Discuter:Paul Virilio

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[modifier] Sens ?

Elle rime à quoi la phrase « Il avait pour ami Georges Perec lorsqu'il publie Espèce d'espaces, Ivan Illich avant qu'il ne publie Énergie et équité, Michel de Certeau avant qu'il ne publie L'Art de faire, Jean Baudrillard » ? DocteurCosmos - 11 mars 2008 à 12:53 (CET)

Elle veut dire qu'il a eu une influence sur la parution de ces trois textes,
- celui de Pérec auquel il a communiqué sa préoccupation sur l'espace puis la ville et qu'il a éditée dans sa collection chez Gallilée,
- celui d'Illich parce qu'il a contribué à ses recherches sur les calculs des vitesses socialement utiles qui fondent "Énergie et équité" et qui faisaient la base de la théorie de l'urbanisme de Paul Virilio et d'un science qu'il avait appellé la Dromologie (objet de son séminaire à l'ESA et de deux livres).
- celui de Michel de Certeau qu'il fréquantait à l'EHESS qui est près de l'ESA et dont le livre 'L'art de faire" (seul le tome I est de lui) porte sur l'habitation et se trouve très influencé par la pensée de Virilio qui lui a donné l'idée de s'intéresser à ce thème de l'habitat qui n'était pas le sien auparavant (il n'est pas le seul, c'est aussi une continuation de la Critique de la vie quotidienne d'Henri Lefebvre et une application de l'anthropologie sociale à la culture materielle en France). Heurtelions (d) 11 mars 2008 à 15:21 (CET)
D'accord alors il faudrait reformuler car j'avais compris qu'il s'était fâché avec chacun à la parution du livre en question ! Et je suis preneur de références aussi car pour Illich je suis sceptique. DocteurCosmos - 11 mars 2008 à 15:40 (CET)
Oui, c'est vrai que c'est mal dit.
Je n'ai pas de sources inédites, mais je le sais parce que j'ai été son élève et que j'ai eu plein de fois l'occasion de discuter avec lui. C'est lui qui m'avait appris la mort de Michel de Certeau dont j'avais suivi le séminaire l'année d'avant, et à l'enterrement duquel on avait chanté "Ce n'est qu'un au revoir", ce qu'il avait trouvé ridiculement pathétique.
Pour Illich, qui était jésuite comme Certeau, ce n'est pas impossible. Il a beaucoup séjourné en France (où il fréquentait le groupe de la Revue Esprit). Paru en 1973 dans une collection dirigée par Jean-Pierre Dupuy, Energie et équité est suivi d'une annexe de lui intitulée "A la recherche du temps gagné" dans laquelle est exposé le calcul de la vitesse socialement relative pour différentes catégories socioprofessionnelles des différents véhicules qu'on trouve en France: bicyclette, 2CV, Simca, DJS21.
C'est donc à Jean-Pierre Dupuy qu'il faut attribuer cette théorie de la relativité sociogéographique des vtesse des véhicules; mais il est loin d'être impossible que Virilio n'ait pas participé à cette recherche qui correspond tout-à-fait à sa pensée.
Il y a Thierry Paquot qui dit qu'il a bien connu Illich lors de ses séjours en France.
Ce qu'il y a de plus faux dans cet article, c'est de référencer Virilio comme philosophe. Il m'a toujours paru ne pas avoir de Philosophie, être un penseur dont l'efficacité découle justement du fait de faire abstraction de toute métaphysique ou mytologie: une pensée hyper prosaïque. C'est une sorte de phénoménologue sans nationalité ni culture ni religion (rien de Jankelevitch, sa manière de s'appuyer sur les mots et leurs racines semble influencée par Heidegger, mais elle venait après des investigations purement pratiques), un urbaniste, un architecte, un sociologue, un artiste, un utopiste (au sens où il imaginait ce que le monde pourrait être), un essayiste. Le seul domaine où il philosophait, et où il prêtait à l'homme des buts, était celui de la guerre et de la chose militaire qu'il détestait. Heurtelions (d) 11 mars 2008 à 17:32 (CET)
Tout à fait d'accord concernant le philo. J'ai changé en essayiste.
Tu voulais sans doute dire « je n'ai que des sources inédites », n'est-ce pas ? DocteurCosmos - 11 mars 2008 à 17:46 (CET)
C'est un bon résumé que je n'osais pas formuler comme ça, étant donné qu'on est sur wiki...
J'ai approfondi les éditions successives de Energie et équité : paru d'abord en français en 3 livraisons dans le Monde, la 1ère édition au Seuil en 1973 est une synthèse de Luce Giard, qui a aussi établi le tome II (posthume) de L'Art de faire de Michel de Certeau. Ca ne prouve rien si ce n'est que ça confirme que Illich et Certeau étaient à Paris dans un petit milieu de penseurs dont Virilio était aussi. Or, ils ont tous les deux fait porter leur réflexion d'une façon très originale sur l'espace à partir de ce moment là.
L'article de Jean-Pierre Dupuy "A la recherche du temps gagné" publié en annexe de la 2ème édition traduite de l'Allemand et éditée par le même JPD est donc posterieur à la 1ère publication en 1973, et c'est à tort qu'on pourrait lui attribuer la paternité de l'idée de vitesse socialement relative.
Paul Virilio a une pensée exprimée oralement et par des dessins schématiques qui est très supérieure à ce qu'il a publié: il maîtrise mal l'écriture.
Il faudrait tout de même catégoriser Virilio comme urbaniste et architecte. -- Heurtelions (d) 11 mars 2008 à 18:29 (CET)
Il est déjà catégorisé comme tel.
Il maîtrise quand même pas si mal l'écriture au vu de plusieurs de ses livres que j'ai lus avec le plus grand intérêt et de la longueur de sa biblio ;-). En revanche je vais de nouveau reformuler le passage pour ne pas faire dans le « travail inédit ». DocteurCosmos - 11 mars 2008 à 18:45 (CET)
Merci pour les retouches.
Je ne voulais pas dire qu'il écrivait mal, il n'est ni creux ni confus ni verbeux (comme certains de ses voisins philosophes de Gallilée), un peu emphatique peut-être. Comme souvent les méditerranéens, il est doué à l'oral, très clair même, mais quand ensuite on le lit, on a l'impression que ça gêne et obscurcit sa pensée qu'on ne retrouve pas vraiment et qui est en réalité très nette et très concrète. Heurtelions (d) 11 mars 2008 à 21:14 (CET)