Discussion Projet:Pays du monde/Dénominations

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Sommaire

[modifier] Un et qui réunit et... divise les peuples

Pour y avoir habité durant les heures tristes où le nouveau nom a été décidé (lors de l'indépendance), je sais qu'écrire (en français) Bosnie-Herzégovine alors que des heures se sont perdues pour rajouter un et entre les deux entités (comme pour Serbie-et-Monténégro) a un côté conservateur (mais l'usage général en français est bien d'écrire sans cet 'et') puisque cet usage date d'avant l'indépendance. Il faut savoir pourtant que cet et (en serbo-croate, i) existait dès la Yougoslavie (qui l'utilisait aussi pour le Kosovo-et-Metohija, en abrégé Kosmet). Il est d'usage grammatical en français pour décrire des pays composés de deux parties (comme dans Antigua-et-Barbuda ou Trinité-et-Tobago) mais rien ne l'impose (on a aussi Autriche-Hongrie, Piémont-Sardaigne, etc.). Mais il s'agit là d'une volonté politique, pour marquer une différence et éviter que le trait d'union ne réunisse ce que trop sépare (la religion, un accent différent). Dans l'usage diplomatique et militaire local (des troupes de l'OTAN stationnent encore en Bosnie) de traduire systématiquement en français : Bosnie-et-Herzégovine pour ne fâcher personne.

[modifier] Timor l'orientale

Timor-Leste me semble également une absurdité, non seulement pour le non-respect de la typographie francophone qui ne prévoit pas de trait d'union dans les noms étrangers non francisés (Sao Tomé et non Sao-Tomé) mais surtout parce que c'est une paresse, une non-traduction d'une île connue chez nous depuis que le poivre est dans nos assiettes (Timor veut dire orientale en malais <Timur, et Leste veut dire simplement oriental en portugais) : c'est vraiment le mariage de la carpe et du lapin, mais pas à la sauce française. Un membre de la commission de terminologie a commis un article fort bien tourné, en cherchant toutes les références existantes, y compris fautives de ce nouvel Etat (un an après son indépendance). Je tiens à la disposition cet article paru dans les revues spécialisées. Ce n'est d'ailleurs pas la forme retenue actuellement par Wikipédia qui revient le plus souvent.

