s'ensuit 20 ans de guerres avec des fortunes diverses. Les premières victoires sont remportées par l'armée romaine, face à des troupes puniques hétérogènes (mercenaires de toute la Méditerranée, y compris de Gaule, troupes africaines et alliés siciliens). D'ailleurs, le roi de Syracuse change de camp suite aux premiers revers puniques et contribue par sa flotte à ravitailler les troupes romaines de Sicile.

De plus, l'armée romaine a déjà affronté dans le sud de l'Italie (face aux cités grecques de cette région) victorieusement (en les intégrant) les techniques de guerres grecques utilisées par les troupes puniques. Ainsi, les Puniques perdent une grande partie des terres siciliennes reconquises sur les Grecs.

De même, ils — seigneurs de la mer — subissent une défaite navale d'importance face à une flotte romaine qui a été construite en partie grâce à l'aide technique des Grecs de Sicile, alliés à Rome. Cela se fait grâce à une nouvelle arme, appelée le corbeau. C'est une sorte de boule de métal que les marins romains lancent dans un bateau punique pour le bloquer puis le prendre à l'abordage. Les Romains en effet fait l'expérience, lors de précédents combats navals, de la dextérité des marins puniques pour éperonner leurs navires et ainsi les couler. Aussi, ils décident de déplacer le combat naval vers l'abordage des vaisseaux adverses, car ils sont meilleurs que les Puniques au corps à corps.

Suite à cette défaite, les troupes carthaginoises crucifient leur chef (cela montre une certaine forme de démocratie même au sein des troupes) en Sardaigne.

Le nouveau chef des armées en Sicile redresse la situation. Il mène une stratégie de raids, de guérilla, sur terre comme sur mer, en Sicile comme en Italie, tenant les positions siciliennes par des forteresses inexpugnables. En effet, l'armée punique a une meilleure technique des sièges et des fortifications que celle des Romains (technique apprise des Grecs). Ainsi, les troupes romaines n'arrivent plus à avancer dans l'ouest sicilien.

En Tunisie, l'armée romaine débarquée au cap Bon est défaite aux abords de Tunis. Et les débris de l'armée, récupérés par la flotte, sont éprouvés par l'incompétence navale des Romains qui voient une grande partie de leur flotte détruite au large de la Tunisie puis de la Sicile. De même, un autre désastre naval (une tempête) détruit la deuxième flotte romaine au large de la Sicile. Bref, la méconnaissance romaine de la mer pèse lourdement dans le budget romain de cette guerre qui n'en finit pas.

Et ce sera le lobby campanien, le principal intéressé par cette guerre, qui va payer au moins la troisième flotte romaine (qui compte chaque fois plusieurs centaines de vaisseaux pour faire face aux flottes carthaginoises qui elles aussi se reconstituent). Ce lobby a toutefois demandé à être remboursé par l'État romain des sommes avancées pour reconstruire une flotte. En effet, à ce moment-là, les caisses de l'État romain sont incapables de reconstituer une flotte.

La bataille décisive est navale, au large de la principale citadelle carthaginoise en Sicile : Motyé. Et les Romains, toujours en privilégiant l'abordage, en sortent victorieux. Rome devient alors maîtresse de la Méditerranée occidentale. Le chef des armées de Sicile, Hamilcar Barca (père d'Hannibal Barca), isolé de la Tunisie, sans espoir de ravitaillement notable (en hommes et en armes) propose alors la paix à Rome (avec l'accord du gouvernement carthaginois). Il reçoit même les honneurs de ses adversaires qui reconnaissent en lui et ses troupes de valeureux adversaires.

La fin de cette première guerre punique marque donc le déclin naval de Carthage qui n'est plus maîtresse des mers au contraire de Rome. De même, ce conflit a coûté très cher aux deux belligérants. Et même les indemnités carthaginoises perçues par Rome ne suffisent pas à couvrir les sommes englouties dans ce conflit.

La Sicile devient donc romaine au prix de 20 ans de guerre en plus des précédentes guerres contre les Grecs qui ont laissé des traces profondes. Et les atermoiements pour payer les 20 000 mercenaires rapatriés par Carthage de Sicile aboutissent à leur révolte. Ils sont soutenus par une partie de la population qui ne supporte plus la lourdeur des charges dues à la guerre.

Cette guerre civile fait des ravages dans les terres tunisiennes. Mais Hamilcar réussit à rétablir militairement et socialement la situation. Toutefois, Rome voyant Hamilcar prendre de l'ascendant sur le gouvernement carthaginois, s'empare de la Sardaigne et de la Corse (îles isolées de Carthage après la perte de la Sicile et de sa suprématie navale). Carthage, alors faible, ne réagit pas mais cela conforte la volonté de revanche des Puniques, y compris dans la famille Barca.

