Opération Spencer

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Opération Spencer, offensive alliée sous commandement britannique, commencée le 29 août 1944 et terminée le 15 septembre, où 60 jeeps françaises lourdement armées participèrent[1].

Sommaire

[modifier] Préparation

Le 21 août, l’instruction n° 44 de la Brigade Special Air Service, commandée par Mac Leod, enjoint au 4e SAS (devenu 2e Régiment de Chasseurs Parachutistes), cantonné à Vannes, de se constituer en unités mobiles d’attaque avec pour mission d’harceler et de causer le maximum de pertes aux troupes allemandes refluant du sud-ouest vers le nord-est. Il s’agit aussi de protéger le flanc sud de l'armée du général George Patton[2].

Ces unités doivent longer la rive nord de la Loire vers l’est et traverser le fleuve à Tours ou Blois pour prendre l’axe Vierzon, Bourges. Arrivées à Bourges, leur but sera de harceler l’ennemi sur les routes aboutissant à la Loire entre Moulins et Gien. Les opérations doivent se cantonner aux départements du Loir-et-Cher, du Cher, de l’Indre et de l’Allier.

[modifier] Déroulement

Le 29 août 1944, un premier groupe d’hommes part de Vannes et prend la direction de Briare. L’avance se fait rapidement. Le lendemain, alors que ces combattants arrivent à Briare et se dirigent vers Sancerre et Pouilly, trois autres groupes partent de Vannes. Le 31, ces derniers arrivent à leur tour à Briare tandis que deux derniers groupes partent de Bretagne.

Peu informés sur la situation locale de la Résistance, ils se déplacent très aisément sur la rive nord de la Loire grâce à leurs jeeps. Le premier peloton de jeeps armées de mitrailleuses vickers, commandé par René Lesecq, arrive le 31 août à Sancerre. Les parachutistes, sur l’ordre de l’officier de liaison américain de l’armée Patton, font sauter le pont de Saint-Thibaut, sur la Loire, le 1er Septembre 1944.

Ces unités mobiles d’attaque se distinguent dans des embuscades dans la région de Sancerre et de la Charité-sur-Loire[3] contre un ennemi puissant, soutenu par des chars « Tigres » et « Panthères »[4]. Un premier accrochage a lieu près de Menetou où un convoi Allemand est attaqué et laisse huit morts sur le terrain. Le lendemain, un affrontement plus sérieux se joue entre un groupe SAS et l’ennemi pour la possession du village de Pouilly-sur-Loire.

Trois unités SAS se préparent, le 3 septembre, à franchir la Loire pour gagner la rive sud et harceler les Allemands. Le première unité traverse à Briare et attaque, le 4 septembre, une colonne de 250 hommes aux Aix d’Angillon: 18 tués, 16 prisonniers du côté ennemi et occupation de la ville. La garnison allemande de Bourges qui croit à une attaque alliée de grande envergure commence l’évacuation de la cité. La deuxième prend position aux Epsailles, à 10 km au sud-ouest de Sancerre. La troisième est celle qui se trouve en prise directe avec la colonne Elster dans le département de l’Indre.

  • Lundi 4 septembre: le 3e esquadron (12 jeeps arméesavec 3 hommes à leur bord) part à 5 heures pour Presly. Arrivé à 11 heures, le P.C. s’installe à Crépins au cours de l’après-midi, contact avec les F.F.I. locaux. Embuscades sur les routes Vierzon - Châteauroux, Vierzon - Issoudun, Vierzon - Bourges, La Chapelle d’Angillon - Bourges. Sur les informations fournies par l’équipe Jedburgh Hugh qui opère dans la région, les colonnes Allemandes subissent de très violents bombardements. Les pertes sont nombreuses tant en hommes qu’en matériel.
  • Mardi 5 septembre: patrouilles du sous-lieutenant Taylor, en direction de Tours, sud du Cher; du sous-lieutenant Nicol au sud du Cher; du Capitaine Puech-Samson (futur commandant du 4e SAS) vers Blois. Embuscades des jeeps des sous-lieutenants Fauquet et Raufast sur les routes lssoudun-Charost.
  • Mercredi 6 septembre: embuscades des jeeps de Nicol sur la route d'Issoudun Mareuil. Lors de la mise en place, Nicol attaque un groupe Allemand à 17 heures près de Mareuil (sergent Valentin blessé). Au cours de la nuit, il attaque de deux camions ennemis. Embuscade de Taylor sur la route Issoudun-Chateauroux, il rencontre avec convoi de 40 véhicules après la libération d’lssoudun. L’action dure 30 minutes, convoi stoppé de 21 heures 30 à 7 heures. Le convoi atteint Issoudun. Un message part de la sous-préfecture d’lssoudun et est transmis au haut-commandement allié par la radio du réseau SOE Marie (Réseau dirigé par Pearl Witherington): « Demandons urgence bombardement route Châteauroux et Issoudun, par suite présence convois allemands estimés à 20.000 hommes stop - prendre précautions aux agglomérations - stop convois acheminés les 6, 7 et 8 septembre » .
  • Jeudi 7 septembre: Taylor se heurte à deux compagnies cyclistes: 100 tués. Lalanne attaque et détruit un groupe de 20 Allemands environ. Retour à 17 heures. Fauquet fait mouvement. Embuscade sur la route lssoudun-Mareuil ; pas de résultat au cours de la nuit. Raufast patrouille sur la route Charost-Mareuil sans résultat[5]. Les avions arrivent sur les lieux, bombardent la route à 16 h 30, puis à 20 heures : 300 à 400 Allemands sont tués ou blessés, près de 300 chevaux morts et 70 véhicules hors d’usage. Le même jour, un autre message diffusé à Londres et aux états-majors départementaux voisins signale la présence de 70.000 Allemands dans les régions suivantes:
    • a) axe Nevers, Pougues, La Charité: 10.000 hommes (artillerie);
    • b) axe Château-Chinon. Autun, Saulieu: 12 à 15.000 hommes (motorisés et Infanterie alpine);
    • c) axe Clamecy, Avallon. Corblgny: 20.000 hommes (motorisés, Infanterie, D.C.A.);
    • d) axe Decize, Bourbon.Lancy 10.000 hommes (infanterie);
    • e) axe Bourges, Nevers, Moulins : 15.000 hommes (Infanterie, hippo 3/4 et 1/4 motorisés)
    • f) axe Vesoul, Lure. Belfort:1O à 15.000 hommes (S.S.).

Les unités de la poche Bourges, Nevers, Avallon remontent vers Belfort. Autour de cette dernière ville se trouve beaucoup d’artillerie lourde. Une tranchée est en cours de construction, près de Belfort, et la DCA se trouve entre Altkirch et Mulhouse.

  • Vendredi 8 septembre : Des messages complémentaires sont envoyés particulièrement intéressants. "Des avions Allemands parachutent de l’essence aux unités motorisées ainsi que des vêtements civils : vêtements gris avec rayures vertes (vestes et pantalons sans gilet), chaussures jaunes ainsi que vêtements marrons avec des rayures bleues, genre sport. Béret basque; un bouton de veste est muni d’une boussole". De nombreux officiers supérieurs Allemands prennent la direction Dijon. Tenue civile, autos avec fanions à croix de Lorraine ; fausse carte d’identité[6]).

[modifier] Notes et références

  1. S.A.S Jeeps
  2. l'entrée en jeu des parachutistes
  3. Ordre de la Libération
  4. Yahoo! Search Results for sancerre infanterie
  5. Rapport du capitaine Puech-Samson 12-944
  6. Archives Pierre de Nonneron 20 novembre 1944

[modifier] Liens externes

Autres langues