Hylémorphisme

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l’hylémorphisme (de hulè : matière et morphè : forme) est une philosophie développée par Aristote qui considère que tout être (objet ou individu) est composé de manière indissociable d'une matière et d'une forme.

Les philosophes scolastiques, au premier rang desquels on trouve Thomas d'Aquin, ont prolongé et défendu cette théorie.

On oppose souvent l'hylémorphisme au dualisme de Platon et des philosophes présocratiques.

Sommaire

[modifier] L'unité du corps et de l'âme

Aristote pense l'âme comme "la forme d'un corps naturel ayant la vie en puissance" "[1]. Le corps est formé par l'âme qui l'informe, et tant qu'elle l'informe et ausi longtemps qu'elle l'informe. L'âme est le principe qui permet d'actualiser la vie que le corps a en puissance.

[modifier] Conséquence sur la conception de la mort

De ce point de vue, la mort "clinique" n'est pas la séparation de l'âme et du corps. Elle correspond en réalité à leur disparition simultanée : le corps organisé disparaît avec le principe organisateur.

[modifier] Hylémorphisme et constructivisme

L'hylémorphisme s'oppose radicalement au constructivisme selon lequel tout est construit, tout est culturel et social. D'un point de vue hylémorphiste, la fameuse phrase de Simone de Beauvoir, "on ne naît pas femme, on le devient", n'a aucun sens. Le philosophe hylémorphiste dira simplement "on est femme".

[modifier] Citations d'Aristote relative à l'hylémorphisme

"l'âme n'est donc pas séparable du corps, tout au moins certaines parties de l'âme (...). Cependant rien n'empêche que certaines autres parties, du moins, ne soient séparables, en raison de ce qu'elles ne sont les entéléchies d'aucun corps"[2]

[modifier] Notes

  1. De l'âme II,412a,20
  2. Aristote, De l'âme II,1,413a,5. Cf également Métaphysique L,3,1070a,25