Mythe d'Er le Pamphylien

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Le mythe d'Er constitue la cloture du Livre X de La République, de Platon, et aussi la dernière partie de cet ouvrage. Il témoignerait des croyances mystiques de l'enseignement de Socrate.

Sommaire

[modifier] Présentation du mythe d'Er

Le mythe d'Er le Pamphylien n'est pas une pure invention de Platon. Le philosophe en emprunte les principaux éléments aux traditions orphiques et pythagoriciennes ; mais, suivant sa coutume, il les met en oeuvre de façon très libre.[1]

[modifier] Résumé

Le mythe raconte le voyage mystique dans le lieu divin que fit Er, mort sur un champ de bataille, mis sur un bûcher pour y être brûlé. Er de Pamphylie fut un observateur de ce qu'il advient aux âmes après la vie ou bien encore avant la vie. Il revint à la vie par la volonté des juges des âmes pour être un messager de l'au-delà.

Socrate présente ce mythe pour renforcer sa croyance dans la réminiscence, la transmigration des âmes. On assiste par les yeux d'Er à une vision de l'après-vie, où les âmes connaîtraient souffrances ou récompenses. Les unes sont ainsi plongées dans les pires tourments pour ne pas avoir respecté les règles de la sagesse tandis que les autres sont bienheureuses pour les récompenser de leurs comportements respectueux.

On y comprend comment être mystiquement installé à droite en haut, est plus agréable que d'être à gauche en bas... [réf. souhaitée]

Globalement, le mythe d'Er n'est pas sans rappeler la façon de représenter le paradis et l'enfer dans le christianisme. Aujourd'hui, il peut être aussi associé à la nouvelle mystique des expériences de mort imminente.

[modifier] Les personnages du mythe

(par ordre d'apparition - citation - dans le texte)

  • Er, fils d'Arménios, originaire de Pamphylie, mort sur un champ de bataille
  • Les juges des âmes
  • Ardiée le Grand, tyran d'une cité de Pamphylie, meurtrier de son père et de son frère aîné, et coupable de nombreux autres sacrilèges
  • Nécessité, avec son fuseau qui tourne sur ses genoux. Elle fait tourner toutes les sphères. Les pesons (huit en tout) du fuseau se présentent comme une combinaison des couleurs de l'arc en ciel, la lumière cependant plus pure
  • Huit Sirènes associées chacune à une nuance de couleur et une note de musique
  • Lachésis, Clôthô et Atropos, les Moires, filles de Nécessité (Lachésis chante le passé, Clôthô le présent, Atropos l'avenir)
  • Un hiérophante, porteur des sorts et des modèles de vie
  • Dieu

Ceux qu'Er auraient raconté avoir vu choisir de nouvelles vies :

  • Orphée devint cygne
  • Thamyras devint rossignol
  • Ajax, fils de Télamon, devint lion
  • Agamemnon devint aigle
  • Atalante devint ...
  • Epéos, fils de Panopée, devint femme industrieuse
  • Thersite (le bouffon), devint singe
  • Ulysse devint un homme privé - avec une vie discrète
  • les animaux aussi connaissent dans ce lieu de passage la migration de leur âme, en choisissant leur sort.

[modifier] Les lieux

  • Lieu divin, prairie, sorte de carrefour où les âmes séjournent sept jours et communiquent entre elles et où on peut voir :
    • en direction de la Terre, deux ouvertures côte à côte - l'une faite pour monter vers ce lieu, l'autre pour le quitter et descendre vers des lieux de souffrance dans les profondeurs de la Terre
    • en direction du Ciel, deux ouvertures face aux ouvertures de la Terre - les justes empruntent la route à droite qui monte vers le Ciel, vers des lieux de récompense ; l'autre route permet d'en revenir
  • Tartare : l'enfer
  • le Léthé
  • la fleuve Amélès

[modifier] Sanctions

  • Dix fois la souffrance infligée par le coupable.

[modifier] Références

  1. La République, traduction par Georges Leroux, Paris, 2002. note 754

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes