Myopathie de Duchenne

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Myopathie de Duchenne
Autre nom Dystrophie musculaire de Duchenne (DMD)
Référence MIM 310200
Transmission Récessive à l'X
Chromosome X p21.2
Gène DMD
Empreinte parentale Non
Mutation Délétion, duplication
Mutation de novo  ?
Nombre d'allèles pathologiques -
Anticipation Non
Porteur sain 1 sur 30 ?
Incidence 1 sur 3500 naissances de garçons
Prévalence  ?
Pénétrance complète
Nombre de cas  ?
Maladie génétiquement liée Aucune
Diagnostic prénatal Possible
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Liste des maladies génétiques à gène identifié

La myopathie de Duchenne est la plus grave des manifestations en rapport avec un déficit de la dystrophine qui permet aux muscles de résister à l'effort : sans elle, les fibres musculaires dégénèrent.

La maladie peut toucher tous les muscles dont le muscle cardiaque. Cette myocardiopathie est la principale responsable de la mortalité de cette maladie.

Elle doit son nom à Guillaume Duchenne.

Les maladies en rapport avec les anomalies de la dystrophine s'appellent des dystrophinopathies.

Sommaire

[modifier] Maladies incluses

  • Myopathie de Becker
  • Cardiomyopathie en rapport avec une anomalie de dystrophine

[modifier] Autres noms de la maladie

  • Dystrophie musculaire de Duchenne et Becker
  • Myopathie de Duchenne et Becker
  • Dystrophinopathie

[modifier] Étiologie

La maladie est due à une mutation du gène DMD situé au niveau du locus 21.2 du chromosome X codant une protéine appelée dystrophine.

Les remaniements génétiques[1] responsables des anomalies de fonctionnement du gène sont des délétions (responsables de 65% des myopathies de Duchenne et 85 % des myopathies de Becker) et des duplications (responsables de 6% des myopathies de Duchenne). Le reste des remaniements génétiques comprennent des micro délétions, des substitutions impliquant un unique nucléotide, des insertions et des mutations lors de l'épissage (splicing mutations).

Ces mutations du gène entraînent soit un déficit complet de la production de dystrophine (myopathie de Duchenne), soit une altération de cette dernière devenant moins fonctionnelle (myopathie de Becker).

Cependant, près de 50% des myopathes de type Duchenne conservent de rares fibres musculaires synthétisant la dystrophine[2].

[modifier] Incidence et prévalence

L'incidence est de 1 sur 3500 naissances de garçons[3].

[modifier] Description

Elle se manifeste essentiellement par une faiblesse musculaire symétrique touchant plus les muscles proximaux que distaux due a une dégénérescence du tissu musculaire elle-même due a une mutation du gène de la dystrophine

  • échelle de l'organisme : faiblesse musculaire


[modifier] Diagnostic

Le diagnostic est souvent réalisé après l'âge de 2 ou 3 ans, c’est-à-dire après l'apparition des premiers signes cliniques. On peut réaliser:

  • une biopsie musculaire
  • une prise de sang
  • un électrocardiogramme

[modifier] Clinique

Souvent il existe une histoire familiale de maladie récessive liée à l'X. La présence de fasciculations musculaires ou de trouble de la sensibilité exclut le diagnostic de myopathie.

[modifier] Myopathie de Duchenne

  • Début de la symptomatologie avant 5 ans
  • Apparition de faiblesse musculaire symétrique touchant plus les muscles proximaux que distaux
  • Hypertrophie apparente des mollets souvent présente en rapport avec une augmentation de la composante non musculaire des muscles
  • Perte de la marche avant l'âge de 13 ans (Nécessite l'utilisation d'un fauteuil manuel ou électrique)

[modifier] Myopathie de Becker

  • Apparition de faiblesse musculaire symétrique touchant plus les muscles proximaux que distaux mais conservation de l'activité musculaire des muscles responsables de la flexion de la nuque
  • Hypertrophie apparente des mollets souvent présente
  • Parfois simple faiblesse du muscle quadriceps de la cuisse ou présence de crampe lors de l'activité musculaire
  • Perte de la marche (si atteinte importante) pas avant 16 ans

[modifier] Cardiomyopathie

  • Apparition d'une cardiomyopathie entre 20 et 40 ans évoluant rapidement vers l'insuffisance cardiaque congestive
  • Cette cardiomyopathie DMD dépendante n'a pas de caractéristique particulière
  • Absence de signes cliniques évident de myopathie

[modifier] Biologique

Le dosage de la créatine kinase sanguine ou C(P)K est constamment augmentée dans les myopathies en rapport avec une anomalie de la dystrophine. En fonction de la pathologie le taux peut varier :

  • 100 % des personnes atteintes de myopathie de Duchenne ont, au minimum, un taux multiplié par 10 par rapport à la normale
  • 100 % des personnes atteintes de myopathie de Becker ont, au minimum, un taux multiplié par 5 par rapport à la normale
  • La plupart des malades de cardiomyopathie ont une augmentation des CK totales.