Ce trait d'union est-il présent pour respecter l'orthographe étranger ? Qu'en est-il de la Guinée-Bissau ? Concernant le Timor-Leste, pourquoi est-ce si absurde de ne pas le traduire ? Ce ne serait pas la première traduction perdue, non ? Marc Mongenet 8 sep 2004 à 03:15 (CEST).
3 questions, trois réponses, une remarque.
Ni en portugais, ni en tetum (les deux langues parlées dans la partie orientale de Timor, on n'écrit le nom autrement que par Timor Leste (ou Timor Lorosae). Pas de trait d'union en portugais à ma connaissance.
Pour la Guinée-Bissau, il s'agit d'un nom francisé, d'où la présence quasi automatique du trait d'union. En portugais Guinée se dit Guiné. Mais en portugais, cette fois-ci le trait d'union existe, comme en français (mais pas tout à fait pour appliquer la même règle, cf. supra). En français, en raison de la prononciation, Bissau était autrefois rendu par Bissao.
Pourquoi est-ce si absurde ne pas traduire ? Parce que la tradition française en matière d'exonymes (noms géographiques étrangers) tend vers la traduction ou tout du moins l'adaptation à une graphie française, accessible pour un francophone. Nous écrivons Berlin mais nous le prononçons [BeRlẽ] (je n'ai pas tous les caractères API sur mon Mac) et jamais nous ne disons comme les Allemands, Berline (avec le r [ə] allemand qui ressemble tant au e muet français). Nous appelons nos voisins Allemagne, Italie et Espagne et non Deutschland, Italia et España - e pas seulement parce que ñ est une lettre diacritée qui n'est pas utilisée en français. Les catalans écrivent d'ailleurs Espanha, les Italiens, Spagna, les Anglais Spain. Ce qui fait que la plupart du temps, sans même nous en rendre compte, nous adaptons (ou traduisons). Comme M. Jourdain. Parce que nous parlons des langues différentes, dans lesquels les sons sont presque toujours différents. Il va de soi que le monde n'est pas entièrement francisé, parce que des endroits méconnus ou trop petits pour avoir mérité un effort de francisation, sont restés tels quels. Nous écrivons Milan, Rome, Turin et Naples (au lieu de Milano, Roma, Torino et Napoli) mais en général nous écrivons Cagliari (capitale de la Sardaigne et non Sardegna) — nom que la plupart du temps nous sommes bien incapables de prononcer correctement. Cagliari est une ville plus grande que Plaisance (Piacenza) mais son nom n'a jamais été francisé (son isolement ? malgré Palerme, Catane, Syracuse, etc.). Brindes est le nom français, peu usité, de Brindisi. Bois-le-Duc est le nom très français d'une ville très néerlandophone. Aix-la-Chapelle n'a jamais parlé qu'alémanique. Comme la lointaine Smyrne Izmir où est né Balladur, partagée entre le grec et le turc. Et si certaines villes étrangères voisines ont un nom français, au fur et à mesure où l'on s'éloigne de l'hexagone (et de ses marges francophones), les exonymes ont tendance à ne plus être francisés. Ainsi sont San Francisco, New York, Nairobi ou Tokyo. Mais ce qui est valable pour les villes (et les villages) ne l'est pas pour les pays ou plus rarement, car on y envoie des ambassades, des commerçants, et alors se fait ressentir le besoin d'un nom francisé. Même si le pays est une création récente. Mais, même dans ce cas, la règle reste une francisation, même si elle ne change pas la graphie ou à peine. Quand la Rhodésie (francisée) décide de rompre avec le passé pour s'appeler désormais Zimbabwe, ce nouveau nom est accepté tel quel mais sa prononciation à la française différe sensiblement de sa prononciation à l'anglaise (et plus encore en shona ou en ndébélé). De même pour le Botswana (qui s'appelait auparavant en anglais Bechuana-land, avec une prononciation similaire). Bien sûr, il en va de même pour des pays créés aux XIXe et XXe siècles (comme Venezuela avec comme adjectif vénézuélien) pour lesquels la version originale, souvent latine ne présentait pas de difficulté majeure pour l'introduction en français.
L'île de Timor n'est pas une île qui est sortie des flots en 1992. Elle est connue, en langue française, dès le XVIe siècle comme une île où pousse le poivre et la girofle. Son nom a donc été francisé, au moins pour la prononciation (qui n'est pas celle du malais, Timur, ou du portugais, avec la même graphie, Timor). Sa partie orientale, depuis fort longtemps, relève du Portugal. La colonie de Timor oriental est donc connue en français depuis longtemps. L'histoire fait que pendant l'occupation indonésienne, on en parle moins (malgré les dizaines de milliers de morts dans une lutte souvent vaine pour une indépendance). Puis dans les années quatre-vingt-dix, sur des dépêches d'agence en anglais, apparaît East Timor et il faut bien traduire, sans réfléchir, sans se pencher sur un vieux bouquin de 1980 : île de Timor [tiens, tiens, elle existait déjà !], la plus grande des îles de la Sonde [et pas Sunda, comme je le vois écrit de plus en plus souvent], la partie occidentale de Timor comptait 713 000 habitants en 1971 [...] la partie orientale, ancien Timor portugais, comptait 646 000 habitants. À l'est de Timor s'étend un archipel de 66 petites îles rattachées administrativement au groupe des Moluques. (Encyclopædia Universalis, Thesaurus, Paris, 1980). Alors, par ignorance de ce passé, pas si lointain, on écrit Timor-Leste ou Timor-Lorosae ou Timor-Est (comme Berlin-Est, ce qui est une autre erreur, car on ne parle pas de Corée-Sud voire de Sud-Liban, anglicisme dont les journalistes n'ont même plus conscience). C'est pourquoi, le lecteur attentif préférera Timor oriental à toute autre version non traduite (ou mal traduite de l'anglais).
Remarque. Ce ne serait certes pas la première traduction perdue mais le sens, la seule raison pour laquelle l'histoire des hommes me passionne encore, et me fait passer du temps à (essayer de) faire passer le message, c'est bien dans la transmission de ce passé dont il faut bien garder quelque chose. Sinon, tu assisteras en 2008 aux Jeux de Beijing, sans même savoir que c'est la même ville qui dans les vieux livres était appelée Pékin (et sans même compter que la prononciation chinoise de Beijing ressemble à s'y méprendre à Péking, pas si éloigné donc de notre français Pékin. Et puis, "If you try to repress memories, something always comes back, I'm what comes back" a écrit le romancier Orhan Pamuk.

