Oribase

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Oribase (v. 325 - v. 395) est un médecin grec du IVe siècle de notre ère. Il est surtout célèbre pour ses compilations comprenant l'ensemble des connaissances médicales de son époque.

Sommaire

[modifier] La vie d'Oribase

Oribase est né en 325 à Pergame, comme Galien. Il part à Alexandrie faire ses études de médecine. Il est un ami de l'empereur Julien l'Apostat (361-363).

Il est appelé en 355 à la cour de Constantinople par Julien dont il devient le médecin avant d'accéder aux fonctions de questeur du palais. Il le suit dans ses campagnes militaires en Gaule. A la mort de Julien, il est exilé par ses successeurs Valens et Valentinien Ier Mais sa renommée le fait rappeler à Constantinople. Il meurt vers 395.

[modifier] Œuvres

Oribase publie à la demande de Julien les Collections médicales, qui comptent 70 livres. Les Collections sont une sorte d'encyclopédie comprenant l'ensemble des connaissances médicales anatomiques et physiologiques de l'époque, ainsi que les techniques les plus efficaces dans le domaine de la thérapeutique et de la pharmacologie. Elles présentent une immense richesse. Elles sont composées presque exclusivement d'extraits de Galien[1] mais on y trouve aussi les écrits des médecins renommés de l'Antiquité jusqu'au IVe siècle accompagnés de remarques souvent pertinente d'Oribase. Plus de la moitié de ce traité monumental a malheureusement été perdue. Il ne nous reste en effet que les livres 1-15, quelques extraits du livre 16, les livres 24-25, 43-50, ainsi que plusieurs fragments désignés comme libri incerti.

Oribase a aussi rédigé un abrégé de ses Collections à l'intention de son fils Eustathios, lui-même médecin: le premier, Synopsis ad Eustathium, en 9 livres, est un résumé du traité majeur. Cet ouvrage a dès sa publication un énorme succès. Il est traduit en latin à partir du VIIe siècle.

Oribase écrit aussi un deuxième abrégé en 4 livres, Libri ad Eunapium dont le but est d'aider les lecteurs profanes en cas d'urgence médicale. Les Eclogae medicamentorum sont vraisemblablement des chapitres très abrégés à la fin des Collections . Ces traités nous étant parvenus dans leur intégralité, nous permettent d'avoir l'idée du contenu des parties perdues de l'ouvrage principal.

Les trois principaux traités d'Oribase ont été traduits en arabe (la traduction ne nous est pas parvenue) et en latin dès le Ve siècle. Ils sont enseignés jusqu'au XVIIe siècle à la faculté de médecine de Paris. Les traductions latines qui nous sont parvenues ont été étudiées et éditées le plus récemment par H. Morland[2].

[modifier] Anecdotes

Dans son traité médical, Oribase fait une large place à la thérapeutique balnéaire. Cette œuvre très importante reprend les principales prescriptions de ses célèbres prédécesseurs, et il nous fait « plonger » au cœur même de la médecine antique.

Oribase écrit un commentaire des œuvres d'Hippocrate; il fait du bâillement un mouvement de la force expultrice; il donne au bâillement une place importante dans les fièvres ; il explique aussi pourquoi l'on entend moins distinctement pendant les bâillements.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. R. De Lucia, Doxographical Hints in Oribasius' Collectiones Medicae, in Ph. van der Eijk (ed.), Ancient Histories of Medicine. Essays in Medical Doxography and Historiography in Classical Antiquity ("Studies in Ancient Medicine", 20), Leiden 1999, p. 473-489 ; et A. Guardasole, Nuovi escerti di Oribasio, Actes du Colloque international « Cultura, società e diritto nel Tardoantico: da Costantino a Teodosio il Grande » (Naples, 26-28 avril 2001), Naples, D'Auria, 2003, p. 177-196.
  2. H. Mørland, Die lateinischen Oribasiusübersetzungen (« Symbolae Osloenses », Suppl. V), Oslo 1932 ; Id., Oribasius Latinus, I. Teil (« Symbolae Osloenses », Suppl. X), Oslo 1940.

[modifier] Bibliographie

  • Oribase. Œuvres complètes avec texte grec et traduction française établie par les docteurs Daremberg et Bussemaker / tome 1 à 6 , Paris : Imprimerie nationale, 1851 - 1876, disponible sur [1]
  • article Oribase, Encyclopaedia universalis.

[modifier] Liens internes

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