Toutefois on peut se poser la question du rôle des élites carthaginoises dans la tenue de cette guerre. Les Puniques ont été de rudes combattants au point que le lobby romain en faveur de la guerre a dû investir ses propres fonds pour financer la reconstruction d'une flotte. La révolte tunisienne a pour origine en grande partie les taxes trop lourdes pour soutenir l'effort de guerre et l'avarice du pouvoir carthaginois de l'époque pour payer les mercenaires. Ainsi, on ne parle pas d'investissements des élites puniques alors au pouvoir pour soutenir l'effort de guerre (même si certaines familles se sont investies dans cette guerre comme les Barca).

L'expansion rapide des Carthaginois dans le sud de l'Hispanie s'effectue sous la conduite des Barcides (famille des Barca dont fait partie Hannibal). Ils y fondent la ville de la Nouvelle Carthage (Carthagène) et y exploitent des mines, redonnant à Carthage sa puissance économique et commerciale.

Hamilcar périt dans un combat contre des Ibères en confortant les positions puniques dans le sud de l'Espagne. Les Ibères sont en effet un peuple combatif et rétif pour partie à cette expansion du pouvoir carthaginois malgré une ancienne implantation phénico-punique dans cette région.

La famille Barca, soutenue par les troupes qui l'ont accompagnée dans cette conquête (troupes qui sont issues pour partie de la guerre contre les Romains puis de la guerre civile), va continuer l'œuvre d'Hamilcar. En effet, son but est de redresser financièrement Carthage tout en payant les indemnités de guerre aux Romains par l'apport des métaux espagnoles. De même, cela permet aux Puniques de s'assurer le contrôle de ces métaux. Mais il voit plus loin que les buts officiels du gouvernement carthaginois. Il espère une revanche sur Rome en créant les conditions d'un renouveau de la puissance militaire carthaginoise.

[modifier] Deuxième Guerre punique
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Lieux des batailles de la Deuxième Guerre punique
Lieux des batailles de la Deuxième Guerre punique

La Deuxième Guerre punique vers les années 218-202 av. J.-C. a pour point d'orgue la campagne d'Italie : Hannibal traverse les Alpes (avec ses éléphants) mais renonce à entrer dans Rome. Le prétexte de la guerre a été le siège de Sagonte par les Carthaginois qui, selon le traité de 241, sont au-delà d'un fleuve délimitant les zones d'influence respectives des deux puissances rivales (apparemment cela ne serait pas l'Èbre mais un fleuve plus au sud). Et Hannibal aurait délibérément attaqué cette ville alliée des Romains. On voit donc que le lobby revanchard des Carthaginois a pris de l'ascendance à Carthage dont le dynamisme économique a rapidement repris le dessus après la fin de la première guerre punique. On peut penser que les intérêts économiques des grandes familles carthaginoises au pouvoir n'ont pas été vraiment touchés par la Première Guerre punique.

Sous la conduite d'Hannibal, les troupes carthaginoises (composées de Numides, d'Ibères et de Carthaginois), partis d'Hispanie, traversent les Pyrénées et les Alpes et envahissent l'Italie. Il a longtemps préparé, par la diplomatie, son passage au nord de l'Italie et, même dans cette partie de l'Italie, il réussit à se trouver des alliés. Ainsi, des troupes indigènes (cette région est peuplée de Gaulois) se joignent aux troupes carthaginoises. Puis, il descend vers le sud de la péninsule et fait des ravages par son génie militaire et diplomatique. Un nombre important de villes quittent l'alliance romaine, et malgré le faible nombre de ses troupes, écrase plusieurs armées romaines. Une de ses victoires est encore étudiée dans les écoles militaires, la bataille de Cannes.

Mais, n'ayant pas assez de moyens militaires, il renonce à entrer dans Rome. C'est là que Rome montre son vrai visage. Malgré des défaites répétées, l'effondrement de sa position dominante en Italie par la défection de cités au profit d'Hannibal et l'alliance entre Hannibal et les Macédoniens, Rome réussit à aligner 200 000 hommes en arme. C'est un effort de guerre énorme. De plus, elle envoie des légions en Hispanie pour détruire la base de départ d'Hannibal. Et c'est en Hispanie que se révèle Scipion l'Africain, un jeune officier romain formé par Hannibal à force de vivre les défaites que ce génie militaire inflige aux Romains (Scipion a vécu en tant que combattant plusieurs défaites infligées par Hannibal).