--Enzino 10 sep 2004 à 16:08 (CEST)

Je pense que l'usage en français de Timor-Leste vient aussi de la liste des États membres de l'ONU, idem pour Belarus, Moldova ou Myanmar. En revanche cette référence donne le Cambodge. Marc Mongenet 11 sep 2004 à 03:49 (CEST).

Oui, certaines erreurs de francisation comme pour Timor viennent de sites officiels où le français, pourtant langue officielle, est de moins en moins influent et on finit par accepter le nom tel qu'il est proposé (sans compter les pressions politiques pour ne pas utiliser certains noms). La même référence a donné, il n'y a pas si longtemps, Kampuchéa...--Enzino 13 sep 2004 à 17:23 (CEST)

Concernant la francisation, j'ai l'impression qu'elle s'est arrêtée il y a quelques siècles. Ainsi les villes américaines ne sont pas francisées, à l'exception de La Nouvelle-Orléans qui illustre assez bien la règle. Pourtant dieu sait si l'on commerce avec et s'il y a des missions diplomatiques à New York ou Washington. En fait, pour les grandes villes et encore plus pour les pays, on n'a plus besoin qu'un explorateur nous rapporte des francisations dans un récits de voyage ; les étrangers nous fournissent directement les dénominations avec nos propres caractères :-) Après on se débrouille pour prononcer. D'ailleurs faute d'explorateur unique, qui arriverait à imposer une francisation ? Marc Mongenet 11 sep 2004 à 03:49 (CEST)

Bien joli tout ça, mais l'histoire de l'explorateur unique ne correspond pas vraiment aux évolutions historiques des toponymes. En règle générale, les noms américains (Amérique latine et anglo-saxonne) n'ont pas été francisés depuis le XVIIIe s. et parfois auparavant (sauf bien sûr les colonies françaises, ce qui explique Saint-Louis, Québec, Cayenne et La Nouvelle-Orléans. Mais on a pu écrire Nouvelle-Amsterdam avant qu'elle ne devienne New York. Les noms des villes espagnoles et portugaises n'ont pas été francisés en règle générale, mais les noms des pays et des régions le plus souvent, oui : Californie, Brésil, Pérou et Floride en sont un bon exemple. Ce ne sont pas les étrangers qui nous fournissent directement les dénominations, car il existe, fort heureusement, une tradition scientifique française (cf. la Société de Géographie, la plus ancienne au monde) avec force publications, cartes, etc. Jusqu'au XIXe siècle, c'étaient sur des cartes françaises ou 'en français' que les nouveaux noms apparaissaient d'abord sur les cartes. Donc la tendance à voir prédominer l'anglais et les formes anglaises ne date que du XXe s. (un bon exemple l'origine du nom des îles Gilbert, pourtant très britanniques, est due à deux explorateurs francophones)

--Enzino 13 sep 2004 à 17:23 (CEST)

