Pistolet à impulsion électrique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le M-26 TASER, version militaire du TASER
Le M-26 TASER, version militaire du TASER
Armes électromagnétiques

Science-fiction ou
Théorie du complot
Arme Tesla
Pistolet laser - Rayon de la mort
Torpilles MHD - Avion Aurora
HAARP

Officiellement développées
Taser
Canon de Gauss
Canon à rails
Canon magnétocumulatif à plasmoïde
Canon à micro-ondes
Impulsion électromagnétique - Bombe EMP

Les pistolets à impulsion électronique, souvent appelés Taser du nom du principal fabricant ou stun gun ou encore choqueur, sont des armes utilisées pour maîtriser une personne dangereuse, tout en évitant à l'utilisateur de trop s'approcher. Elles sont vendues comme étant non létales mais présentant un risque faible de provoquer la mort.

Sommaire

[modifier] Usage

Le pistolet Taser est utilisé par près de 10 000 corps policiers et établissements pénitentiaires au Canada[1] et aux États-Unis.

En France, le TASER X26 est désormais en service dans toutes les unités de Police de la région parisienne ainsi que dans certaines villes de province. La Gendarmerie nationale en est également dotée. Il est maintenant question de permettre la dotation de TASER aux unités de Police municipales, en particulier dans certaines villes sujettes à une forte criminalité, ceci entrainant un vif débat dans les municipalités concernées. La Police nationale et la Gendarmerie nationale sont les seuls en Europe à avoir doté leurs TASER d'une camera (dite TASERCAM) permettant un enregistrement (image et son) dès la mise en fonction de l'appareil.

Le TASER X26 fait l'objet d'une licence du Pentagone pour en contrôler sa diffusion. TASER France avait demandé en juin 2004, puis le 23 novembre 2005 le classement du TASER en 4e catégorie afin de mettre en conformité la réglementation de son produit en accord avec ses pratiques restrictives. La commission nationale de classement des armes ayant en commission plénière entendu les arguments de la société TASER France a décidé en janvier 2006 de classer le TASER X26.

L'usage s'est étendu aux États-Unis et certaines associations telles que Amnesty International se plaignent de la banalisation de son usage dans des cas abusifs tel que sur des écoliers agités, des insubordinations, des personnes entravées de menottes ou en prison, des patients en hôpitaux psychiatriques atteints de troubles nerveux[2].

En France, une instruction du 9 janvier 2006 définit les modalités d'utilisation de ce pistolet par les policiers. Il "déconseille fortement" son usage notamment dans certains cas ("personnes cardiaques, femmes enceintes, influence de stupéfiants, imprégnation de liquides inflammables...", et en proscrit formellement l'usage sur le conducteur d'un véhicule automobile en mouvement. La commission nationale de la déontologie de la sécurité a dénoncé dans son rapport 2006 des abus liés à l'usage de ce pistolet dans des cas non justifiés et s'interroge sur la possibilité pour les policiers intervenant dans le feu de l'action de déceler au premier contact des contre-indications permettant "de conserver le caractère, a priori, non létal de cette arme" [3]

[modifier] Informations techniques

L’arme à impulsion Taser à décharges électroniques est une arme d’une portée maximale de 7.60 mètres qui propulse deux électrodes (à la vitesse de 50 mètres par seconde) reliées à un fil isolé. Au contact de sa cible, le pistolet Taser libère une onde de 2 milliampères pour 50 000 volts. Cette onde électrique bloque le système nerveux. Le pistolet envoie alors un signal appelé « ondes Taser », semblables à celles qu’utilise le cerveau pour commander le corps, qui bloque les signaux normaux des fibres nerveuses. Il est à ajouté que les décharges sont très douloureuses, et occasionnent très souvent des spasmes.

Cette arme est conçue pour bloquer le système nerveux central, officiellement sans effets à long terme, afin d’immobiliser brièvement la personne touchée de façon à ce que les policiers puissent intervenir et procéder à son arrestation. On parle aussi de paralysie momentanée. Le cycle de 5 secondes automatique (durée totale de la décharge) est un cycle technique mais aussi physiologique puisqu'il permet de faire passer un individu en état de démence en raison de son manque de drogues à un état totalement déstressé, selon les récentes études des professeurs Theresa et Vincent di Maio[4].

[modifier] Polémique sur la mortalité

Plusieurs décès médiatisés ont soulevé une certaine polémique quant à l'innocuité de l'usage du pistolet à impulsion.

Selon un rapport d'Amnesty International de 2004:

« Au cours des trois dernières années, plus de 70 personnes seraient mortes aux États-Unis et au Canada après avoir été atteintes par des pistolets incapacitants M26 ou X26 ; le nombre de victimes augmente chaque année. Les médecins légistes attribuent généralement le décès à d'autres causes, comme la prise de drogue, mais des experts médicaux estiment que l'utilisation de ces armes peut accroître le risque de crise cardiaque pour les personnes agitées, droguées ou présentant des problèmes de santé. Dans au moins cinq cas récents, les coroners ont conclu que l'utilisation d'un pistolet incapacitant avait directement entraîné la mort de la victime, conjointement avec d'autres facteurs comme la toxicomanie ou les maladies cardiaques.»[5]

Selon un autre rapport d'Amnesty International, de 2007, plus de 260 personnes sont mortes aux États-Unis et au Canada, depuis 2001, après avoir été frappées par un Taser[6].

