Mamur

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Les Mamur sont de petits génies que l'on peut capturer, la nuit qui précède la Saint Jean, en posant un étui à épingles, ouvert, sur un buisson. Dans un légende de Zarautz (Gipuzkoa) on assure qu'autrefois les mamur s'achetaient dans une boutique de Bayonne (Labourd) moyennant une once d'or.

Ces génies sont comme des insectes, d'après ce que l'on croit dans de nombreux villages : on dirait des hommes minuscules, disent certains, ils ont des culottes rouges. Il en rentre quatre dans un étui. Quand on les libère, ils en sortent et commencent à tourner autour de la tête de leur propriétaires lui demandant sans cesse: "Que veux-tu que nous fassions ?". Ils réalisent alors très vite les travaux demandés, aussi invraisemblables soient-ils.

Lorsqu'on évoque certaines personnes qui réalisent des prodiges ou des oeuvres extraordinaires, tels les devins, les sorciers ou certains guérisseurs, on dit qu'ils possèdent mamurrak (les mamur en basque). Les gens les ont généralement dans des étuis, mais à Añès on croit qu'on les a dans la manche d'une faucille. S'il se casse, les génies disparraîssent.

Sommaire

[modifier] Anecdotes

  • A Kortezubi un homme avait acheté les mamur à des fins personnelles. Il déplia le mouchoir dans lequel il les tenait et il leur demanda de faire tel travail. Ils le firent. Il leur demanda de faire un autre travail. Ils le firent aussi. Quand ils revinrent après avoir effectué le troisième travail, ils lui demandèrent: "Que ferons-nous ?". L'homme leur ordonna de porter de l'eau dans un crible. Les mamur ne purent réaliser ce travail et partirent.
  • Un curé d'Aizpuru (Orozko) put se transporter à Madrid avec sa servante, grâce aux pouvoirs des mamur. Il assista à la corrida et revint immédiatement à son village.
  • Dans une légende de Zarautz un bouvier avait fait le pari que ses bœufs tireraient une lourde pierre sur une distance plus grande que celle de ses rivaux. Il vit que ses animaux faiblissaient. Il était sur le point de perdre son pari. Il mit secrètement l'étui des mamur dans le joug, ce qui eut pour résultat de les faire aller beaucoup plus loin que les autres adversaires.
  • Dans la montagne alavaise (Alava/Araba) le curé de Bargota, Juanis, est resté célèbre pour ses hauts faits et exploits qu'il réalisa grâce aux mamur, comme par exemple construire sa maison, faire envoler le troupeau d'un muletier (voir cette légende Le muletier de Bargota, attirer un vol de perdrix dans la boutique d'un potier etc.
  • On dit à Ataun qu'un homme était mort avant d'avoir payé ses dettes. Ses créanciers s'opposaient à l'inhumation de son corps tant qu'il n'avaient pas récupéré leur argent. Juanis, curé de Bargota, se présenta à eux et promit de payer les dettes au moyen de quelques moutons qu'il y avait dans les parages. Les comptes soldés, le cadavre du défunt fut enterré. Les créanciers s'en allèrent avec leurs moutons mais, dès qu'ils eurent dépassé la limite du village, ces derniers disparurent mystérieusement.

Il y a des gens qui gardent les mamur captifs jusqu'à la fin de leur vie. Mais ces gens-là ne peuvent pas mourir, ni adoucir leurs derniers instants, ni apaiser leurs angoisses durant leur agonie tant qu'ils ne font pas disparaître ces génies, ou qu'ils ne les ont pas vendus, ou donnés à quelqu'un. On dit, à Bedia, qu'une femme agée, du quartier Burtetza, agonisait depuis plusieurs jours. Le prêtre qui l'assistait se rendit compte que dans le lit de la moribonde il y avait un petit sac de mamur. Il le prit et le jeta au feu. Là, les petits génies disparurent avec de grands hennissements. Alors la vieille dame put mourir.

Ces thèmes qui tournent autour des Mamur constituent la version basque de récits et de croyances répandues bien au-delà de la Vasconie (actuelle Gascogne).

[modifier] Bibliographie

  • José Miguel Barandiarán, Dictionnaire Illustré de Mythologie Basque, traduit et annoté par Michel Duvert, Donostia, éditions Elkar, 1994. ISBN: 2-913156-36-3

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