Myriam Bédard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Myriam Bédard, née le 22 décembre 1969 à Neufchâtel (qui fait maintenant partie de la ville de Québec, dans la province de Québec), est une ancienne biathlète canadienne, triple médaillée olympique.

En 1992, elle fut médaillée de bronze à l'épreuve des 15 km en biathlon aux Jeux Olympiques d'Albertville, puis elle remporta deux médailles d'or en 1994 aux Jeux de Lillehammer, où elle triompha dans les épreuves de 15 km et de 7,5 km. Elle fut élue athlète féminine de l'année au Canada en 1994.

Après sa carrière olympique, Myriam Bédard s'est retrouvée dans l'actualité pour un témoignage accueilli avec scepticisme dans la foulée du scandale des commandites au Canada.

En 2006, la biathlète a quitté le pays pour les États-Unis, en compagnie de son conjoint, Nima Mazhari. Le couple dénonce ce qu'il appelle le « terrorisme bureaucratique des fonctionnaires canadiens » à leur endroit. En décembre de la même année, Bédard fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour l'enlèvement présumé de sa propre fille, suite à l'intervention de l'ancien conjoint de Myriam Bédard et père de l'enfant. Arrêtée dans le Maryland, l'ancienne athlète subit un procès à Québec en septembre 2007.

Sommaire

[modifier] Palmarès

[modifier] Jeux Olympiques

[modifier] Championnats du monde

[modifier] Coupe du monde

    • 2e du classement général de la Coupe du monde en 1991 et 1993
    • 2 victoires dans des épreuves de la Coupe du monde

[modifier] Après-carrière

[modifier] Sport

Après s'être temporairement retirée de la compétition pour donner naissance à un enfant, dont le père est Jean Paquet, Myriam Bédard est revenu à la compétition pour les Jeux Olympiques de 1998 à Nagano, mais sans renouer avec les succès des deux olympiades précédentes. Elle a envisagé un temps de poursuivre sa carrière olympique en patinage de vitesse, pour ensuite y renoncer.

En 2006, Myriam Bédard est une des huit personnes (la seule femme) à siéger au comité exécutif de l'Union internationale de biathlon (IBU), dont elle occupe les fonctions de vice-présidente.

[modifier] Scandale des commandites

Le 27 février 2004, Myriam Bédard témoigne devant un comité des Communes, dans le cadre d'une enquête visant à faire la lumière sur le scandale des commandites au Canada. L'ancienne athlète déclare avoir dû, en 2002, démissionner de son emploi au service de marketing chez Via Rail peu de temps après avoir exprimé ses réserves sur les liens unissant la compagnie à Groupaction. Elle affirme aussi avoir été témoin de facturations exagérées. Ces déclarations menèrent aux congédiements, quelques jours après, du président du conseil d'administration de Via Rail (et ancien chef de cabinet de Jean Chrétien), Jean Pelletier, et du président et chef de la direction, Marc Lefrançois.

En mars 2004, Myriam Bédard y va d'allégations qui furent accueillies avec grand scepticisme dans la presse canadienne. Elle déclare que Groupaction était impliqué dans le trafic de drogue, et prétend que le coureur automobile québécois Jacques Villeneuve fut payé 12 millions de dollars pour arborer le drapeau canadien sur son uniforme. Ces allégations furent démenties par le pilote de Formule 1.

Plus étonnant encore, l'ancienne médaillée olympique affirme que le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, avait été convaincu de ne pas engager le Canada dans l'offensive américo-britannique de 2003 en Irak après une discussion à ce sujet avec le conjoint de Myriam Bédard, Nima Mazhari.

[modifier] Arrestation de Nima Mazhari

Le 15 juin 2004, Radio-Canada dévoile [1] qu'un mandat de perquisition avait été obtenu par la police quelques jours plus tôt. Ce mandat visait un immeuble du 66, Côte du Passage, à Lévis, sur la rive-sud de Québec. Dans cet immeuble appartenant à Myriam Bédard et Nima Mazhari, les policiers recherchaient une vingtaine de toiles de l'artiste canadienne Ghitta Caiserman.

Entre 1988 et 2001, la peintre Caiserman, originaire de Montréal, a partagé dans cette ville un atelier en compagnie de Nima Mazhari, lui aussi artiste. Ghitta Caiserman tombe malade à l'automne 2001, et la fille de cette dernière demande à récupérer des toiles et divers biens s'étant trouvés dans l'atelier commun. Les toiles se seraient retrouvées entreposées à Québec pendant une brève période de temps au printemps 2001 chez Pierre Bédard, père de Myriam, une hypothèse confirmée par le principal intéressé lorsque interrogé à ce sujet par les policiers.

Le couple Mazhari-Bédard nie cependant que les toiles entreposées chez Monsieur Bédard étaient celles de Ghitta Caiserman, et qualifie d'invention cette histoire de vol présumé.

Le 6 juillet 2005, Nima Mazhari est arrêté à Montréal, puis accusé de vol d'œuvres d'art pour un montant de plus de 100 000 $, et de recel pour plus de 5000 $.[2]

En décembre 2005, Mazhari intitule une exposition de ses œuvres « Anne m'appelle voleur », en référence à Anne Aubé, procureure de la Couronne responsable du dossier. L'artiste qualifie son exposition de dénonciation du système judiciaire canadien.

