Adrien Marquet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Adrien Marquet
Parlementaire français
Naissance 6 octobre 1885
Décès 3 février 1955
Mandat Député 1924-1940
Début du mandat 1924
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Gironde
Groupe parlementaire SFIO (1924-1928)
PSdF (1932-1936)
NI (1936-1940)
IIIème République

Adrien Marquet, né le 6 octobre 1885 à Bordeaux et mort le 3 février 1955 dans sa ville natale, est un homme politique socialiste français, député et maire SFIO de Bordeaux, ministre des travaux publics puis du travail dans le gouvernement de Gaston Doumergue et ministre de l'intérieur sous le régime de Vichy de juillet à septembre 1940.

Sommaire

[modifier] Biographie

A 22 ans, Adrien Marquet, dentiste de profession, issu de l'extrême-gauche, est déjà un militant socialiste, secrétaire fédéral de la SFIO de Gironde.

En 1912, il est élu conseiller municipal de Bordeaux.

En 1924, il devient conseiller général et député SFIO de Bordeaux.

En 1925, agé de 41 ans, il est élu maire de Bordeaux. Il imprime à la ville ouvrière une politique de transformation sociale en construisant ou en modernisant les équipements. Il érige la nouvelle Bourse du travail, la piscine Judaïque, le stade Lescure, les abattoirs, entreprend la réfection des égouts et de l’éclairage public, la macadamisation des rues. Il pratique aussi le clientélisme avec succès auprès des employés du Gaz de Bordeaux auxquels il accorde quantité d'avantages sociaux.

Ses adversaires dénoncent alors une dérive autoritariste et un opportunisme personnel. Il déclare vouloir " prendre le fascisme de vitesse " et prône une forme de socialisme autoritaire et corporatiste proche du modèle Mussolinien.

Il devient alors ministre des travaux publics du gouvernement de Gaston Doumergue.

En juillet 1933, lors du 30e congrès de la SFIO, Adrien Marquet défendait "l'ordre, l'autorité et la Nation" provoquant la consternation de Léon Blum.

Exclu de la SFIO par ce dernier avec Marcel Déat et Pierre Renaudel après la publication du manifeste des néos, ceux-ci fondent le Parti socialiste de France (PSDF) duquel il sera aussi exclu mais par Marcel Déat cette fois là.

Il est encore ministre du Travail dans le cabinet Doumergue aux côtés de Pierre Laval et du Maréchal Pétain entre février et novembre 1934.

Marquet fonde alors en 1935 le petit Parti néo-socialiste.

En 1936, il est réélu député d'une courte tête.

[modifier] Pendant la guerre

Succédant à Charles Pomaret, il est nommé ministre de l'Intérieur le 27 juin 1940 par le Maréchal Pétain, alors dernier président du Conseil de la Troisième République.

Il se distingue des autres ministres par fait qu'il n'est pas partie prenante de la Révolution nationale.

Il est remplacé par Marcel Peyrouton le 6 septembre 1940. On a peu d'écrits sur les raisons de ce remplacement, si ce n'est qu'Adrien Marquet était opposé à la promulgation de lois antisémites. En effet, dès le mois d'août, Abetz déclarait que la France devait s'aligner sur l'Allemagne sur ce sujet, et les antisémites français, comme Alibert qui avait déjà fait un projet de loi, et Doriot faisaient campagne pour des lois antisémites soient rapidement promulguées.

Pendant l'Occupation, il défend ardemment les intérêts de Bordeaux. En particulier lorsque des Allemand veulent enlever le caténaires du tramway et emmener les voitures en Allemagne. Lors de la libération de Bordeaux, c'est lui qui initialise les discussions pour l'évacuation de la ville par la Wehrmacht sans destruction, et il est à la réunion du 24 août 1944, où le lieutenant général Nake donne son accord à ce que les bordelais ont appelé les "accords Rougès (un chef de la Résistance) Kuhnemann (capitaine de corvette).

Il est arrêté le 29 août et incarcéré au fort du Hâ le 5 septembre.

[modifier] Devant la Haute cour de Justice

A son procès devant la Haute cour de Justice, tenu sous la présidence de Louis Noguères fin 1947, verdict en janvier 1948, de nombreux témoignages entrainent son acquittement sauf pour la déclaration d'indignité nationale qui est alors de rigueur pour tous ceux qui ont participé à un gouvernement sous le régime de Vichy.

Entre autres témoignages favorables :

  • Joseph Cohen, grand rabbin de Bordeaux, témoigna qu'Adrien Marquet a toujours apporté son soutien aux les juifs de Bordeaux[1].
  • M. Ardenne, une personnalité de Bordeaux, témoigne que début avril 1942, au court d'un dîner, Jacques Gérard, envoyé de Laval, avait proposé à Marquet un ministère dans le gouvernement qu'il préparait, et que Marquet avait refusé[2].
  • Julien Weill, grand Rabbin de Paris, affirme qu'il savait qu'Adrien Marquet s'était désolidarisé du premier gouvernement Laval dès qu'il avait été question de lois antisémites[3] .
  • Le Dr. Helmut Knochen, chef de la représentation de la police de sécurité SS en France, témoigne que Marquet n'a jamais donné de renseignement confidentiel qui aurait pu nuire à la France[4].

[modifier] Après la guerre

En 1954, reconverti dans l'anticommunisme, il souhaite se représenter aux municipales de Bordeaux contre le gaulliste Jacques Chaban-Delmas mais la prolongation de son indignité nationale mit fin à ses espoirs.

En 1955, Adrien Marquet meurt d'une crise cardiaque à la sortie d'une réunion politique.

[modifier] Citation

  • « Nous sommes dans les décombres du régime capitaliste, libéral et parlementaire... Il faut concilier les points de vue allemand et français; de cette collaboration dépend le retour à la vie normale. » Adrien Marquet, juillet 1940, déclaration radio-diffusée.

[modifier] Références

  1. Robert Dubourg, Page 94
  2. ibid., page 96
  3. ibid., page 141
  4. ibid., page 210 et suivantes

[modifier] A lire

  • Robert Dubourg, Adrien Marquet devant la Haute Cour, Janneray, Paris 1948.
  • Pierre Brana/Joelle Dusseau, Adrien Marquet, du socialisme à la collaboration, Atlantica, 2001.
  • Hubert Bonin (avec Bernard Lachaise & Françoise Taliano-Des Garets), Adrien Marquet. Les dérives d’une ambition (1924-1955). Bordeaux, Paris, Vichy, Bordeaux, Confluences, septembre 2007 (384 pages).

Précédé par Adrien Marquet Suivi par
Charles Pomaret
Ministre de l'Intérieur
Régime de Vichy
27 juin 1940 - 6 septembre 1940
Marcel Peyrouton