Pavane pour une infante défunte

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La Pavane pour une infante défunte est une pièce pour piano de Maurice Ravel, composée en 1899 et orchestrée en 1910. Elle fut dédicacée à la princesse de Polignac. La création de la version pianistique eut lieu le 5 avril 1902. Son exécution dure environ six minutes.

Écrite alors que Ravel étudiait la composition avec Gabriel Fauré au Conservatoire de Paris, la Pavane évoque la danse d'une jeune princesse à la cour d'Espagne. Son titre fit l'objet de nombreux commentaires et Ravel le justifia par une allitération poétique et non par une référence à un quelconque événement historique. La pavane est traditionnellement un mouvement de danse lent, précédant habituellement une gaillarde. Ravel réutilisa plus tard cette danse dans sa suite Ma Mère l'Oye pour évoquer la Belle au Bois dormant.

Cette œuvre douce et mélancolique, qui fut toujours bien accueillie par le public, fait partie des compositions emblématiques de Ravel. Pourtant son auteur la jugeait avec sévérité : « J’en perçois fort bien les défauts : l’influence de Chabrier (voir España), trop flagrante, et la forme assez pauvre. L’interprétation remarquable de cette œuvre incomplète et sans audace a contribué beaucoup, je pense, à son succès[1]. »

Il existe un enregistrement de cette œuvre jouée par le musicien lui-même (sur rouleaux), disponible en CD depuis avril 2004.

La Pavane pour une infante défunte fut créée originellement pour le piano mais il existe de nombreuses versions orchestrales. Le dernier enregistrement notable dans cette configuration est celui de Pierre Boulez dirigeant l'Orchestre philharmonique de New York (1993)

Pavane pour une infante défunte, mesures 1 à 3

[modifier] Littérature

Cette pavane a inspiré une touchante nouvelle de Jean de La Varende, parue le 15 mai 1946 dans un recueil intitulé Dans le goût espagnol, Monaco, Éditions du Rocher, p. 223-244.

[modifier] Références

  1. Source : Ravel cité dans la revue musicale de la S.I.M., fév. 1912, in : Orenstein A, Lettres, écrits et entretiens, Flammarion, 1989, p. 295.