Osmond de Sées

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Osmond de Sées puis Osmond de Salisbury et plus tard saint Osmond (Sées, vers 1050 – 3 décembre 1099[1]), fut évêque de Salisbury à partir de 1078, comte de Dorset (1070). Il fut aussi Lord Chancelier d'Angleterre (1072-1077)[2] et conseiller privé du roi Guillaume le Conquérant (1073-1082). Sa fête est commémorée le 4 décembre.

Il était le fils d'Henri de Centvilles, comte de Sées[3], et d'Isabelle de Conteville. Il est parfois dit qu'Isabelle serait une bâtarde de Robert le Magnifique, mais c'est assez improbable. Il est possible qu'il ait néanmoins eu un lien de parenté éloigné avec Guillaume le Conquérant.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Au service du roi

Il est possible qu'il ait accompagné Guillaume le Conquérant dans sa conquête de l'Angleterre en 1066. Son nom se trouve sur une des tablettes de l'abbaye de la Bataille.

Il fut le chapelain du roi juste après la conquête. De 1070 à 1078, il fut son chancelier, et donc il était responsable de la petite étude qui rédigeait les documents royaux, principalement des chartes et des actes juridiques.

Guillaume de Malmesbury le décrivit plus tard comme une personne studieuse qui, même en tant qu'évêque, « ne dédaignait pas écrire ou relier des livres ». Durant sa présence à la tête de la chancellerie, le latin remplaça complètement l'anglais comme seule langue officielle du gouvernement.

[modifier] Évêché de Salisbury

Suivant une coutume pratiquement invariable, Osmond fut remercié de ses services par un évêché. Il fut désigné par le pape Grégoire VII, mais il était en réalité choisi par le roi. Il fut consacré par Lanfranc en 1078. Son diocèse comprenait les comtés de Dorset, Wiltshire et Berkshire. Il avait été formé en 1058 par la fusion des deux évêchés de Sherborne et Ramsbury, et le nouveau siège installé au Vieux Sarum.

Estampe du Vieux Sarum au temps de son apogée
Estampe du Vieux Sarum au temps de son apogée

Il construisit une cathédrale à Salisbury (sur le site connu aujourd'hui sous le nom de Vieux Sarum[4]). Elle fut consacrée le 5 avril 1092[5]. Quatre jours plus tard un violent éclair s'abattit sur la toiture de la tour de la cathédrale, la réduisant en pièces et endommageant la masonnerie[6].

Il réforma le chapitre cathédral, en installant une hiérarchie d'officiers et trente-deux chanoines. Il n'apparaît pas comme ayant joué un rôle particulièrement important dans la politique ecclésiastique nationale. Néanmoins, son œuvre la plus durable fut l'institution de nouveaux ordres pour les offices liturgiques, l'Usage de Sarum (Use of Sarum), une compilation ayant pour but d'établir l'uniformité du culte. Cette réforme fut probablement introduite devant la réticence des Anglais à adopter les styles des psalmodies normandes, mais était aussi rendue nécessaire à cause des variations introduites par les nombreux ecclésiastiques étrangers installés après la conquête. Avec des améliorations, particulièrement vers le XIIIe siècle, l'Usage de Sarum s'imposa en une centaine d'année dans toute l'Angleterre, jusqu'à la fin du Moyen Âge, et y laissa une marque indélébile.

Il était présent au concile de Rockingham en 1095, dans lequel il se rangea du côté du roi Guillaume II le Roux contre Anselme de Cantorbéry. En 1099, au concile de Latran, il se rangea du côté de l'archevêque, et reçut de lui l'absolution[7].

[modifier] Le Domesday Book

Icône de détail Article détaillé : Domesday Book.

Osmond fut étroitement impliqué dans la planification du Domesday Book. Il fut probablement l'un des commissaires du rapport pour les comtés du sud-ouest, qui est contenu dans l'Exon Domesday, et qui fut sûrement rédigé au scriptorium de Salisbury.

Dans le Domesday Book, il est mentionné comme tenant des terres personnelles dans le Berkshire et le Lincolnshire, ainsi que des terres pour l'Église dans le Dorset, le Surrey et le Wiltshire.

[modifier] Mort et canonisation

Décédé la nuit du 3 au 4 décembre 1099, il est d'abord inhumé au Vieux Sarum, puis en juillet 1457, dans la cathédrale du nouveau Salisbury, dans un tombeau somptueux, actuellement dans la sainte chapelle avec la simple mention « MXCIX »[8]. Après lui, le siège reste vacant pendant huit ans avant la nomination de Roger de Salisbury.

En 1228 déjà, l'évêque du Vieux Sarum et ses chanoines demandèrent à Grégoire IX la canonisation, mais ce n'est qu'en 1457 qu'il sera béatifié sous le nom d'Osmond, par Calixte III.

Guillaume de Malmesbury dira d'Osmond « qu'il était si éminent dans la chasteté, strict et sévère pour les autres mais plus encore pour lui, libéré d'ambition, il n'avait pas l'impudence de gâcher son intégrité ni d'ambitionner la fortune d'autrui »[9].

[modifier] Voir aussi

  • Liste des évêques de Salisbury

[modifier] Notes et références

  1. Florence de Worcester, La Chronique de Florence de Worcester, traduit du latin par Thomas Forester, Londres, 1854, p. 206
  2. Paul Zumthor, Guillaume le Conquérant, Tallandier Éditions, 2003, (ISBN 2020612607)
  3. Probablement une appellation abusive.
  4. En anglais : Old Sarum
  5. The Catholic Encyclopedia, vol. XI, publié en 1911. Voir liens externes.
  6. Guillaume de Malmesbury, Gesta Regum Anglorum: The History of the English Kings, Volume 1, traduit du latin par Mynors, Thomson et Winterbottom, Éd. Oxford University Press, (ISBN 019820678X)
  7. Catholic Encyclopedia, voir liens externes.
  8. Catholic Encyclopedia, voir liens externes.
  9. Guillaume de Malmesbury, Gesta Pontificum Anglorum, note 184

[modifier] Sources

  • Christopher Teyerman, « Osmund of Salisbury », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 40, (ISBN 0856831328).

[modifier] Liens externes