Mantique

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Réflexions du Soleil sous les nuages, au crépuscule
Réflexions du Soleil sous les nuages, au crépuscule

La mantique [μαντικὴ τέχνή / mantiki tékhni] est à l'origine le nom qui a été donné dans la Grèce antique à l'art du pronostic.[1]

Sommaire

[modifier] Évolution

La croyance des anciens grecs en la possibilité de prédire l'avenir provint de l'idée que les dieux, de préférence quand on les priait, accordaient régulièrement des révélations par l'intermédiaires d'augures. Ces croyances furent partagées par les Romains et subsistèrent jusqu'à la fin du paganisme. Au fil du temps, l'art divinatoire s'enrichit de nouvelles pratiques. Aussi, par extension, le terme mantique fut utilisé pour désigner un ensemble de disciplines ayant pour objectif la perception de la volonté d'entités supérieures pour guider l'action humaine. Il faut distinguer :

-la mantique inductive, qui perçoit le savoir et la volonté des puissances supérieures de manière directe.
-la mantique intuitive, qui essaie de percevoir le savoir et la volonté des puissances supérieures à travers certains éléments censés révéler des phénomènes ; ainsi les tarots constituent une variante moderne de la mantique intuitive.

[modifier] Pratiques divinatoires

En Grèce, lorsque l'on se lançait dans des entreprises importantes, en particulier lors de la guerre, on pratiquait la divination au moyen de sacrifices d'animaux comme des moutons. Le point prioritaire était la nature normale ou anormale des viscères, en particulier du foie, avec la vésicule biliaire et aussi le coeur et les poumons. De ces examens pouvaient résulter la décision de différer une attaque ou la mobilisation d'une armée ; mais parfois l'expérience était répétée jusqu'à ce qu'elle donne des résultats favorables aux projets des décideurs. Entrait en compte également la manière dont les animaux étaient allés docilement vers la table de sacrifice, comme aussi la manière dont a brûlé le sacrifice sur l'autel, le comportement de la flamme, la montée ou la descente de la fumée, etc...

Fig. 2475 - Pyromanteia , Consultation par le feu à Delphes
Fig. 2475 - Pyromanteia , Consultation par le feu à Delphes

Il y avait effectivement une tendance générale à considérer tous événements frappants et inhabituels comme une indication des dieux ; il y avait d'autres variantes de cet art dont quelques-unes très étranges furent, plus tard, vulgarisées. Ainsi en est-il de la chiromancie mentionnée par Aristote et de la croyance à l'inspiration divine dans les rêves mentionnée entre autres par Plutarque, croyance très ancienne mais qui chez les Grecs fut progressivement codifiée. Le pouvoir de voir plus ou moins clairement la signification d'un rêve en situation d'éveil, a été considéré par les grecs comme un don spécial d' Apollon.

Fig. 2479 - Klêromanteía Divination par les sorts en présence d'Athéna Skiras - en l'occurrence, jet de pierres
Fig. 2479 - Klêromanteía Divination par les sorts en présence d'Athéna Skiras - en l'occurrence, jet de pierres

La cléromancie [κληρομαντεία / kliromanteia], quant à elle, tirait parti d'un mouvement déclenché par l'homme et dirigé par le hasard, lequel était censé traduire une volonté divine. Ainsi peut-on voir, sur une coupe de Douris, des guerriers recourir, en présence de la déesse Athéna, à une "lithobolie", littéralement "jet de pierres" en guise de divination.[2] ; les dés ont été utilisés pour les pronostics. [3]

Fig.2470- Présage tiré du vol d'un oiseau (ornithomanteía).
Fig.2470- Présage tiré du vol d'un oiseau (ornithomanteía).

Depuis l'aube des temps les augures se sont préoccupés du vol des oiseaux ; les oiseaux les plus observés étaient les rapaces : aigles, vautours, faucons. Les phénomènes célestes aussi étaient considérés comme pouvant avoir une valeur prémonitoire. A Sparte, on croyait que les étoiles filantes montraient le mécontentement des dieux au sujet des rois spartiates.

[modifier] Notes et références

  1. Seyffert, Dictionary of Classical Antiquities, Londen, 1894, pp. 374-375.
  2. Le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio, A. Bouché-Leclercq, Paris 1892 p.301
  3. [http://dagr.univ-tlse2.fr/sdx/dagr/index.xsp Version en ligne du dictionnaire Daremberg-Saglio, Université de Toulouse - Le Mirail

[modifier] Bibliographie

  • Le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio, A. Bouché-Leclercq, Paris 1892
  • Georges Minois Histoire de l'avenir, 1996

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • Cícéron, De Divinatione - Oeuvres latines de Cícéron (I) «quandam inter homines divinationem, quam Graeci.... » (Texte original latin)
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