Polycarpe de Smyrne

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Icône de Polycarpe de Smyrne
Icône de Polycarpe de Smyrne

Saint Polycarpe, né vers 69 ou 89 et mort en 155 ou 167 (selon les sources), était évêque de Smyrne, aujourd'hui Izmir en Asie mineure.

Sommaire

[modifier] Données biographiques

Il est un disciple de l'apôtre Jean qui, vers la fin de sa vie, s'était établi non loin de là, à Éphèse et à Patmos. Nommé évêque de Smyrne, il remplit les fonctions de son ministère pendant environ 70 ans.

Certaines sources le désignent comme étant le père spirituel de saint Irénée de Lyon, à qui il aurait transmis la tradition johannique. Il combattit de nombreuses sectes hérétiques, en particulier les gnostiques représentés par Marcion. Lorsqu'éclate la persécution commandée par l'empereur et philosophe Marc-Aurèle, saint Polycarpe est très âgé. Il tient tête au proconsul qui l'interroge. Il est brûlé vif en 167 (ou 155).

Selon les calendriers liturgiques, il est fêté le 26 janvier[1] ou le 23 février[2].

[modifier] Récit du martyre de saint Polycarpe

« À l'entrée de ce saint vieillard dans l'amphithéâtre, tous les chrétiens présents entendirent une voix mystérieuse qui lui disait : « Courage, Polycarpe, combats en homme de cœur ! » Le proconsul lui demanda : « Es-tu Polycarpe ? -- Oui, je le suis. -- Aie pitié de tes cheveux blancs, maudis le Christ, et tu seras libre. -- Il y a quatre-vingt-six ans que je Le sers et Il ne m'a fait que du bien; comment pourrais-je Le maudire ? Il est mon Créateur, mon Roi et mon Sauveur. -- Sais-tu que j'ai des lions et des ours tout prêts à te dévorer ? -- Fais-les venir ! -- Puisque tu te moques des bêtes féroces, je te ferai brûler. -- Je ne crains que le feu qui brûle les impies et ne s'éteint jamais. Fais venir tes bêtes, allume le feu, je suis prêt à tout. » De toutes parts, dans l'amphithéâtre, la foule sanguinaire s'écrie : « Il est digne de mort. Polycarpe aux lions ! » Mais les combats des bêtes féroces étaient achevés ; on arrêta qu'il serait brûlé vif. Comme les bourreaux se préparaient à l'attacher sur le bûcher, il leur dit : « C'est inutile, laissez-moi libre, le Ciel m'aidera. » Le Saint lève les yeux au Ciel et prie. Tout à coup la flamme l'environne et s'élève par-dessus sa tête, mais sans lui faire aucun mal, pendant qu'un parfum délicieux embaume les spectateurs. À cette vue, les bourreaux lui percent le cœur avec une épée. C'était le 25 avril 167.[3] »

[modifier] Date de sa mort

« Le bienheureux Polycarpe a rendu témoignage au début du mois de Xanthique, le deuxième jour, le septième jour avant les calendes de mars, un jour de grand sabbat, à la huitième heure. Il avait été arrêté par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles, et le proconsulat de Statius Quadratus, mais sous le règne éternel de notre Seigneur Jésus-Christ ; à lui soit la gloire, l’honneur, la grandeur, le trône éternel de génération en génération. » (Martyre de Polycarpe, XXI)

Ces indications paraissent correspondre à l’année 155. En effet, il n’existe aucune autre date au IIe siècle où puissent coïncider un samedi (sabbat), un 23 février (septième jour avant les calendes de mars) et le deuxième jour d’un mois lunaire (le 2 de Xanthique) ; de plus, de bons arguments montrent que Statius Quadratus était très probablement proconsul en 155. Polycarpe avait donc été baptisé en 69, avant la ruine de Jérusalem.

[modifier] Notes et références

  1. calendrier liturgique catholique jusqu'en 1970
  2. calendrier orthodoxe, et catholique depuis 1970
  3. Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, Tours, 1950.

[modifier] Bibliographie

  • Clavis Patrum Graecorum 1040-1042
  • Les Écrits des Pères apostoliques, Cerf, 2001. Texte en ligne : [1].
  • La lettre aux Philippiens, édition bilingue sur patristique.org : [2]. Vous y trouverez aussi le récit du martyr de Polycarpe et une introduction à ces documents.