[modifier] Références

La référence la plus travaillée, la plus récente, la moins fautive, est bien celle de l'IGN. Pour avoir discuté avec ses auteurs du seul cas des Kiribati — pour lesquelles le Quai d'Orsay proposait un bien étrange féminin singulier sans article, je sais désormais qu'ils soupèsent chacun de leur choix au millimètre et cherchent chaque fois que possible la solution la plus élégante et la moins controversée. La plus cohérente. Néanmoins, ils peuvent aussi se tromper. Au moins, ils ne sont pas influencés par des pressions politiques (nombreuses dans ce domaine où certains Etats sont très sourcilleux : la Chine et la Grèce ne permettent toujours pas à certains de leurs voisins de choisir librement leur nom). Ou encore, la Côte-d'Ivoire proteste officiellement quand un trait d'union est employé ou bien pire encore une traduction de son nom est commise dans une instance internationale : il est interdit d'écrire Costa de Marfim ou bien Ivory Coast (même si ce sont les Portugais qui lui ont donné ce nom, avant qu'il ne soit traduit en français). D'autres références pourraient être utilisées mais pour certains, il vaut mieux éviter les arguments d'autorité (c'est-à-dire faire référence à l'Imprimerie nationale (trop chauvin) ou au Code typographique romand (trop suisse) : résultat, je ne proposerai rien de plus que ce que tu as utilisé (même si les noms employés dans l'excellent et complet Le Style du Monde (Le Monde, 2003) ou les différents Universalia (Encyclopædia Universalis) ou mieux encore dans la très précieuse et encore plus complète Géographie universelle (sous la direction de Roger Brunet, Hachette/Reclus) me semblent avoir été davantage 'pensés' que par Encarta (par exemple). Sans doute, encore un argument d'autorité asséné à qui ne veut pas entendre. --Enzino 4 sep 2004 à 19:28 (CEST) et Enzino 7 sep 2004 à 19:09 (CEST)

