Utilisateur:Nojhan/Reste de race humaine

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En matière de population humaine, il semble clair que s'il faut parler de races, ce ne peut être dans son sens littéral utilisé par exemple lorsque l'on parle des races d'élevage. Le mot race ne serait donc qu'un raccourci commode pour désigner des sous-espèces. Pourtant on a pu assister par le passé à des pratiques eugéniques visant à obtenir une race pure qui relève bien de l'application des techniques de l'élevage à l'espèce humaine.

Le terme « race » a en fait une valeur définissable à volonté selon l'époque et la culture du pays, ce qui conduit à de nombreuses erreurs d'interprétation et de traduction, erreurs et imprécisions largement exploitées pour soutenir certaines thèses racistes. Par exemple les anglo-saxons utilisent le terme race là où nous utilisons d'autres termes ; par exemple human race pour « espèce humaine » ou « genre humain ». L'expression : la race humaine n'aurait de sens que s'il existait une espèce vivante d'individus interféconds comprenant des humains et des non-humains, ce qui n'est pas le cas.

Si la suite de l'article fait parfois un raccourci entre les notions de sous-espèce et de race, il faut donc garder à l'esprit que cette confusion n'est pas toujours innocente.



Interféconds et reliés entre eux les hommes peuvent être considérés comme un groupe unique à grande variabilité génétique. Cela se traduit parfois par la disparition de cultures originales mais on peut y voir une autre question. Comme le résume un humoriste, « nous sommes frères, d'accord, mais nous ne sommes pas jumeaux ! »

On peut imaginer que, plus que la pression environnementale, la tendance à l'endogamie au sein des groupes ou qu'une préférence esthétique ait joué sur des caractères visibles permettant de reconnaître différents groupes humains.

  • Stephen Jay Gould écrit qu'on ne peut pas imaginer pour le moment d'autre explication à l'apparition d'ethnies que des préférences culturelles aboutissant à une pression de sélection.
  • Albert Jacquard, sans d'ailleurs fournir de réfutation aux arguments de Gould, ne souhaite pas les prendre en compte.



Il y a autant de classifications que de caractères physiques différents. Certains considèrent cette définition de la race comme déficiente car elle ne tient pas compte des différences morphologiques qui existent au sein même d'une population.




La connaissance de l'histoire des peuplements humains, des migrations et des isolats de populations est encore extrêmement hypothétique. Des scientifiques ont essayé de mesurer la distance génétique entre des individus de différents groupes humains.

L'étude de l'ARN mitochondial permet de mesurer avec une grande sûreté tant les distances génétiques que les périodes de séparation de deux rameaux, mais uniquement en ce qui concerne les lignées de femmes (l'ARN mitochondrial n'est en effet transmis que de mère à enfant ; celui du père est perdu).

Carte des premières migrations humaines d'après l'étude  de l'ADN mitochondrial des populations (les années sont comptées à partir du présent)
Carte des premières migrations humaines d'après l'étude de l'ADN mitochondrial des populations (les années sont comptées à partir du présent)

La carte ci-contre représente les premières migrations humaines suivant la théorie assez généralement admise d'une origine africaine de l'espèce humaine.




Tout le monde peut constater des différences phénotypiques superficielles mais dont on ne peut dire pour le moment si elle reposent sur de véritables isolats génétiques, ni combien seraient pertinents.




Jadis les aristocraties, aujourd'hui les grandes bourgeoisies, se sont caractérisées par une tendance à l'endogamie, mais jamais aucune de ces classes n'a perduré quatre mille ans (ce point de vue est contesté par certaines familles faisant remonter leur lignée à l'époque des tribus d'Israël, comme par exemple les Cohen (avec leurs graphies germaniques Kühn, Kahn, Kohn, Coen, etc.), mais semble relever plus d'un désir de distinction sociale que de considérations scientifiques à proprement parler.





Les définitions n'ont pas toujours été ce qu'elles sont et la génétique, science récente, n'est enseignée que depuis quelques décennies (il arrive que l'on confonde notamment des notions de « gène », d' « allèle » et de « caractère », certains caractères, comme le groupe sanguin, n'étant pas visibles).





Une race est un groupement naturel d'êtres humains fossiles, ou d'hommes actuels, qui présentent un ensemble de caractères physiques et physiologiques communs héréditaires, indépendamment de leurs langues, moeurs et nationalités.

« Une race est un groupe d'individus qu'on peut reconnaître comme biologiquement différent des autres. » Luigi Luca Cavalli-Sforza1

Sommaire

[modifier] Remarques préliminaires

Ces définitions correspondent à l'acception du mot race sous l'angle de l'anthropologie physique2, donc strictement biologique, qu'il ne faut identifier ni à l'ethnie, ni au peuple, unités culturelles et linguistiques. La race et l'ethnie en particulier constituent des complexes humains qui peuvent se recouper, mais qui ne coïncident parfaitement que pour quelques rares peuples primitifs ayant vécu pendant longtemps en isolement presque total.

Il est important de noter :

  • qu'il n'existe pas de race aryenne, celtique, élue, française du point de vue de l'anthropologie physique : race est ici synonyme d'ethnie, de peuple ;
  • que cet article ne concerne que des « groupements naturels d'êtres humains », et ne traite donc pas de l'eugénisme ou d'autres techniques génétiques destinées à améliorer les capacités humaines (cf. race supérieure) ;
  • que la réalité biologique est plus souple que nos catégories mentales : Si les genres semblent bien étanches, la notion d'espèce pose déjà quelques problèmes, qui sont encore amplifiés avec la notion de race (cf. la section Race et biologie de l'article race) ; l'espèce humaine ne fait pas exception : toute classification raciale est forcément arbitraire et contestable ;
  • pour cette raison, et suite à des utilisations politiques passées contraires aux principes moraux qui prévalent maintenant dans nos sociétés, la pertinence de la notion de race appliquée à l'espèce humaine est vivement contestée par de nombreux scientifiques, anthropologues3 et généticiens :

« En réalité, dans l'espèce humaine, l'idée de « race » ne sert à rien. » Luigi Luca Cavalli-Sforza4

[modifier] L'origine des races

Il faut préciser ici que l'évolution dûe à la sélection naturelle ne se limite pas aux seuls caractères physiques. Lire à ce sujet un extrait du dictionnaire du Darwinisme et de l'Évolution, l'article effet réversif de l'évolution sur le site de l'Institut Charles Darwin International - rubrique dictionnaire - lien extrait.

