Passacaille

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La passacaille — on trouve aussi le nom italien passacaglia — , est un genre musical pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Initialement, la passacaille est une danse populaire d'origine espagnole qui remonte à la Renaissance. Transplantée dans d'autres pays d'Europe, elle y devient une danse prisée par la noblesse. C'est alors une pièce de grandes proportions, à trois temps, lente et solennelle, basée sur la répétition et la variation d'un thème avec basse obstinée.

À ce stade de son évolution, elle devient indiscernable de la chaconne, car les noms semblent interchangeables selon les compositeurs : Louis Couperin intitule une de ses pièces « chaconne ou passacaille » ; François Couperin fait de même dans sa première suite pour viole (passacaille ou chaconne) et semble éviter le problème en nommant une de ses compositions pour clavecin L'amphibie ; selon Mattheson, la chaconne est plus lente que la passacaille mais d'Alembert dit le contraire, etc.

Ces deux pièces sont construites selon trois procédés qui peuvent se combiner :

  • le rondeau (un refrain répété entre des couplets variés) ;
  • la variation mélodique ou rythmique ;
  • la basse obstinée (motif thématique répété à la basse qui peut parfois passer aux voix supérieures dans la passacaille).

La passacaille, comme la chaconne est utilisée de façon occasionnelle dans la suite de danses, dont elle est presque toujours la pièce finale. Elle est également souvent utilisée, en France, comme morceau final des pièces lyriques importantes : tragédies lyriques, opéras-ballets.

Ce procédé sera abandonné pendant un siècle et demi, pour être finalement redécouvert à la fin du XIXe siècle par Johannes Brahms dans le dernier mouvement de sa 4e Symphonie. Brahms n'appela pas explicitement ce mouvement passacaille, mais utilisa un motif de basse obstinée trouvé dans la cantate n°150 de Bach : Nach dir, Herr, verlanget mich. Ce motif traverse tout l'orchestre durant l'intégralité du mouvement sans interruption, mais sans pour autant être le thème principal.

Pour être complet, il faut signaler que, en Angleterre, au XVIe siècle, le ground est une forme assez similaire à la passacaille et à la chaconne. Ces trois formes (ground, passacaille, chaconne) reposent sur le principe de l'ostinato, basse continue qui répète indéfiniment le même dessin sur lequel les autres parties construisent diverses variations. On trouve un merveilleux exemple de ground dans l'Aria de Didon et Énée de Purcell.

Durant le XXe siècle, la passacaille est à nouveau abondamment employée.

[modifier] Quelques passacailles remarquables

[modifier] XXe siècle