Ha, si je ne me spécialisais pas tant dans le World Wide Web, je disposerais peut-être de quelques excellentes sources papier !;-) En comparant les quelques sources disponibles en ligne, j'avais aussi remarqué que les choix de la commission de toponymie de l'IGN étaient généralement plus fondés, cohérents et respectueux du français que les autres. Et je convertis discrètement mais indéfectiblement tout Wikipédia à ces choix. Cela donne déjà de la cohérence à Wikipédia, même si une autre référence devait un jour s'imposer. Les principaux problèmes que je rencontre se situent sur les rennomages d'article de pays. Ils révèlent toutes les forces de blocage dont le système de consensus de Wikipédia est capable, mais malheureusement presque aucune force de travail (il y a toi et un peu Jyp). Marc Mongenet 7 sep 2004 à 20:00 (CEST)
Au fait, j'ai toujours vu Côte d'Ivoire, sauf chez Yahoo qui semble utiliser une typographie aléatoire. Quelle règle justifie le trait d'union ? Marc Mongenet 7 sep 2004 à 20:13 (CEST)
Merci pour tes remarques plus haut — car parfois j'ai l'impression que personne ne prend le temps de lire (et de réfléchir). On m'oppose souvent le consensus alors que je cherche à améliorer et à éviter les fautes sur Wiki.
Pour le trait d'union, il s'agit d'une règle simple qui, pour une fois, ne souffre pas d'exception (pour les noms géographiques en français) : le trait d'union est obligatoire pour toutes les unités administratives dont les noms sont français ou francisés (Etats, provinces, villes). Ainsi : Aix-en-Provence, Pays-Bas, la Nouvelle-Orléans (mais à ne pas appliquer pour les noms étrangers non francisés : New York, Los Angeles, San Francisco). Pour ces derniers, il faut s'efforcer d'en respecter l'orthographe (Venezuela et non Vénézuéla) mais en attribuant la majuscule aux substantifs, aux adjectifs et, pour les localités seulement, à l'article initial (d'où Los Angeles et non los Angeles et New Hampshire mais pas El Salvador). Cepedant, on écrit new-yorkais et les Vénézuéliens - à comparer à Venezuela sans accent. De même, le trait d'union disparaît si un article le suit, ce qui explique que Saint-Thomas-et-île du Prince soit la forme francisée (mais oubliée) de Sao Tomé e Principe. À la fac, j'avais un ami qui disait qu'il venait de Saint-Thomas mais personne ne savait où c'était. Alors il disait Sao Tomé, avec l'accent portugais, et les étudiants qui n'en savaient pas plus, se faisaient une idée de l'endroit probable (le Brésil ? le Cap-Vert ?). Décidément, c'est un domaine fort complexe. Cependant, quand on ne décrit pas un pays mais une région (l'ancienne côte de l'Ivoire), on peut écrire sans trait d'union. Le problème est donc que Côte-d'Ivoire perd son statut d'Etat sans son trait d'union. L'ambassade de France à Abidjan met systématiquement le trait d'union (pour énerver les autorités ivoiriennes). Le Monde jamais, Libération toujours.--Enzino 7 sep 2004 à 20:41 (CEST)
J'ai lu une règle française sur les traits d'union à http://www.ign.fr/telechargement/Pi/SERVICES/chartnym.pdf mais il me semble qu'elle ne s'applique qu'aux entités administratives du territoire français (avec l'exemple : Le Puy-St-Bonnet, fusionné avec Cholet en 1973, n'est plus un nom officiel et doit s'écrire le Puy St-Bonnet.). Pour ta règle, elle me semble nettement plus complexe que ce que tu écris. Comment expliquer l'Arabie saoudite ou l'Afrique du Sud ? Pourquoi pas Saint-Thomas-et-île du-Prince puisque aucun article ne suit le du ? Note, ce n'est pas une dénomination tout à fait oubliée [1], en revanche il pas de trait d'union à la Côte d'Ivoire. De toute façon le cas de la Côte d'Ivoire est pour l'instant clair, mais je ne sais toujours pas comment avancer dans les autres cas.:( Marc Mongenet 7 sep 2004 à 21:58 (CEST)
Réponse précise parce que du est un article (de+le), donc pas de trait d'union entre le et Prince. De même tout s'explique pour les Grenadines. Sinon il n'y a pas d'autres exceptions (apparentes) :
Afrique du Sud : nom propre avec un article au milieu (du=de le) : pas de trait d'union (comme île du Prince ;
Arabie saoudite : l'Imprimerie nationale recommande Saoudite et précise que le trait d'union devrait être recommandé en ce cas. Il faut y voir l'influence de l'anglais. Dans les années 30, on écrivait séoudien plus que saoudite. On écrit également Guyane française (parce que le nom officiel est Guyane tout court). Le trait d'union rend plus officiel le nom géographique.

Mais la règle est plus claire qu'il n'y paraît quand on regarde tous les exemples qu'en donne l'Imprimerie nationale avec des explications au cas par cas. Les règles sont toujours plus difficiles à rédiger qu'à illustrer. Même ton puy (=mont) Saint-Bonnet peut s'expliquer dans le détail (même si le Conseil d'Etat traque l'absence de trait d'union pour toutes les communes françaises qui devraient l'appliquer). Bien sûr, Le Havre ou La Rochelle ne prennent pas le trait d'union (article) alors que 'lès' qui ressemble tellement à un article entraîne le trait d'union. Je comprends que tu veuilles (tout) comprendre, mais même avec les exemples sous les yeux, on s'y perd dans les dix différentes règles typographiques qui s'appliquent aux noms géographiques (isolément ou ensemble). La charte de nommage de l'IGN ne s'applique bien sûr qu'aux entités administratives françaises (même si les Belges et les Québécois appliquent la même règle) mais seul le Conseil d'Etat peut modifier le nom d'une commune française (pas l'IGN). Ma passion pour cette règle vient du fait que j'ai longtemps habité L'Île-Rousse, une commune de 2 000 habitants, que tout le monde écrit Île Rousse ou Isula Rossa (Corse). Pourtant la règle s'y applique parfaitement : trait d'union obligatoire sauf entre l'article et le nom qui suit (pas de L'-Ile-Rousse, bien sûr). Ne pas oublier l'accent. Bonne chance si tu penses que Côte-d'Ivoire c'est clair (en la matière, la chausse-trappe est fréquente). Plus j'avance dans ce domaine, plus je m'aperçois que des experts écrivent des livres savants sur le x du Mexique (véridique). Et avec raison parfois. --Enzino 7 sep 2004 à 22:37 (CEST)

