Mère Royaume

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"Une femme avec un pot de fer tue un savoyard"; détail d'une gravure sur cuivre de François Diodati, aux environs de 1667.
"Une femme avec un pot de fer tue un savoyard"; détail d'une gravure sur cuivre de François Diodati, aux environs de 1667.

Catherine Cheynel est plus connue sous le nom de Mère Royaume ou encore de Dame Royaume.

Née à Lyon entre 1540 et 1545, fille de Claude Cheynet, elle épouse d'abord un maître d'armes, Jehan Esmyon, puis, devenue veuve, épouse le 12 avril 1564 à Lyon, Pierre Royaume, fils de Mathieu Reaulme, un potier d'étain. Les Royaume quittent Lyon pour fuir les persécutions contre les huguenots et s'installent à Genève en septembre 1572.

Une fois exilé à Genève, Pierre devient graveur de monnaie et de ce fait, le couple réside près de la porte de la Monnaie. Le 15 septembre, Pierre Royaume est admis comme habitant de Genève, trois semaines après le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) qui eut des répercussions à Lyon. La bourgeoisie genevoise est accordée aux Royaume le 17 janvier 1598.

Les Royaume ont 14 enfants dont plusieurs meurent en bas-âge.

La légende veut que Dame Royaume faisait mijoter une soupe aux légumes dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602. Or c'est cette nuit-là que choisissent les Savoyards pour se lancer à l'assaut de Genève. Dame Royaume se serait saisie de la marmite de soupe et l'aurait lancé de sa fenêtre sur la tête d'un soldat savoyard. C'est ce geste qui l'a rendue célèbre et qui a donné naissance, plusieurs centaines d'années après, à la tradition de la marmite en chocolat, garnie de légumes en massepain.

Il est évident que, si la Mère Royaume est l'une des seules femmes à être restée dans la légende de l'Escalade, elle ne fut pas la seule cette nuit-là à lancer depuis sa fenêtre des objets sur les assaillants savoyards. Tables, chaises et autre meubles devaient en effet allègrement voler dans les rues de la ville.

Si le rôle qu'elle a joué est aujourd'hui contesté, il n'en reste pas moins qu'elle reste le symbole de la résistance et de l'héroïsme des Genevois durant la tragique nuit qui vit mourir 18 des leurs. En jetant sa marmite sur la tête d'un assaillant, elle est entrée dans la légende en devenant l'héroïne populaire des Genevois, une figure de leur histoire et le symbole de leur patriotisme.