La revue des SAMU de France, qui publie des articles de professeurs et médecins français, a publié en septembre 2007 une mise au point soulignant que « le Taser est très peu dangereux, et n'a jamais été impliqué dans des cas de décès ».

Certains avancent la possibilité que le choc électrique crée une fibrillation ventriculaire, or pour la créer, il faut que la décharge électrique ait une intensité de 30 à 80 mA ce qui n'est pas le cas du Taser, à titre de comparaison, une prise de courant délivre 16 A, et un défibrillateur envoie une onde de choc de quelques dizaines d'ampères[7] (autour de 50 A), donc plus de 10 000 fois plus qu'un Taser.

On avance également une possible perturbation d'appareils de régulation cardiaque (pacemaker), une tétanie atteignant les muscles thoraciques et empêchant la respiration, ou encore un aggravement de l'arythmie cardiaque, par exemple lorsque la victime a consommé de la cocaïne[8].

Présentée à Cardiostim Nice les 14-15 juin 2006, une étude dont l'auteur est le professeur Tchou conclut que « la cocaïne, contrairement aux idées pré-conçues, augmente la marge de sécurité de 50 à 100 % par rapport à la ligne de base sécurisée »[9].

Selon le médecin britannique Tony Bleetman, sur 2 050 interventions avec matraques, flash-balls, armes à feu et Tasers, « l'on observe l'absence de blessures pour l'utilisateur et pour le sujet cible avec le Taser ».[10]

Lors de l’émission « Le magazine de la Santé au Quotidien » sur France 5 du 21 novembre 2006 un médecin de l'Hôpital Hôtel Dieu de Paris a déclaré « qu’il n’y a pas d’interférence entre le Taser et la pile cardiaque », d’une part, et concernant les morts attribuées au Taser en Amérique du Nord, que « clairement, les experts n’ont pas pu démontrer le lien entre le Taser et le décès; voire plus, les cas de décès auraient probablement été causés indépendamment de l’utilisation du Taser… »

La société Taser a publié un droit de réponse dans le journal Libération le 31 mai 2007, suite à un article paru le 26 mars de la même année intitulé 212 décès par Taser aux Etats-Unis. Elle poursuit en juillet 2007 devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, Olivier Besancenot et l'association "Réseau d'alerte et d'intervention pour les droits de l'homme" (RAID-H) pour diffamation et dénigrement pour avoir répété que les pistolets Taser étaient à l'origine de 150 morts aux États-Unis.[11]

Le 23 novembre 2007, le comité de l'ONU contre la torture a estimé que l'utilisation du Taser constitue "une forme de torture" et "peut même provoquer la mort".[12]

[modifier] Décès médiatisés liés au choqueur

[modifier] Le décès de Robert Dziekanski

Le 14 octobre 2007, Robert Dziekanski, un immigrant polonais, décède à l'aéroport de Vancouver, au Canada, après avoir reçu deux décharges de pistolet à impulsion électrique. L'autopsie de M. Dziekanski a révélé qu'il n'avait consommé ni drogue ni alcool[13]. Une vidéo de l'intervention de la gendarmerie royale du Canada a été regardée par des centaines de milliers de personnes sur internet et diffusée sur de nombreux médias. Elle a relancé les débats sur l'utilisation de cette arme à létalité réduite par les forces de l'ordre[14]. Le problème, c'est que l'électricité n'est pas stockée dans le corps et Robert Dziekanski s'est débattu avec 4 policiers après les 2 tirs de TASER. Il a même reçu (selon Amnesty Canada) 4 coups de matraque sur la tête et un policier lui a pesé de tout son poids sur son cou alors qu'il était à terre. Dzieganski s'est battu pendant près de 4 minutes avec 4 policiers costauds. L'ambulance n'est arrivée que 12 minutes après qu'il eut perdu connaissance. L'autopsie à ce jour n'est toujours pas connue. Mais les premières conclusions médicales ont mis hors de cause le TASER [réf. nécessaire] comme dans l'affaire de septembre 2007 où M. Castagnetta était mort dans des conditions similaires mais l'autopsie a relevé un œdème cérébral suite à une overdose de speed.

[modifier] Autres décès présumés

Le 18 Novembre 2007, un homme de 20 ans meurt dans le Maryland après avoir reçu une décharge de taser[15].

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Notamment la Gendarmerie royale du Canada.
  2. CANADA. Usage excessif de la force ? La police et les pistolets paralysants | Amnesty International
  3. Taser : la Commission nationale de déontologie de la sécurité dénonce deux cas de violences policières
  4. Excited Delirium Syndrome
  5. États-Unis - Usage excessif de la force ? - La police et les pistolets paralysants, Amnesty International, Index AI : AMR 51/139/2004.
  6. Inappropriate and excessive use of tasers, Amnesty International, AI Index: AMR 20/002/2007.
  7. Article defibrillation 3 (Impédance en defi - Chapman)
  8. http://www.cprc.org/docs/bcopcc_final.pdf [pdf]
  9. Revue des SAMU de France, septembre 2006 (revue Pace).
  10. Revue des SAMU septembre 2006: "Taser innocuité d'un système de neutralisation".
  11. Le Monde.fr : Les Dépêches
  12. LeMonde.fr : L'ONU estime que l'utilisation du Taser X-26 est "une forme de torture"
  13. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-979140@51-979143,0.html
  14. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2007/11/15/007-Dziekanski-video-reax.shtml
  15. Man dies after police jolt him with stun gun - CNN.com