Je crois que je souffre d'un petit problème de grammaire suite à un enseignement modernisé à la con des années 80 ; de n'est pas un article, c'est ça ? La Côte d'Ivoire semble être le seul pays avec un tel de, de quoi troubler.:-) J'ai aussi été embrouillé par la première règle que tu as donné : le trait d'union disparaît si un article le suit. En n'appliquant que cette règle, on obtiendrait Afrique du-Sud et Saint-Vincent-et les-Grenadines.:-) D'ailleurs on voit que les traits d'union de juxtaposition sont « plus forts », d'où Saint-Vincent-et-les Grenadines. Marc Mongenet 8 sep 2004 à 03:04 (CEST)

Bon, c'est bien joli tout ça, mais je n'ai pas encore trouvé comment rendre cohérent l'usage de Myanmar, Vietnam et Sao Tomé-et-Principe sur Wikipédia. À moins que ce soit Birmanie, Viêt Nam et São Tomé-et-Príncipe. Peu m'importe, tant que c'est cohérent et ne correspond pas uniquement aux « moi j'aime mieux ça » habituels. Marc Mongenet 8 sep 2004 à 03:04 (CEST)

Bon, excuse-moi, j'ai dû un peu inverser ou bousculer mes explications (ou mal me faire comprendre, ce qui revient au même): pas de trait d'union quand il y a un article dans un nom (d'où île du Prince ou les Grenadines) mais bien sûr quand ces noms sont reliés à un autre nom géographique (et forment donc un tout, une entité géographique unique), il faut un trait d'union avant l'article (et pas entre l'article et le nom qu'il définit). Et le d' de Côte-d'Ivoire n'est pas un article puisque c'est l'abréviation de de (et non de du) - donc différent d'Afrique du Sud.

Pour les trois cas que tu cites, il est évident que les enjeux (très modestes, mais qui permettent à ceux qui consultent Wiki de s'y retrouver) ne se résument pas, comme tu le dis, seulement à moi, j'aime mieux ça - trop souvent lu. Birmanie vs Myanmar, c'est aussi, pour rester cohérent, préférer Belarus à Biélorussie, Kampuchea à Cambodge, Moldova à Moldavie. C'est préférer un nom imposé, souvent écrit à l'anglaise et sans tenir compte des usages francophones (le r final de Myanmar ne se prononce pas, aucun mot birman ne terminant par une consonne : c'est un a long écrit par un anglophone, comme dans car), au nom consacré par l'usage qui veut que les noms étrangers étaient francisés, au moins en partie. C'est aussi préférer la Novlangue de 1984 au bon sens commun (et dans certains cas, c'est délibérément voulu par les gouvernements qui cherchent, ce faisant, à se créer un virginité nouvelle : comme par hasard, ce sont rarement des démocraties modèle). Pour Viêt/Viet Nam, les deux versions existent depuis l'Indochine française et le débat n'est pas prêt d'être tranché mais conserver l'orthographe viêtnamienne, avec le point sous le e est impossible en français. Pour Sao Tomé, soit on écrit le nom en portugais francisé (Sao Tomé) puisque la tilde sur le a n'existe pas en français, soit on utilise le nom francisé (Saint-Thomas) que seuls quelques conservateurs rétrogrades utilisent encore (le Quai d'Orsay notamment). Dans tous les cas, il faut laisser le choix pour la recherche, pour éviter, en cherchant Sao Tomé ou Saint-Thomas de ne pas tomber sur le bon article. --Enzino 8 sep 2004 à 10:07 (CEST)

