Makhila

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Makhila, pommeau en corne, virole en maillechort
Makhila, pommeau en corne, virole en maillechort

Le makhila ou makila est un bâton de marche doublé d'une arme appartenant à la culture et à la tradition basques.

Sommaire

[modifier] Origines

Le makhila est le bâton de marche du Basque et non un bâton de berger, qui était généralement remis à l'adolescent pour marquer son entrée dans le monde adulte. Sa vocation défensive vient probablement du temps où les anciens Basques avaient un fort goût pour les lances, demi-piques et dards divers. Dans les temps plus récents et plus pacifiques, les Basques se dotèrent d'une canne robuste, pratique et bien équilibrée, mais aussi d'un compagnon de route, la pointe du makhila étant alors disponible en cas de coup dur. Le makhila est un objet usuel personnel dont la longueur doit être adaptée à la taille de la personne. Il peut aussi être offert en signe d'honneur.

Le makhila est également, avec le couteau, un instrument de la zipota, art martial basque semblable à la savate.

[modifier] Atelier

Un des plus anciens ateliers de fabrication situé à Larressore, village du Pays basque français (Pyrénées-Atlantiques), produit des makhila depuis 8 générations, avant 1789.
D'autres ateliers existent au Pays basque, notamment à Bayonne.

[modifier] Composition

[modifier] Les éléments

Le makhila est constitué de plusieurs éléments :

  • le bâton est en néflier
  • les viroles sont faites de différents métaux (laiton, maillechort, argent ou or).
  • la poignée est gainée de lanières de cuir tressées ou tout en métal
  • la dragonne est faite en cuir
  • le pommeau en corne ou en métal façonné au marteau.
  • en dévissant cette poignée, on découvre l'arme, faite d'une pointe en acier
  • le bas se termine par un trèfle.
  • le makila porte, gravé, le nom de son propriétaire, un proverbe ou un symbole.

[modifier] Fabrication

Ouvragé entièrement à la main, le bois de néflier sauvage est d'abord travaillé sur pied. Lorsque la sève monte, l'artisan provoque des dessins en incisant l'écorce avec un couteau. Le séchage dure des années et la couleur est donnée au moyen d'une réaction sur le bois, selon un procédé exclusif et tenu secret.

La tige porte deux armes :

  • en haut, un aiguillon, pointe d'acier forgé et filetée que l'on découvre en dévissant la poignée
  • en bas, une petite mais efficace massue qui sert aussi à équilibrer le makhila pour la marche.

Les viroles de laiton, maillechort ou argent sont coupées suivant le diamètre du bois, brasées à la forge et ciselées. Celle du bas porte la signature de l'atelier et le millésime de fabrication.

[modifier] Objet honorifique

Le makhila symbolise une façon de vivre, de penser et d'honorer. Chaque pièce est unique et personnalisée par l'inscription sur le pommeau du nom, du prénom et de la devise du propriétaire, traduite en basque. D'innombrables makhilas d'honneur ont été fabriqués dans l'atelier basque et offerts aux plus grandes personnalités, parmi lesquelles :

[modifier] Sources

  • Informations atelier Aincart-Bergara

[modifier] Liens externes

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