Max Bonnafous

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Max Bonnafous est un homme politique français né le 21 novembre 1900 à Bordeaux et décédé le 16 octobre 1975 à Nice.

[modifier] Biographie

Reçu à l'École Normale Supérieure en 1920, il adhère peu après aux Étudiants socialistes révolutionnaires et à la 5e section socialiste de Paris animée par Marcel Déat. Agrégé de philosophie en 1924, il s'intéresse à la sociologie politique et enseigne au lycée de Constantinople de 1926 à 1929. Il y recueille des statistiques et des renseignements communiqués par les psychiatres turcs sur la question du suicide, à laquelle il consacrera une étude : « Le suicide : thèse psychiatrique et thèse sociologique. A propos d'un livre récent » (Revue philosophique, mai-juin 1933).

Sous l'égide du Comité français pour l'édition des œuvres de Jaurès, il en publie en 1931 le premier volume.

En 1930, Bonnafous est nommé maître de conférence de sociologie politique à la Faculté de Bordeaux, où il devient l'ami d'Adrien Marquet, qu'il suit en 1933 au parti socialiste de France, et en devient, de février à novembre 1934, chef de cabinet au ministère du Travail dans le cabinet Gaston Doumergue. En 1940, il est de nouveau chef de cabinet d'Adrien Marquet devenu ministre de l'Intérieur de Pétain. Après la révocation de Marquet en septembre 1940, Bonnafous est nommé préfet de Constantine puis des Bouches-du-Rhône.

Il est secrétaire d'État à l'Agriculture et au Ravitaillement du 18 avril 1942 au 11 septembre 1942. Il succède ensuite à Jacques Le Roy Ladurie, démissionnaire, au ministère de l'Agriculture et du Ravitaillement. En décembre de la même année est promulguée la circulaire dont on lui attribue aujourd'hui à juste titre la paternité, qui sera salvatrice pour de nombreux malades mentaux hospitalisés. La femme de Max, Hélène Bonnafous-Sérieux, fille du grand psychiatre Paul Sérieux et elle-même psychiatre, a sans nul doute et très naturellement joué un rôle déterminant dans cette affaire.

Bonnafous semble avoir été tôt convaincu de la victoire des Alliés. Il démissionne de son ministère lorsque les Allemands imposent Darnand et Henriot au Gouvernement (sa lettre de démission adressée à Pierre Laval le 3 janvier 1944 a été publiée par Gérard Chauvy, Les Acquittés de Vichy, Perrin éd., pp. 228-230).

Frappé d'indignité nationale à la Libération, il en est aussitôt relevé pour services rendus à la Résistance, et pour son attitude vis-à-vis de l'occupant, en particulier lors des nombreux entretiens avec les Allemands à l'hôtel Majestic, où il s'efforce d'atténuer le plus possible leurs impositions et de résister à leurs exigences (Rapport de M. Melox, 18 mars 1946, dossier Bonnafous, Haute Cour de Justice, A.N., 3W75-76). Le 2 décembre 1948, Bonnafous obtient un non-lieu pour charges insuffisantes, et renonce définitivement à toute activité politique. Il se retire à Nice où il épouse en 1961, l'actrice Gaby Morlay dont il avait fait connaissance pendant la guerre, et où il meurt le 16 octobre 1975.

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