[modifier] Libye

Je suis surpris par le résultat affiché pour la Libye qui s'écrit avec un y après le b dans toutes mes références un tant soit peu sérieuses. Je suppose que le 4-2 pour un improbable Lybie doit être dû à l'influence du verlan ? --Enzino 7 sep 2004 à 19:24 (CEST)

L'inversion des 'y' et 'i' était une erreur de copie de ma part, merci pour la relecture. Le (4-2) en lui-même est le résultat du match Libye-Jamahiriya arabe libyenne. Marc Mongenet 7 sep 2004 à 19:43 (CEST)

[modifier] Encarta comme source encyclopédique francophone unique ?

Ne serait t'il pas plus pertinent de faire figurer L'encyclopédie Hachette, le Quid ou l'encyclopédie Atlas ? Même le dico Larousse me semble plus pertinent (d'un point de vue francophone) que Encarta. Sinon, on peux mettre toute ces sources, mais ca risque de faire un peu long. En tout cas, même avec Encarta, ca fait du 2:4 pour Burkina Faso ;) Aineko 8 sep 2004 à 11:20 (CEST)

Il est évident que Encarta ne peut être une source satisfaisante (et surtout unique). Le Quid n'est pas réputé pour sa rigueur typographique, même si les dernières éditions se sont améliorées. La meilleure source reste la très chère Géographie universelle de Brunet (chez Hachette/Reclus) mais elle n'est pas disponible en ligne. L'encyclopédie Atlas, comme bon nombre d'encyclopédies, utilise beaucoup d'articles (mal) traduits de l'anglais. Comme la plupart des sources 'globalisées', elle contient de jolies coquilles.

Pour le Burkina Faso, il est clair que Burkina est le nom abrégé, pour faire vite, du pays. Ce n'est pas son nom officiel. --Enzino 8 sep 2004 à 11:51 (CEST)

J'ai recopié Encarta simplement parce que j'avais accès à cette source. Il est clair qu'il faudrait ajouter d'autres sources, si possible meilleures. Mais il faut avoir accès à ces sources et prendre le temps de les recopier. Marc Mongenet 8 sep 2004 à 17:35 (CEST)

À propos de copie, je peux complèter le tableau, il suffit de m'envoyer un scan ou un fichier brut. Marc Mongenet 9 sep 2004 à 21:00 (CEST)

Il faut prendre soin de considérer les dates des encyclopédies "papier". Mon bon vieux Quillet n'est plus guère pertinent sur les noms des pays actuels. De même une encyclopédie d'avant le coup d'État n'est pas pertinente pour le nom de la Birmanie, etc. Il est important d'avoir une source qui évolue rapidement (disons dans l'année) en fonction de l'actualité.Jyp 9 sep 2004 à 21:04 (CEST)
Tout à fait. En outre les dénominations utilisées par Wikipédia devront être revue au fil des événements, des usages... Marc Mongenet 9 sep 2004 à 21:36 (CEST)

[modifier] Une référence actualisée : Le Style du Monde (Le Monde)