[modifier] Critères

L'identification de différentes races répondait initialement à un double besoin descriptif et taxonomique.

Or, il est rapidement apparu que l'espèce humaine, de même que toutes les espèces naturelles en général, ne pouvaient faire l'objet de classification satisfaisante, notamment sur la base de « caractères exclusifs » à un groupe déterminé. En effet, par définition, les populations naturelles ne sont pas contrôlées par l'homme, et les croisements entre populations différentes restent toujours possibles, en dépit de la présence de barrières naturelles ou génétiques (en considérant, par exemple, le risque de contamination de cultures biologiques par du maïs transgénique). La notion de « gènes exclusifs à un groupe » ne pourrait ainsi s'appliquer rigoureusement qu'à des populations d'organismes génétiquement modifiés, et confinées dans un laboratoire de haute-sécurité.

Ainsi, l'intérêt de définir des races aujourd'hui reste uniquement descriptif, plus particulièrement à l'égard de groupements fossiles.

Les classifications en races ont été plus particulièrement critiquées par des anthropologues qui soutiennent la thèse de la monogenèse africaine de l'humanité (voir les autres thèses sur le site ankhonline.com), et défendent une vision non-taxonomique de la diversité humaine ; certains souhaitent l'abandon du concept de race, source de confusion6. Les principales critiques portent sur :

  • L'arbitraire du découpage. Une caractéristique comme la pigmentation de la peau peut varier de façon graduée. Le découpage toujours présent dans les inventaires des races humaines entre mélanodermes (« Noirs »), flavodermes (« Jaunes ») et leucodermes (« Blancs ») est donc entaché d'un certain flou.
  • La faible covariance entre les critères. Ajouter des critères de classement (pigmentation, indice crânien, stature) conduit à définir des groupes de plus en plus petits à l'intérêt descriptif très limité.
  • La convergence entre différents groupes sous la pression de la sélection naturelle. Au sein d'une même continent, la pigmentation de la peau dépend ainsi de la latitude, alors que la stature dépend en plus du milieu et du mode de vie. Ces caractéristiques n'apporteraient donc que peu d'information sur l'histoire de l'humanité.
  • L'importance supposée des échanges génétiques et des brassages au sein de l'espèce humaine pendant la plus grosse partie de la préhistoire.

[modifier] Génétique des populations

Devant les difficultés des découpages basées sur les grands critères physiques, l'anthropologie s'est tournée vers les données de la génétique des populations pour retracer le développement de l'espèce humaine. Parmi ces données, celles qui résultent de l'étude de l'ADN mitochondrial sont particulièrement appréciée, parce qu'il se transmet sans recombinaison d'une mère à ses enfants et ne sont pas affectés par les phénomènes de convergence.

Image:Human-phylo-tree.JPG
Arbre phylogénétique de l'espèce humaine - les âges sur l'échelle de temps sont en millions d'années

L'arbre phylogénétique ci-dessus montre que la diversité humaine correspond à une variabilité du patrimoine génétique de l'espèce d'environ 0,1 % (échelle du bas), variabilité acquise au cours d'une période de 200 000 ans environ. Cette variabilité correspond approximativement au 1/20 de la différence génétique entre l'Homme, et l'espèce animale la plus proche, le Chimpanzé.

Genera Genre
Species Espèces
Subspecies Sous-espèces7
Africans Africains
Asians Asiatiques
Europeans Européens
Chimpanzee Chimpanzé
Carte des premières migrations humaines d'après l'étude  de l'ADN mitochondrial des populations (les années sont comptées à partir du présent)
Carte des premières migrations humaines d'après l'étude de l'ADN mitochondrial des populations (les années sont comptées à partir du présent)


La carte ci-dessus représente les premières migrations humaines suivant la théorie assez généralement admise d'une origine africaine de l'espèce humaine.


[modifier] Notes

1. Dans Gènes, Peuples, et Langues. L'auteur y ajoute plus loin « Toute tentative de classification en races humaines est soit impossible, soit totalement arbitraire. ».
2. L'anthropologie physique, ou anthropobiologie, est la science qui étudie les groupes humains actuels ou fossiles (paléoanthropologie) du point de vue physique.
3. L'anthropologie se divise couramment en ethnologie, anthropologie sociale ou culturelle d'une part et anthopologie physique ou anthropobiologie d'autre part.
4. Dans Qui sommes-nous ?, p. 325 Ed. Flammarion.
5. La sélection naturelle comprend la sélection écologique et la sélection sexuelle ; elle s'oppose à la sélection artificielle.
6. Pour une introduction à ces questions destinée au grand public voir André Langaney, Ninian Hubert van Blyenburgh et Alicia Sanchez-Mazas, Tous Parents, Tous Différents, Chabaud, Bayonne, 1992.
7. Cet arbre provient de l'article correspondant du Wikipedia anglophone. L'appartenance de l'homme de Neanderthal à une sous-espèce d'Homo sapiens et non à une espèce distincte du genre Homo est actuellement l'objet d'un débat.

[modifier] Voir aussi

Liens externes