Placenta

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Le placenta et le cordon ombilical. On remarque la forte vascularisation de la membrane.
Le placenta et le cordon ombilical. On remarque la forte vascularisation de la membrane.

Le placenta est une annexe embryonnaire caractéristique des mammifères placentaires aussi appelé euthériens, mais qui existe également sous d'autres formes chez d'autres animaux (Mammifères marsupiaux, certains requins) et végétaux. Le rôle du placenta est d'apporter à l'embryon et au fœtus les nutriments, le dioxygène et d'évacuer leurs déchets comme le dioxyde de carbone et autres déchets métaboliques comme l'urée. C'est le seul organe éphémère présent à la fois chez l'homme et la femme. Il est naturellement expulsé dans les 15 à 30 minutes qui suivent la naissance. Cette expulsion est appelée "délivrance".

Le placenta, chez les mammifères, est constitué par l'embryon et la muqueuse utérine de la mère. Il contient à la fois du sang fœtal et maternel, apporté par des vaisseaux sanguins des deux individus, mais les deux ne sont jamais en contact, séparés par une barrière hémato-placentaire. Les échanges de substances se font à travers cette barrière. Les substances toxiques (alcool, drogue, médicaments, toxines microbiennes, virus, parasites) peuvent traverser la barrière et causer des malformations chez l'embryon (retard de développement, retard mental, anomalies de formation des organes).

Toutefois le placenta constitue une barrière efficace contre un certain nombre de pathogènes.[1] Par exemple, Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch, agent de la tuberculose), ne passe pratiquement pas la barrière placentaire.

Sa forme, ainsi que son organisation, peuvent varier significativement en fonction des espèces.

Chez les Primates et d'autres groupes comme les Rongeurs, le placenta est hémo-chorial car les villosités placentaires foetales pénètrent dans les vaisseaux sanguins maternels et sont directement en contact avec le sang.

Chez l'être humain, le placenta est organisé en cotylédons, ou unités fonctionnelles du placenta situées sur la face utérine de ce dernier. Ils ne sont donc pas physiologiquement en contact avec la poche des eaux. Ils sont généralement individualisés et forment sur la face externe une galette bien identifiable. Ces cotylédons sont fragiles, et sont souvent lésés au moment de la délivrance du placenta.

On trouve occasionnellement des cotylédons aberrants, qui peuvent faire craindre à l'accouchement des saignements importants en raison de leur position et de leur forme atypique.

Le placenta assure aussi des fonctions endocrines[2] en particulier en produisant des hormones, parmi lesquelles on peut signaler :

  • Hormones stéroïdes : progestérone et les œstrogènes (œstriol, œstradiol et œstrone).
  • l'hCG (human chorionic gonadotrophin, hormone chorionique gonadotrope)
  • L'hormone lactogène placentaire (HPL) ou PL,
  • La leptine,
  • L'hormone de croissance placentaire (PGH)[3].

Dans l'espèce humaine, durant la grossesse normale, le placenta commence à sécréter ses propres hormones de croissance dès la 10e semaine de grossesse et atteint 1 à 3 g/jour en fin de grossesse.

Par ailleurs, le placenta est aussi une structure particulièrement intéressante du point de vue immunologique, puisque ce tissu met en œuvre des stratégies lui permettant d'éviter les attaques du système immunitaire de la mère. on peut notamment citer l'absence de HLA classique, la présence d'un HLA particulier peu polymorphe, le HLA-G, mais aussi la présence sur le syncytiotrophoblaste de Fas-ligant, ou encore la déplétion locale en tryptophane (un acide aminé).

[modifier] Emplacements ectopiques du placenta

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Placenta
  2. Médecine Thérapeutique / Pédiatrie
  3. Ogren L., Talamantes F. 1994. The placenta as an endocrine organ : polypeptides. In : Knobil E., Neill J. D., eds. The physiology of reproduction. New York : Raven Press, 875-945