Chaque année, ce quotidien publie un ouvrage de référence : Le Style du Monde, ISSN 0395-2037. Je cite : Quotidien international d'information générale, Le Monde a pour vocation la recherche responsable et loyale de la vérité des faits [...] Il se refuse à mettre cette mission au service d'un quelconque intérêt particulier, qu'il soit celui de personnes privées ou d'autorités publiques. Il s'efforce d'être un journal indépendant de tous les pouvoirs [...] L'objet de ces pages est de présenter le contrat [...] par lequel Le Monde se propose d'être à la hauteur de cette ambition. Après cette introduction tonitruante, le contenu, essentiellement typographique, donne les règles que se donne le journal (et son groupe). Tous les pays sont orthographiés : citation exacte, en minuscules avec capitale(s) initiale(s), sans l'article ni le genre, précisés : Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Allemagne, Andorre, Angola, Antigua-et-Barbuda, Arabie saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Azerbaïdjan, Bahamas, Bahreïn, Bangladesh, Barbade, Belgique, Belize, Bénin, Bhoutan, Biélorussie, Birmanie, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Brésil, Brunei, Bulgarie, Burkina Faso (nom usuel : Burkina), Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Cap-Vert, République centrafricaine (n.u. : Centrafrique), Chili, Chine, Chypre, Colombie, Comores, Congo-Brazzaville (nom officiel : République du Congo), République démocratique du Congo (n.u. : Congo-Kinshasa), Corée du Nord, Corée du Sud, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Danemark, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Équateur, Érythrée, Espagne, Estonie, États-Unis (d'Amérique), Éthiopie (coquille, sans l'accent à E), Fidji, Finlande, France, Gabon, Gambie, Géorgie, Ghana, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (nu : Grande-Bretagne), Grèce, Grenade, Guatemala, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée-Équatoriale, Guyana, Haïti, Honduras, Hongrie, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Irlande, Islande, Israël, Italie, Jamaïque, Japon, Jordanie, Kazakhstan (deuxième coquille, sans h dans le titre de l'article), Kenya, Kirghizstan, Kiribati, Koweït, Laos, Lesotho, Lettonie, Liban, Liberia, Libye, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malawi, Maldives, Mali, Malte, Maroc, Marshall, Maurice, Mauritanie, Mexique, Micronésie (États fédérés de), Moldavie, Monaco, Mongolie, Mozambique, Namibie, Nauru, Népal, Nicaragua, Niger, Nigeria, Norvège, Nouvelle-Zélande, Oman, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Palau, Palestine, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Porto Rico, Portugal, Qatar, République tchèque, Roumanie, Russie, Rwanda, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Salomon, Salvador, Samoa occidentales, Sao-Tomé-et-Principe, Sénégal, Serbie-et-Monténégro, Seychelles, Sierra Leone, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Suède, Suisse, Surinam (coquille ?), Swaziland, Syrie, Tadjikistan, Taïwan (no : République de Chine), Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Timor-Oriental, Togo, Tonga, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Turkménistan, Turquie, Tuvalu, Ukraine, Uruguay, Vanuatu, Vatican, Venezuela, Vietnam, Yémen, Zambie, Zimbabwe. Le seul pays non-indépendant (au sens de l'ONU) cité est la Palestine mais d'autres territoires sont cités : Hong Kong, etc.). Sauf erreur de ma part, en recopiant plus de 200 pays, je n'ai pas trahi le style du Monde. Je pense néanmoins qu'il y a deux coquilles dans leur liste (au moins) et que je n'aurais pas mis de trait d'union à Guinée équatoriale et à Timor oriental (et j'aurais supprimé l'adjectif à Samoa occidentales). Et un petit i euphonique à Kirghizistan irait mieux. Et le e à Suriname à cause de Voltaire et de son Candide. Sinon leur liste est un peu moins bonne (et moins explicitée) que celle de l'IGN plus cohérente. Mais il fallait à Jyp, si j'ai bien compris, une liste actualisée, au (dernier) goût du jour. La voilà. Celle de l'IGN ne date que du 1er janvier 2004. Le Style du Monde est édité chaque année. --Enzino 10 sep 2004 à 16:59 (CEST)

J'ai intégré la liste au tableau. Vu l'heure, une ou deux erreurs ont dû se glisser. Pourrais-tu vérifier les quelques cas indécis ? Il manque encore la Dominique et la République dominicaine. Marc Mongenet 11 sep 2004 à 04:38 (CEST)
J'ai sauté une page : Dominique et République dominicaine. J'ai vérifié les cas indécis. --Enzino 13 sep 2004 à 17:25 (CEST)