[modifier] Électromyographie

L'électromyographie n'est pas utile pour le diagnostic. Elle permet de distinguer :

  • les atteintes primitives musculaires
  • les atteintes secondaires par lésion du nerf moteur.

[modifier] Biopsie musculaire

La biopsie montre des lésions non spécifique de la maladie. Elle n'est pas utile au diagnostic de la maladie de Becker alors que la coloration à l'antidystrophine permet de montrer l'absence de la protéine dans un tissu sain pour la maladie de Duchenne.

[modifier] Génétique

[modifier] Évolution

Elle se fait vers une aggravation progressive : la quasi totalité des garçons atteints sont en fauteuil roulant à l'âge de 12 ans. L'espérance de vie dépasse à peine 25 ans[4].

[modifier] Diagnostic différentiel

[modifier] Traitement

Il n'existe aucun traitement curatif de la maladie

[modifier] Voies de recherche

Des expériences sont en cours sur des souris. Les chercheurs espèrent qu'en introduisant le gène codant la dystrophine dans le corps d'un individu, cette protéine pourra être crée automatiquement par l'individu atteint. Ces tests sur souris fonctionnent pour l'instant très bien mais il faut encore approfondir sur cette voie avant de pouvoir se lancer sur un cas d'individu humain...

Une autre voie prometteuse consiste à inhiber l'exon muté (partie d'ADN codante) en y ajoutant un brin d'oligo-nucléotides anti-sens, permettant la production d'une dystrophine anormale mais néanmoins fonctionnelle[5].

[modifier] Mode transmission

[modifier] Conseil génétique

[modifier] Dépistage prénatal

[modifier] Sources

  • (fr) Orphanet
  • (fr) La myopathie de Duchenne - AFM
  • (en) Online Mendelian Inheritance in Man, OMIM (TM). Johns Hopkins University, Baltimore, MD. MIM Number:310200 [1]
  • (en) Online Mendelian Inheritance in Man, OMIM (TM). Johns Hopkins University, Baltimore, MD. MIM Number:300377 [2]
  • (en) Online Mendelian Inheritance in Man, OMIM (TM). Johns Hopkins University, Baltimore, MD. MIM Number:302045 [3]
  • (en) Online Mendelian Inheritance in Man, OMIM (TM). Johns Hopkins University, Baltimore, MD. MIM Number:300376 [4]
  • (en) GeneTests: Medical Genetics Information Resource (database online). Copyright, University of Washington, Seattle. 1993-2005 [5]
  • (fr) Genetics: aspects théoriques et pratiques, Pr. D. Schorderet, IRO_EPFL, polycopié édition 07, p.2c-5

[modifier] Notes et références

  1. Aartsma-Rus A, Van Deutekom JC, Fokkema IF, Van Ommen GJ, Den Dunnen JT, Entries in the Leiden Duchenne muscular dystrophy mutation database: an overview of mutation types and paradoxical cases that confirm the reading-frame rule, Muscle Nerve, 2006;34:135-144
  2. Aartsma-Rus A, Janson AA, Kaman WE, et als. Antisense-induced multiexon skipping for Duchenne muscular dystrophy makes more sense, Am J Hum Genet, 2004;74:83-92
  3. Moser H, Duchenne muscular dystrophy: pathogenetic aspects and genetic prevention, Hum Genet, 1984;66:17-40
  4. Eagle M, Baudouin SV, Chandler C et Als. Survival in Duchenne muscular dystrophy: improvements in life expectancy since 1967 and the impact of home nocturnal ventilation, Neuromuscul Disord, 2002;12:926-929
  5. van Deutekom JC, Janson AA, Ginjaar IB, et als. Local dystrophin restoration with antisense oligonucleotide PRO051, N Engl J Med 2007;357:2677-2686