Paperback Writer

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Paperback Writer
Single par The Beatles
Face A Paperback Writer
Face B Rain
Sortie Royaume-Uni 10 juin 1966
États-Unis 30 mai 1966
Enregistrement les 13 et 14 avril 1966
aux studios Abbey Road
Durée 2:18
Genre(s) Rock britannique
Format 45 tours
Auteur(s) John Lennon et Paul McCartney
Producteur(s) George Martin
Label Parlophone
Singles de The Beatles
Day Tripper/We Can Work It Out (1965)
Eleanor Rigby/Yellow Submarine (1966)

Paperback Writer est une chanson des Beatles, essentiellement écrite par Paul McCartney bien que créditée Lennon/McCartney et publiée en single avec Rain en face B. Le disque sort le 30 mai 1966 aux États-Unis, et le 10 juin suivant au Royaume-Uni. Le 23 juin 1966, la chanson atteint la première place du hit-parade britannique et y restera pour deux semaines[1].

Paperback Writer apparaît sur les compilations The Beatles 1962-1966, Past Masters, Volume 2, et 1.

Sommaire

[modifier] Genèse et écriture

Paperback Writer est le premier 45-tours des Beatles à ne pas parler d'amour. La chanson se présente sous forme d'une lettre qu'un écrivain envoie à un éditeur, dans l'espoir de se faire éditer ses milles pages. L'aspirant auteur raconte ainsi qu'il lui a fallu des années pour écrire le livre, et que, comme il a besoin d'un boulot, il désire devenir paperback writer, « écrivain de livres de poche ». Son livre raconte l'histoire d'un homme, un certain Lear, qui veut lui-même devenir écrivain de livres de poche. Celui-ci a une femme qui ne le comprend pas, et un fils qui travaille au Daily Mail. Lear est probablement une référence à Edward Lear, un peintre qui composait également des poèmes absurdes, et le Daily Mail est cité parce que John Lennon en était un lecteur habitué[2].

Les avis divergent quant à l'origine de la chanson. Jimmy Savile, disc-jockey chez Radio Luxembourg, affirme que l'idée vient d'une tante de Paul McCartney, demandant à son neveu d'écrire sur un sujet autre que l'amour. Celui-ci, en voyant Ringo lire, aurait alors décidé d'écrire une chanson sur un livre. Cependant, Royston Ellis, un poète, soutient que ce sont ses discussions avec Paul qui sont à l'origine de la chanson : lorsque ce dernier lui demandait ce qu'il voulait faire, Ellis répondait toujours « écrire des livres de poche ». Steve Turner, biographe, rapporte que Paul aimait bien la sonorité des mots paperback writer, décidant alors de composer à partir de là [2]. Il faut également rappeler le contexte de l'époque : le format de poche a été une révolution d'après-guerre, car il facilitait l'accès à la littérature pour toutes les classes sociales.

[modifier] Enregistrement

La chanson est enregistrée les 13 et 14 avril 1966[3] aux studios Abbey Road durant les sessions de l'album Revolver, en compagnie du titre qui figurera sur la face B du single, Rain.

Les clips de ces deux morceaux sont tournés l'un derrière l'autre, en couleur, dans les jardins et la serre de la Chiswick House à l'ouest de Londres[4] le 19 mai. Ils sont diffusés pour la première fois en Amérique au Ed Sullivan Show le 5 juin. Ces chansons seront également jouées (en play-back) en Angleterre le 16 juin à l'émission Top of the Pops.

[modifier] Analyse technique

D'un point de vue technique, cette chanson marque un tournant concernant l'enregistrement de la basse et la façon dont on l'entendra désormais sur les productions du groupe. Jusque là, l'instrument était mixé de telle sorte que sur les premiers enregistrements des Beatles, il est toujours difficile de distinguer les notes produites par la « Höfner violon » de Paul McCartney. « Paperback Writer marque la première fois où le son de la basse peut être entendu dans toute sa dimension », raconte Geoff Emerick, qui débutait en tant qu'ingénieur du son auprès des Beatles en ce mi-avril 1966, au démarrage des sessions de l'album Revolver.

« Pour commencer, Paul jouait sur une autre basse, une Rickenbacker. Ensuite, nous l'avons boostée en utilisant un haut-parleur comme un microphone. Nous l'avons positionné directement en face de l'ampli basse et le mouvement du diaphragme du second haut-parleur générait le courant électrique »[5]. Nouvelle évolution technique signée Ken Townsend (également inventeur à la même époque de l'« automatic double tracking »), mais ce dernier se fit réprimander par les autorités d'EMI pour n'avoir pas respecté la « loi » interne promulguée concernant les impédances autorisées ![5]

La chanson se distingue dès le départ aussi par un harmonie à trois voix qui se rejoignent, chantée a capella : « Paperback writer, writer, writer ». C'est sans doute le plus récent des titres que les Beatles jouèrent sur scène lors de leur ultime tournée à l'été 1966. Avec difficulté : on peut observer, sur les vidéos de leurs concerts au Budokan de Tokyo, fin juin 1966, George Harrison agiter le bras pour faire hurler la foule, afin de couvrir ce chœur a capella, en l'occurrence fort mal exécuté dans des conditions live ![6]

[modifier] Personnel

[modifier] Reprises

  • The Cowsills en 1969, sur The Cowsills In Concert
  • Les Bee Gees en 1970, sur l'album Inception Nostalgia
  • Tempest en 1974, sur l'album Livin in Fear
  • Les Bidochons ont enregistré une parodie intitulée Pas d'papier water
  • Radiohead a enregistré Paperbag Writer, présent sur le maxi COM LAG(2plus2isfive)

[modifier] Notes et références

  1. (en) List of number-one singles from the 1960s (UK)
  2. ab (fr) Steve Turner, L’Intégrale Beatles: les secrets de toutes leurs chansons (A Hard Day’s Write), Hors Collection, 1999 (ISBN 2-258-06585-2), p. 101
  3. Fiche technique de Paperback Writer, sur Yellow-sub.net
  4. Paperback Writer et Rain sur Youtube
  5. ab Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions, Hamlyn, 1988
  6. les vidéos des shows du Budokan sur Youtube