Pierre-Marie Taillepied de Bondy

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Pierre-Marie Taillepied, comte de Bondy, est un homme politique français né à Paris le 7 octobre 1766 et mort dans la même ville le 11 janvier 1847.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille de financiers, Pierre-Marie Taillepied de Bondy devint, en 1792, directeur de la fabrication des assignats. Après le 10 août, il donna sa démission, qui ne lui fut accordée qu'avec réticence, et se retira de la vie publique jusqu'à l'avènement de l'Empire.

Le prince Eugène, avec qui il était lié, le fit nommer chambellan de Napoléon Ier en 1805. Il suivit l'empereur dans ses voyages et, au retour de la campagne d'Autriche, fut nommé maître des requêtes au Conseil d'État et président du collège électoral de l'Indre (1809).

Créé baron de l'Empire (19 novembre 1809) puis comte de l'Empire (14 février 1810), il fut attaché à la personne des rois de Saxe et de Bavière et fut au nombre des hauts dignitaires envoyés à Karlsruhe au devant de la nouvelle impératrice Marie-Louise.

Nommé préfet du Rhône en août 1810, il s'y distingua par une administration active et vigilante, créa le nouveau quartier de Perrache à Lyon sur des marais qu'il fit combler et assainir, prévint la disette de 1812 et donna un grand essor aux travaux publics et au commerce. Lors de l'attaque de Lyon par les alliés en 1814, il organisa lui-même la défense de la ville et n'en sortit qu'avec le dernier régiment.

Les autorités autrichiennes d'occupation le remplacèrent à titre provisoire mais, lors de la Première Restauration, le gouvernement, cédant aux instances des Lyonnais, accepta de maintenir Taillepied de Bondy à son poste. Il ne l'y laissa toutefois que brièvement et, après l'avoir écarté, le nomma en compensation commandeur de la Légion d'honneur (20 novembre 1814).

Durant les Cent-Jours, Napoléon le nomma préfet de la Seine. Élu représentant à la Chambre des Cent-Jours le 13 mai 1815 par l'arrondissement du Blanc (Indre), il sut, comme préfet, maintenir l'ordre dans Paris, recommanda le calme et la prudence à l'approche des troupes alliées, et fut l'un des trois commissaires chargés de négocier la convention du 3 juillet.

Sous la Seconde Restauration, il figura comme témoin à décharge dans le procès du maréchal Ney (décembre 1815). Élu député par le grand collège du département de l'Indre le 4 octobre 1816[1], il siégea à gauche parmi les défenseurs de la Charte et des libertés qu'elle garantissait. Il fut successivement réélu le 20 octobre 1818[2] et, dans le 2e arrondissement électoral de l'Indre (La Châtre), le 13 novembre 1822[3]. Le 25 février 1824, il échoua dans le même collège[4] et, huit jours plus tard, il échoua également au collège de département[5]. Mais, le 17 novembre 1827, le 1er arrondissement électoral de l'Indre (Châteauroux) le renvoya à la Chambre[6]. Il vota l'adresse des 221 contre le ministère Polignac et fut réélu le 23 juin 1830[7].

Après la Révolution de 1830, Taillepied de Bondy fut appelé à remplacer Odilon Barrot comme préfet de la Seine en février 1831. Dans ce poste délicat, il sut faire apprécier ses qualités d'administrateur avisé. Il quitta ces fonctions pour devenir pair de France le 19 novembre 1831 dans la fournée de 36 pairs nommée à l'instigation du gouvernement pour faire adopter par la Chambre haute le projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie. Au Palais du Luxembourg, il siégea parmi les ministériels. Il devint par la suite chambellan de la reine Marie-Amélie et intendant de la liste civile du 15 avril 1837 au 31 mars 1839 lorsque le comte de Montalivet fut appelé au gouvernement.

Il était le père de François-Marie Taillepied de Bondy (1802-1890), pair de France sous la monarchie de Juillet et sénateur de la Troisième République.

[modifier] Références

[modifier] Source

[modifier] Notes

  1. 79 voix sur 134 votants et 180 inscrits
  2. 210 voix sur 409 votants et 729 inscrits
  3. 124 voix sur 232 votants et 351 inscrits contre 101 voix à M. Delacou, avocat à Éguzon
  4. 89 voix contre 145 à M. Bourdeau de Fontenay, élu
  5. 19 voix contre 98 à M. de Montbel
  6. 178 voix sur 248 votants et 314 inscrits contre 60 à Louis Girard, maire de Châteauroux
  7. 198 voix sur 265 votants et 318 inscrits contre 60 à Louis Girard