Paul de Lagarde

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Paul Anton Bötticher dit Paul de Lagarde (né le 2 novembre 1827 à Berlin, mort le 22 décembre 1891 à Göttingen) était un orientaliste et un théoricien politique allemand du mouvement völkisch.

[modifier] Biographie

Né Paul Anton Bötticher, il change de nom en hommage à sa grande-tante maternelle, Ernestine de Lagarde, qui l’avait élevé suite au décès de sa mère.

Il entame des études de théologie, de philosophie et de langues orientales : d’abord à sa ville natale Berlin (1844-1846) puis Halle (1846-1847) mais aussi à Londres (1852-1853) et Paris (1853).

En 1854, il devient enseignant dans une école publique berlinoise.

En 1869, il succède à Heinrich Ewald au poste de professeur de langues orientales à l'université de Göttingen. Il y publie de remarquables travaux de philologie sémitique notamment Septuaginta Studien (1891-1892)

Il exerce une grande influence dans l’Allemagne contemporaine par ses écrits nationalistes et antisémites compilé dans le Deutsche Schriften (« Ecrits allemands » 1878-1881). Certaines de ses idées seront reprises a posteriori par les nazis comme [1]:

  • l’espace vital à l’Est
  • la construction d’une Mitteleuropa (Europe centrale) sous la domination germanique
  • l’aspiration à un « christianisme allemand » expurgée de ses éléments juifs (notamment Saint Paul) qui influencera directement Alfred Rosenberg dans son livre Le Mythe du vingtième siècle (1930)

Son nationalisme se base essentiellement sur la religion. Selon Paul Lagarde, la germanité est fondée sur “l’âme” plutôt que la pureté d'une race germanique, prenant l'exemple d’illustres allemands comme Leibniz, Lessing ou Kant qui étaient d’origine slave ou écossaise[2]. Toujours selon lui, les Juifs doivent impérativement choisir entre leur religion ou devenir tout de suite des Allemands à part entière et ne mâche pas ses mots à leur égard dans ses Ecrits allemands. Nette radicalisation de l’antijudaïsme qui annonce l’antisémitisme virulent du mouvement volkisch et du parti nazi (qui saluera d’ailleurs Lagarde comme l’un de ses inspirateurs).

Les idées de Paul Lagarde illustre la lente transition au cours du XIXeme siècle en Allemagne d'un nationalisme libéral et romantique au lendemain de l’aventure napoléonienne à un nationalisme raciste et scientifique.

[modifier] Notes et références

  1. ISC - CFHM - IHCC
  2. ISC - CFHM - IHCC