Nicolas Fréret

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Nicolas Fréret
Nicolas Fréret

Nicolas Fréret, né à Paris le 15 février 1688 et mort à Paris le 8 mars 1749, était un historien et linguiste français.

Les premiers précepteurs de Nicolas Fréret furent l’historien Charles Rollin et le père Nicolas Desmolets. Son père qui était procureur au Parlement de Paris le destinant à la même profession que lui, il commença à étudier le droit pour le satisfaire. Il commence néanmoins à lire à l’âge de dix-neuf ans des mémoires sur la religion grecque antique, sur le culte de Bacchus, de Cérès, de Cybèle et d’Apollon devant une société d’hommes instruits à laquelle il avait été admis. À l’âge de vingt-six ans, il est admis comme élève à l’Académie des inscriptions. Un des premiers mémoires qu’il y lut était un discours érudit et critique Sur l'origine des Francs (1714) où il soutenait que les Francs étaient une ligue de tribus originaire du sud de l’Allemagne et non, selon la légende acceptée presque universellement à l’époque, une nation d’hommes libres originaire de Grèce ou de Troie, qui avaient préservé leur civilisation intacte au cœur d’un pays barbare. Indigné par ces opinions, l’abbé Vertot, s’empressa de le dénoncer comme diffamateur de la monarchie, en conséquence de quoi une lettre de cachet l’envoya à la Bastille. En parallèle, il est également le principale étudiant de Arcade Huang et effectue un travail pionnier sur la langue chinoise, en aidant au développement d'un dictionnaire chinois-français, d'une grammaire, et à l'adoption en France des 214 clefs du dictionnaire de Kangxi.

Fréret mit à profit ses six mois d’emprisonnement pour se livrer à une étude de la Κύρου Παιδείας (Cyropédie) de Xénophon dont les résultats parurent peu après dans un mémoire. En janvier 1716, il fut reçu associé de l’Académie des inscriptions dont il devait devenir secrétaire perpétuel en décembre 1742. Il travailla sans interruption pour les intérêts de l’Académie, sans même réclamer aucun droit de propriété intellectuelle pour ses écrits imprimés dans le Recueil de l’Académie des inscriptions. La liste de ses mémoires, dont nombre d’entre eux sont posthumes, occupe à elle seule quatre colonnes de la Nouvelle Biographie générale. Ils traitent d’histoire, de chronologie, de géographie, de mythologie et de religion. Considérant la valeur comparative des documents, distinguant le mythique et l’historique et séparant les traditions comportant un élément historique de la pure fable et de la légende, il apparaît dans tous ses travaux comme un critique expressif, érudit et original. Il a rejeté les prétentions extrêmes des chronologies égyptienne et chinoise tout en réfutant le plan de Newton comme trop limité.

Il a étudié la mythologie non seulement la mythologie grecque, mais également les mythologies allemande, celte, chinoise et indienne. C’était un adversaire résolu de la théorie évhémériste attribuant des référents historiques aux mythes. Il a également suggéré que la mythologie grecque devait beaucoup aux Égyptiens et aux Phéniciens. Il a également été l’un des premiers érudits européens à apprendre le chinois.

Après sa mort, plusieurs ouvrages défendant un point de vue athée, dont les plus connus sont : l’Examen critique des apologistes de la religion chrétienne (1766) et la Lettre de Thrasybule à Leucippe (1768), parurent sont sous son nom.

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