Gravure de la bataille de Zama par Cornelis Cort (1567)
Gravure de la bataille de Zama par Cornelis Cort (1567)

Rome a l'intelligence de reconnaître et de sortir les officiers de valeur du rang pour leur donner le commandement d'armées. Elle rétablit alors petit à petit la situation en Italie, reprenant une à une les positions carthaginoises, détruisant les renforts (venus de Tunisie ou d'Hispanie) avant qu'ils n'arrivent à Hannibal. L'Hispanie punique s'effondre face au génie de Scipion soutenu par des troupes importantes. Bref, c'est là qu'on voit les puissantes ressources de Rome qui lui permettent d'écraser tous ses adversaires. Hannibal, invaincu militairement, est alors petit à petit asphyxié et cantonné dans une région du sud de l'Italie. La fin arrive lorsque des armées romaines débarquent en Tunisie. Hannibal est alors appelé au secours. De plus, les Romains vainquent les troupes cantonnées en Tunisie et réussissent à retourner les alliés numides (royaume situé en Algérie) de Carthage. Les Carthaginois perdent ainsi le soutien de la très bonne cavalerie numide. L'affrontement entre ces deux génies militaires de l'Antiquité, Scipion et Hannibal, tourne à l'avantage de Scipion (qui porte alors le surnom d'Africain). Il est aidé en cela par des troupes plus fournies en cavalerie (numides) et par des troupes plus aguerries. C'est la première défaite d'Hannibal et la fin de Carthage en tant que puissance politique. Cette bataille a eu lieu près de Zama (probablement dans la vallée à l'ouest de Siliana).

Double shekel d'argent représentant Hannibal Barca
Double shekel d'argent représentant Hannibal Barca

La défaite entraîne la perte de l'Hispanie, la destruction de la flotte, l'interdiction de toute remilitarisation punique sans l'aval de Rome, l'interdiction de toute action africaine sans l'accord romain et le paiement d'une indemnité de guerre. Carthage devient un état sous tutelle romaine.

Rapidement après le retour de la paix, Hannibal est rappelé par le peuple de Carthage pour pallier cette situation difficile. Il se retire dans les terres d'origine de sa famille, dans la Byzacène, près d'Hadrumète (actuelle Sousse), même s'il est né à Carthage (près de Tunis) et qu'il a vécu une partie de sa jeunesse en Espagne carthaginoise. Une fois au pouvoir, il dénonce la corruption des élites au pouvoir ainsi que l'accaparement d'une partie de l'appareil d'État par ces même élites (ce qui pouvait maintenir au pouvoir, tout en les rendant intouchables, des gens incapables de gouverner), ce qui va lui attirer des haines mortelles. Ces maux sont peut être aussi en partie à l'origine de la défaite de la première guerre punique.

Malgré la victoire finale, cette guerre marque profondément les Romains. Et, poussés par la crainte d'avoir à affronter à nouveau les Carthaginois, ils décident, selon le fameux mot de Caton l'Ancien (Carthago delenda est), que la destruction totale de Carthage est le seul moyen d'assurer la sécurité de Rome. En effet, malgré toutes les représailles infligées à Carthage, la cité punique retrouve vite sa puissance économique et s'offre même le luxe d'offrir des tonnes de blé à Rome lors de la guerre qui oppose Rome aux Macédoniens (mais Rome refuse). De plus, Rome en a fini avec ses principaux adversaires, comme les Macédoniens, et réduit la résistance des farouches Ibères. Il ne reste donc que la puissance économique carthaginoise qui fait de l'ombre à l'impérialisme romain. Saisissant le prétexte de la violation du traité de paix de 202 (Carthage doit lever une armée pour repousser les invasions numides), et profitant de la faiblesse militaire de son ennemi, le sénat romain décide de lancer une grande offensive en Afrique, dans le but de détruire la ville rivale.

[modifier] Troisième Guerre punique
Icône de détail Article détaillé : Troisième Guerre punique.

La Troisième Guerre punique consiste donc en une courte campagne destinée à amener les troupes romaines à pied d'œuvre pour le siège de Carthage, qui dure trois ans, et est mené à bien par Publius Cornelius Scipio, surnommé pour cela le second Africain. Le siège s'achève en 146 av. J.-C. par la destruction complète de la ville : elle est rasée. La légende du sel semé sur les terres pour les rendre infertiles par crainte de la résurrection de la puissance de Carthage a été battue en brèche par de nombreux historiens, le sol étant néanmoins déclaré sacer, maudit.


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