[modifier] Terrorisme bureaucratique

Myriam Bédard et Nima Mazhari quittent le Canada pour les États-Unis en 2006, le 2 octobre apparemment, s'il faut en croire une lettre écrite par le couple, dont l'envoi fut rapporté par les médias. [3]

Dans une lettre envoyée à l’ambassadeur américain au Canada, David H. Wilkins, le couple dit vouloir lutter contre le « terrorisme bureaucratique canadien et se protéger ». La lettre était également adressée à Interpol, Jacques Rogge (président du Comité International Olympique), au Prince de Monaco, à Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, et enfin à « tous les habitants de la Terre ».

Dans cette missive, le couple dit partir aux États-Unis en quête d'appuis, roulant vers Washington avec « plusieurs boîtes de documents » dans leur voiture.

Une autre lettre, envoyée aux premier-ministres du Canada, Stephen Harper, et du Québec, Jean Charest, fait état d'une liste de « terroristes », dressée par Bédard et Mazhari, qui mentionne les noms de dirigeants de corps policiers, de juges et de personnalités des médias québécois.[4]

[modifier] Procès pour enlèvement

Le 13 décembre 2006, il fut annoncé que la championne olympique faisait l'objet d'un mandat d'arrestation international pour l'enlèvement de sa propre fille. La plainte origine de Jean Paquet, ancien biathlète et ex-conjoint de Myriam Bédard, aussi père de leur fille de 11 ans. Le plaignant estime ne pouvoir profiter de son droit de garde, puisque Bédard, qui a quitté le Canada pour les États-Unis en octobre en compagnie de son conjoint, demeurait introuvable et impossible à rejoindre.

Le 22 décembre 2006 [5], Bédard a été arrêtée dans un hôtel de Columbia, dans le Maryland. Sa fille a été confiée aux services sociaux américains puis rendue à son père, Jean Paquet. La mère fut incarcérée au centre de détention Howard County, à Jessop (Maryland), puis dut comparaître au Palais de justice de Baltimore le 26 décembre 2006 avant d'être extradée au Canada.[6]

Un procès devant jury, où Myriam Bédard est accusée d'enlèvement d'enfant, a débuté au Palais de Justice de Québec le 4 septembre 2007[7]. Le 20 septembre 2007, elle a été reconnue coupable de l'enlèvement de sa fille en contravention à une ordonnance de garde [8]. [9] En prévision des représentations sur sentence, prévues pour le 9 octobre, la Défense a l'intention de demander l'absolution pour sa cliente, qui risque dix ans de prison. Il serait toutefois étonnant qu'une telle sentence soit imposée.[10]

[modifier] Autres

  • À l'issue d'un vaste sondage tenu auprès des médias canadiens en 1999, Myriam Bédard fut classée 4è plus importante athlète féminine du XXe siècle au Canada, derrière Nancy Greene, Silken Laummann et Barbara Ann Scott.
  • En 2000, l'athlète a intenté une poursuite contre la compagnie Wrigley Canada, qui avait modifié une photo de Myriam Bédard prise aux Jeux Olympiques de Nagano pour l'utiliser dans une publicité de gomme à mâcher. La chevelure de la biathlète avait été modifiée sur le cliché, utilisé sans son consentement. Bédard intenta une poursuite de 725 mille dollars. [11]
  • En décembre 2007, lors de l'émission de fin d'année "Bye Bye 2007", le groupe humoristique RBO ridiculise l'ex-athlète en la personifiant comme une personne de peu d'intelligence sous l'emprise du gourou Nima Mazhari (son conjoint). Daniel Lemire ajoute que c'est la seule athlète qui a attendu d'être à la retraite pour se droguer. Tout au long de l'année 2007, Myriam Bédard fut victime de moqueries des humoristes québécois.

[modifier] Références

  1. Un mandat de perquisition dans un immeuble de Myriam Bédard, Radio-Canada, 15 juin 2004
  2. Le conjoint de Myriam Bédard arrêté, Radio-Canada, 6 juillet 2005
  3. Myriam Bédard et son conjoint cherchent de l'aide à Washington, La Presse, Montréal, 5 octobre 2006
  4. «Monsieur l'ambassadeur...», La Presse, Montréal, 27 décembre 2006.
  5. L'ex-conjoint de Myriam Bédard retrouve sa fille, La Presse, Montréal, 23 décembre 2006
  6. Myriam Bédard passera Noël en prison, La Presse, Montréal, 24 décembre 2006.
  7. Le procès de Myriam Bédard débute mardiLe Soleil, Québec, 3 septembre 2007, consulté le 8 septembre 2007
  8. Myriam Bédard coupable, Cyberpresse, 20 septembre 2007. Consulté le 28 septembre 2007.
  9. Myriam Bédard coupable d'avoir enlevé sa fille, Le Soleil, 20 septembre 2007. Consulté le 28 septembre 2007.
  10. Myriam Bédard devrait éviter la prison, Journal de Montréal, 22 septembre 2007. Consulté le 28 septembre 2007.
  11. Myriam Bédard n'est pas contente, Radio-Canada, 11 janvier 2000.

[modifier] Liens externes