Ménélik Ier

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Ménélik Ier fut le premier roi d’Éthiopie. D'après la légende, il est le fils de la reine de Saba et du roi Salomon. Né vers -950, il aurait fondé la dynastie des Salomonides, qui a régné sur l’Éthiopie jusqu’en 1974.

Ces traditions ont leur expression officielle dans le Kebra Nagast, dont la version définitive se situe au XIVe siècle. Il se dit la traduction d’un original copte retrouvé avant 325 dans les trésors de Sainte-Sophie de Constantinople, reprenant les récits de l’Ancien Testament, enrichis d’une longue histoire établissant comment la domination d’une moitié de l’univers a été promise aux rois d’Ethiopie descendants de Salomon. La reine de Saba est selon ce livre Makeda, souveraine du Tigré, dont les émissaires voyagent et commercent jusqu’à l’Égypte et l’Inde. L’un d’eux lui ayant décrit les fastes de la cour de Salomon et la sagesse du roi, elle décide de s’y rendre, chargée de présents. Reçue avec honneur par Salomon, elle est cependant victime d’une ruse de celui-ci qui parvient à la posséder. Pendant le voyage du retour, elle met au monde Ebna-Hakim. Elevé en Éthiopie, le jeune homme se rend plus tard à Jérusalem pour y recevoir de son père un empire qui va « du fleuve d’Égypte jusqu’à l’Occident, du sud du Choa jusqu’à l’Inde orientale ». Puis Salomon le renvoie avec vingt lévites, fils des grands d’Israël. En partant Ebna-Hakim et ses compagnons ravissent l’Arche d’alliance et parviennent à traverser l’Égypte et la mer Rouge, pour débarquer à Bour et gagner la cité de Makeda, où l’Arche est déposée. Les lévites établissent dans le royaume la religion et les lois d’Israël. Le récit rapporte les premières guerres engagées par Ebna-Hakim (Ménélik Ier) qui mènent à l’extension progressive de l’Empire.

D’autres légendes, qui rappellent les légendes arabes qui nomment la reine de Saba « Bilkis », lui prêtent des pieds d’ânesse, que Salomon aurait révélé en la faisant passer sur un dallage de verre si limpide, que le prenant pour de l’eau, elle relève sa robe. Une anecdote rapporte qu’avant de l’envoyer à Jérusalem, la reine aurait donné à son fils un miroir reçu de Salomon, pour qu’il reconnaisse son père parmi les Grands, en y regardant son propre visage.

Des légendes populaires du Tigré, souvenirs de certains cultes anciens, racontent que le pays adorait alors un serpent, auquel on offrait annuellement une vierge, liée à un arbre. Ce serpent-roi, Aroué, aurait été tué par un étranger, Angabo, qui épouse la vierge ainsi délivrée et obtient le trône. Certaines versions assimilent la vierge à Makeda, également nommée Azéb, qui devient la reine de Saba. A peine détachée de l’arbre, elle met par mégarde les pieds dans le sang magique du serpent qui les changent en sabots d’ânes. De cela, elle sera guérie par Salomon à Jérusalem.