Place Garibaldi

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La Place Garibaldi est la plus ancienne grande place de Nice.

Elle est située en bordure des quartiers nord du Vieux Nice et formée entre le boulevard Jean Jaurès , la rue du docteur Ciaudo, l’avenue de la République, les rues Cassini et Catherine Ségurane.

[modifier] Histoire

 La place et la porte à la fin du XVIIIe siècle.
La place et la porte à la fin du XVIIIe siècle.

Au XVIIIe siècle, selon un vœu formulé par le roi, la ville établit plusieurs projets de réalisation d’une place d’armes devant la porte Pairoliere. Le site n'est alors qu'un terrain vague jonché d’amas de pierres formés par le démantèlement des murailles de la forteresse. Un premier projet est adopté en 1761[1] mais faute d'argent il est repoussé à 1773 où les premiers gros travaux de remblaiement sont entrepris. Le niveau du terrain de la future esplanade est porté à une altitude comprise entre 10 et 11 mètres. En 1780, la situation évolue rapidement lorsque le roi Victor-Amédée III décide de rendre carrossable la route de Turin à Nice, ce qui implique un aménagement à l’arrivée niçoise, digne de cet itinéraire royale, agrandi à l'espace de la future place Garibaldi. La même année, le tessinois Antonio Spinelli[2] est choisi comme architecte et la version d’un plan carré bordé d'immeubles sur portiques est définitivement retenue. L’uniformité est de rigueur pour tous les immeubles, élevés de trois étages, autour de la place (sauf la chapelle) : Façades lisses peintes en ocre rougeâtre et le contour des fenêtres rehaussé de peinture à la fresque. La place est aussi l’aboutissement de la Route royale. Au nord, une porte monumentale ouvre l’entrée depuis Turin sur la place, et à l'opposé la façade néo-classique de la chapelle du Saint Sépulcre ferme la perspective de la Route royale. Le modèle d’architecture de l'ensemble s'inspire de l'urbanisme turinois imposé à l'époque dans tous les États de Savoie.

Elle prend successivement les noms de Place Pairoliera en référence à l'ancienne porte médiévale, puis devient Place Victor Emmanuel dite Piazza Vittorio, sous la Révolution Place de la République, puis Place Napoléon. À la Restauration on lui donne le nom de Place d’Armes, de 1836 à 1860 Place St Augustin, puis de nouveau Place Napoléon jusqu'en 1870. Le 13 septembre 1870, sur une proposition du préfet Baragnon, elle acquiert son appellation actuelle de Place Garibaldi. À la même époque, la municipalité de François Malausséna décide de la transformer en un square verdoyant[3]. Il est aménagé en son centre un grand bassin avec jet d’eau duquel partent plusieurs allées gazonnées et bordées de rosiers. Aux angles des lauriers roses délimitent des plates bandes tandis que des chênes et eucalyptus dispensent un ombrage apprécié à des bancs publics. En 1891, l'érection de la statue de Garibaldi modifie légèrement son aspect. Le square perd tout son charme et sa beauté lors des travaux du Tramway de Nice et du Littoral.

Dès son origine, elle est un carrefour emblématique où toutes les activités importantes convergent : Le transit des marchandises vers le port Lympia, la grande Foire aux bestiaux dite de la St Barthélemy du 24 août au 2 septembre, l'accueil des souverains en ville comme Charles Félix ou Napoléon III, fêtes révolutionnaires, les "Mai",…
En 2007-2008 lors de l'aménagement de la ligne 1 du tramway Las Planas-Pont Michel, la place devient piétonnière avec des axes de circulations réduits pour les automobilistes.

[modifier] Notes

  1. Revue Archeam n° 12 p. 72.
  2. Guide Bleu Côte d'Azur, 2000, p. 323.
  3. Le Consiglio d'Ornato : L'essor de Nice 1832-1860, d'Édouard Scoffier et Félix Blanchi, aux Editions Serre -1998 (ISBN 9782864102960) p.61 et 62.