Michael Somare

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Papouasie-Nouvelle-Guinée

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politique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée,
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Sir Michael Thomas Somare (1936-) est l'actuel premier ministre et ministre des affaires étrangères de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il représente le Parti de l'alliance nationale (National Alliance Party).

Sommaire

[modifier] Débuts: avant l'indépendance

Né à Rabaul en 1936, il est éduqué tout d'abord dans une école primaire dirigée par les forces d'occupation japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y apprend à lire, écrire et compter en japonais.

En 1957, il obtient un diplôme d'enseignant, et commence à enseigner au primaire et au collège.

Dans les années 1960, il travaille dans la radio-diffusion, avant d'entrer en politique. En 1967, il est l'un des fondateurs du Pangu Pati (parti politique). En 1968, il est élu au Parlement (House of Assemly), et devient le leader de l'Opposition. En 1972, il forme un gouvernement de coalition, qui inclut le People's Progress Party de Julius Chan. En 1973, la Papouasie-Nouvelle-Guinée (alors sous souveraineté australienne), accède à l'autonomie, et Somare devient premier ministre (Chief Minister). Il est l'un des architectes de la transition vers l'indépendance (acquise en 1975), et de la Constitution [1] du nouvel Etat.

[modifier] Carrière depuis l'indépendance

Somare a été premier ministre de 1975 à 1980, puis de 1982 à 1985, puis à nouveau à partir de 2002 [2]. Il remporte les élections législatives de 2007. De 1988 à 1992, il fut ministre des affaires étrangères au sein du gouvernement de Rabbie Namaliu; ce dernier devint d'ailleurs par la suite ministre des affaires étrangères du gouvernement Somare. Somare fut également ministre des affairs étrangères en 1999. En 2006, il combine ce poste à celui de premier ministre, et exerce actuellement les deux fonctions à la fois.

Sur la scène internationale, Somare a participé à des négotiations multilatérales visant à combattre la déforestation et le changement climatique. Il a, en outre, appelé les pays industrialisés à assumer leurs responsabilités en ce domaine [3] [4].

Somare a exprimé un profond intérêt pour la culture de son pays. Il insista sur la tradition mélanésienne de la conciliation, et n'hésita pas à accorder des postes importants à ses adversaires politiques. Au Parlement, il se distingua dès ses débuts en portant des habits mélanésiens traditionnels plutôt que des habits européens comme ses collègues.

Ré-élu suite aux élections legislatives de 2007, il annonce en mars 2008 qu'il va bientôt quitter ses fonctions et mettre fin à sa carrière politique. Il explique qu'il a simplement « besoin de changement », après quarente ans en politique [1].

[modifier] Relations récentes avec l'Australie

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, en tant qu'ancienne colonie australienne, maintient des relations diplomatiques étroites avec son voisin du sud - beaucoup plus qu'avec son voisin de l'ouest, l'Indonésie. Néanmoins, des tensions sont apparues récemment entre les deux pays.

En 2005, en visite en Australie, Sir Michael Somare est prié de retirer ses chaussures à la douane et de se soumettre à un contrôle de sécurité. Cette "affaire des chaussures" est vécue par le premier ministre comme une humiliation, et refroidit les relations diplomatiques entre Port Moresby et Canberra. Une manifestation dans la capitale papoue rassemble plusieurs centaines de personnes indignées qui se dirigent vers le haut-commissariat australien pour réclamer (en vain) des excuses. [5]

En 2006, les relations entre les deux pays s'empirent suite à "l'affaire Moti". Le 29 septembre, la police papoue arrête Julian Moti, un avocat d'origine fidjienne proche du premier ministre salomonais Manasseh Sogavare. L'arrestation se fait à la suite d'une demande d'extradition formulée par l'Australie. Moti est accusé de viol sur mineure au Vanuatu en 1997, mais insiste qu'il a déjà été innocenté par un tribunal ni-Vanuatu en 1999. Moti n'est pas immédiatement incarcéré, et se réfugie au haut-commissionat salomonais à Port Moresby. Le 10 octobre, il s'envole vers les Îles Salomon à bord d'un avion militaire papou, ce qui provoque une réaction furieuse de la part de l'Australie. Le gouvernement australien annulle une visite programmée de Somare en Australie, et déclare que les principaux ministres papous, dont Somare, sont dorénavant interdits d'accès au territoire australien. Somare nie avoir autorisé l'utilisation d'un appareil militaire pour permettre à Moti de quitter la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Pourtant, un rapport commandé par un juge papou affirme que Somare et Sogavare auraient orchestré ensemble la fuite de Moti [6]. S'en suit un bras de fer entre Somare et la justice papoue. [7]

En 2007, des rumeurs suggèrent que Somare va être renversé par un coup d'Etat mené par "certains militaires [...] mécontents du rôle du Premier ministre dans l'affaire Julian Moti" [8], mais au final il n'en est rien.

En septembre 2007, l'Australie est l'hôte d'une réunion des dirigeants des pays membres de l'APEC, dont la Papouasie-Nouvelle-Guinée: Somare peut donc se rendre en Australie pour la première fois depuis le début de "l'affaire Moti". Le gouvernement australien suggère que des relations diplomatiques pourraient reprendre entre les deux gouvernements, mais le premier ministre australien John Howard ne s'entretient pas avec Somare. [9]

En décembre 2007, le nouveau premier ministre australien Kevin Rudd rencontre Michael Somare à Bali. Les relations papou-australiennes "ont traversé une période très difficile récemment", remarque Rudd, qui souhaite tourner la page et normaliser ces relations [10].

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. (en) "PNG PM to step down after 40 year career", Sydney Morning Herald, 16 mars 2008