Patrice Hernu

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Patrice Hernu, né en 1948, est un universitaire et une personnalité politique française. Il est le fils de Charles Hernu.

Docteur en mathématiques et en économie appliquée, administrateur de l'INSEE, il fut le co-rédacteur avec Jean-Michel Belorgey du chapitre Environnement du programme « Changer la Vie » du parti socialiste en 1973. Parallèlement, il enseigne à l'Université Dauphine l'économie d'entreprise à travers les travaux du Club de Rome et propose de nouvelles stratégies d'entreprise adaptées à ce constat. Il s'éloigne du parti socialiste après le congrès de Metz (1979) après que le PS a renoncé aux aspects novateurs "développement durable" de son programme pour sceller l'accord de l'Union de la Gauche.

Proche de Michel Rocard, il participera en 1989 à la fondation de Génération Écologie auprès de Brice Lalonde, Jean-Louis Borloo et Jean-Michel Belorgey. Animateur du courant Fraternité d'abord qui comptera Noël Mamère et Stéphane Pocrain dans ses rangs, il prend parti pour Brice Lalonde dans l'affrontement de ce dernier avec Noël Mamère que Patrice Hernu empêche de prendre la direction du mouvement qui, de ce fait, ne rejoint pas la gauche (1994) avec l'étiquette. Devenu secrétaire général, il finira par rompre avec Brice Lalonde en 1996. Cofondateur de Force démocrate avec François Bayrou, il devient le porte-parole Écologie et DD de l'UDF dont il a rédigé l'essentiel du programme environnemental. Le 4 octobre 1996, il signe avec François Bayrou un pacte écologique en dix points, lequel préfigure largement le pacte de Nicolas Hulot, notamment sur la fiscalité. Fidèle à François Bayrou mais voulant porter l'écologie au cœur d'une grande formation de droite, il est l'un des cinq présidents cofondateurs de l'UMP.

En 1999, il écrit un livre, Affaire Hernu histoire d'une calomnie, pour infirmer l'enquête de L'Express sur les soupçons d'espionnage de son père au profit du bloc de l'Est.

C'est avec Serge Lepeltier et Nathalie Kosciusko-Morizet qu'il participe à la fondation de l'UMP au nom de l'écologie. Il déchantera rapidement, accusant principalement la direction de l'époque de faire son marché dans le panier des Verts plutôt que de chercher à construire une vraie culture de droite pour l'écologie. Une fois Nathalie Kosciusko-Morizet élue députée, celle-ci, pourtant porte parole d'Écologie bleue à l'origine et proche de l'Élysée comme de Nicolas Hulot, laissera l'UMP étouffer la composante écologiste de l'UMP au profit d'un Conseil du développement durable dont l'activité restera, sous l'autorité de Michel Barnier, trop inactif au goût de Patrice Hernu. Celui-ci voulait constituer un large réseau transversal au sein de l'UMP. Patrice Hernu s'éloigne alors (2004) de l'UMP pour recréer un réseau France Bleue, dont la lettre France-Europe-Planète Bleue regroupe progressivement près de 35 000 affiliés. Il cherche depuis 2006 à constituer un regroupement d'associations et d'ONG faisant pièce à l'Alliance, cherchant à concilier écologie et nouvelle croissance, notamment avec l'aide du Fonds Français pour la Nature et l'Environnement (FFNE, organisation créée en 1967 par Jean Sainteny à l'initiative du Général de Gaulle et du Prince Bernard des Pays-Bas). Patrice Hernu ne participe pas à l'initiative de Nicolas Hulot. Convaincu que les grands partis doivent s'approprier l'écologie avec leurs propres bagages, il considère que cette initiative aboutit à déléguer à des gourous médiatiques une responsabilité devenue essentielle. A l'élection présidentiele de 2007, il appelle l'ensemble des écologistes réalistes à voter pour Nicolas Sarkozy, qu'il qualifie de "mieux-disant écologique".

Patrice Hernu a développé plusieurs concepts comme celui de globalocalité et défend l'idée que les ressources fossiles carbone devraient être achetées par l'intermédiaire d'un fonds mondial du carbone puis transformées en certificats monétaires obligatoirement annexées aux grandes monnaies de réserve. Il en appelle à la convocation d'un "Bretton Woods du carbone" pour intégrer le développement durable dans la régulation de l'économie monétaire et financière à l'échelle mondiale.