Luigi Russolo

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Luigi Russolo (1916)
Luigi Russolo (1916)
Intonarumori
Intonarumori

Luigi Russolo, né le 30 avril 1885 à Portogruaro (Province de Venise) et mort le 4 février 1947 à Cerro di Laveno, est un peintre et compositeur italien. Il considéré comme le père de la musique bruitiste.

Sommaire

[modifier] Biographie

Russolo grandit dans une famille de musiciens: son père est horloger joue de l'orgue à l'église et ses frères sont pianiste et violoniste. Il commence l'étude du violon mais l'abandonne alors qu'il est âgé de seize ans en faveur de la peinture.

[modifier] Peintre

En 1909, il expose à la Famiglia artistica, une galerie de Milan. À cette occasion qu'il rencontre Umberto Boccioni et Marinetti et adhère au futurisme en signant le Manifeste des peintres futuristes (11 février 1910) et le Manifeste technique de la peinture futuriste (11 avril 1910).

Il participe aux expositions futuristes en traitant de thématiques liées à la ville, à la vie nocturne, à la vitesse, au travail, au portrait. Son langage plastique est assez varié (voir ses tableaux réalisés entre 1910 et 1913 : Éclairs, Solidité du brouillard, Dynamique d'une automobile, Autoportrait futuriste, Lignes-forces de la foudre).

[modifier] Musicien

En réponse au Musica Futurista de son ami, le musicien futuriste Balilla Pratella, il écrit le 11 mars 1913 un manifeste resté fameux intitulé L'Art des Bruits, où il théorise notamment l'emploi du son-bruit dans le domaine musical et prévoit l'avènement d'une musique nouvelle qui trouvera son inspiration dans les nouveaux bruits produits par les machines inventées par l'homme. Ce manifeste et l'ensemble des théories développées par Russolo constituent aux yeux de certains "les bases du renouveau musical du XXe siècle"[1]. Russolo étend la musique jusqu'à lui faire accepter tous les sons et bruits imaginables.

Il réalisera par la suite avec Ugo Piatti de spectaculaires machines sonores baptisée Intonarumori (littéralement "joueur de bruits"), qui préfigurent ce que seront plus tard la musique concrète et la musique électronique. Il abandonne ainsi la peinture pour se concentrer sur la musique. Les concerts futuristes qu'il dirige à partir d'avril 1914, et dont celui de Paris en 1921 est peut-être le plus fameux, attirent un public nombreux, parmi lesquels Igor Stravinski, Darius Milhaud, Maurice Ravel, Alfredo Casella, Piet Mondrian.

Refusant de s'inscrire au parti fasciste à l'époque où le mouvement futuriste devient l'art officiel sous Mussolini, il est mis à l'écart du futurisme, mais s'en rapprochera de nouveau plus tard.

[modifier] Influence

Les enregistrements phonographiques de ses performances novatrices sont restées peu nombreuses et elles sont jugées peu convaincantes aux yeux de certains[2], et c'est avant tout le texte de l'Art des Bruits qui est considéré comme un acte fondateur d'une bonne partie de la musique du nouveau siècle, de la musique bruitiste à la musique industrielle. L'influence des idées de Russolo est indéniable chez certains groupes comme Test Dept, Die Krupps ou Einstürzende Neubauten qui composent de véritables "odes aux aciéries"[3] et chantent l'ère industrielle au moyen d'"instruments" aussi incongrus que des bétonnières, tronçonneuses ou marteaux piqueurs.

[modifier] Discographie

  • Corale (par Antonio Russolo), in An Anthology Of Noise & Electronic Music/First A-chronology Volume # I - Sub Rosa (enregistré en1921)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sources

  • Russolo, Luigi, L'Art des Bruits, Ed. Allia, Paris, 2003.
  • Robert, Philippe Musiques expérimentales - Une anthologie transversale d'enregistrements emblématiques, Le mot et le reste, Marseille, 2007, (ISBN 978-2-915378-46-7), p. 25-28.

[modifier] Notes et références

  1. Robert, 2007 p.25
  2. Robert, 2007, p.27
  3. Robert, 2007, 28