Néothomisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le néothomisme est un renouveau de la philosophie thomiste élaboré à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle à l'initiative du pape Léon XIII et de son encyclique Æterni Patris. À sa suite, Pie X voit dans le thomisme le seul rempart efficace contre le modernisme. L'approbation des 24 thèses thomistes en 1914 , fait du thomisme la philosophie officielle de l'Église catholique. Cette philosophie est réaffirmée par Benoît XV, (encyclique « Fausto appetente » (1921) et donnée au clergé régulier et séculier à travers un code de droit canonique, très inspiré par la doctrine de Saint Thomas d'Aquin. Ses représentants les plus importants sont Jacques Maritain et Étienne Gilson. Il est parfois appelé néoscolastique. Bien que l'Église soit largement responsable du mouvement, plusieurs courants se dégagent dans la mesure où, en dehors des 24 thèses officielles, tout le reste peut-être « librement » débattu et discuté.

Sommaire

[modifier] Courant traditionnel

Les représentants de ce courant n'ont pas pour but d'enrichir la doctrine thomiste, mais de montrer (ou démontrer) ce qu'elle a d'éternellement durable en matière de métaphysique. Tous adoptent une attitude défensive et défiante vis-à-vis des "erreurs" de la modernité contre laquelle il dressent le thomisme comme un rempart infaillible. La plupart des ouvrages de ce courant sont écrits en latin. Signalons :

  • Tommaso Maria Zigliara (1833-1893), auteur italien d'une Summa philosophica en 3 vol. Léon XIII le nomma Cardinal et président de l'Académie de Saint Thomas.
  • Mgr Albert Farges, auteur d'Études philosophiques en 9 vol. et d'un Cours de philosophie adopté comme manuel par beaucoup de séminaires.
  • Le père Garrigou-Lagrange (1877-1964), auteur d'une Synthèse thomiste et de Dieu.
  • Le Cardinal Billot dont le retour à saint Thomas manifeste son indépendance vis à vis de Suarez (qui influence beaucoup les néo-thomistes allemands).

[modifier] Courant progressiste

Ce courant ne se contente pas de restaurer les anciennes doctrines thomistes, mais tente d'incorporer tout ce que la pensée moderne a pu découvrir de bon. Il vise à enrichir le thomisme tout en se montrant sévère vis à vis des "erreurs" de la pensée moderne. Le chef de ce mouvement est le Cardinal Mercier.

Plusieurs écoles se réclament de la démarche progressiste :

[modifier] École historique

L'école historique applique à l'étude du thomisme et de la philosophie médiévale qu'ils ont contribué à redécouvrir tout en la revalorisant, les méthodes de la critique moderne. Retenons :

  • En Belgique : Maurice De Wulf
  • En Allemagne : Martin Grabmann
  • En France : Pierre Mandonnet, fondateur de la Bibliothèque thomiste et Étienne Gilson
  • En Espagne : Miguel Asin Palacios, auteur d'études comparatives sur les spiritualités musulmane et chrétienne.

[modifier] École progressiste

L'école progressiste tente d'enrichir et de renouveler le thomisme « en lui faisant (dit le père Sertillanges) assimiler toute la substance nutritive que les siècles ont, depuis, élaborée ». Le représentant français majeur de ce courant est certainement, outre Sertillanges, Jacques Maritain. Citons également les disciples du cardinal Mercier. Enfin, la néoscolastique italienne de l'école de Milan, fondée par le Père Agostino Gemelli, fondateur de la Revue de philosophie Scolastique. Se réclamant eux aussi de Mercier, ils veulent repenser « la philosophie éternelle » du docteur angélique pour répondre aux problèmes actuels. Ils combattent le positivisme scientiste et l'idéalisme hégélien de Croce et Giovanni Gentile.

[modifier] École critique

L'école critique tend à souligner les faiblesses du thomisme et considère certaines des 24 thèses comme seulement probables. Par exemple, Pedro Descoqs critique l'hylémorphisme et discute la distinction entre essence et existence.

[modifier] Théologien

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Autres langues