Luigi Corbellini

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Luigi Corbellini (né le 11 août 1901 à Piacenza, en Émilie-Romagne Italie - mort le 9 mai 1968 à New York, États-Unis) était un peintre italien du XXe siècle.

[modifier] Biographie

Luigi Corbellini naît en 1901 à Plaisance (Piacenza) en Émilie-Romagne. Ses père et mère sont Celeste Corbellini et Giuseppina Gazzola. Il est le 4e enfant d'une fratrie de douze. Piacenza se trouve à 60 km de Busseto, là-même où naquit Giuseppe Verdi, qui lui également aura la chance d'être découvert par un mécène, et qui mourra en 1901, peu avant la naissance de Luigi.

Le comte Anguissola, son mécène, se rend compte des dispositions du jeune Luigi, alors adolescent, et l'envoie étudier à l’Accademia (école de peinture) Brera de Milan, puis à l’Academia Albertina de Turin.

En 1920, Desclée de Browers, alors à Bruges (Belgique), lance un concours international de peinture pour son atelier de lithographie : Corbellini gagne ce concours, grâce à une « Madone », alors qu'il n'a que 19 ans. Il quitte alors son Italie natale et arrive à Bruges, ne connaissant que l'italien. Il connaît la lithographie, mais doit apprendre le français.

Il apprend également la peinture flamande. Au bout de trois ans, en 1923, ayant quelques économies, il quitte son emploi (ce sera le seul emploi de sa vie), pour Paris où il s'installe à Montmartre, dans un petit hôtel, dans l'attente d'une place au Bateau-Lavoir, où Il aura son atelier un an plus tard.

L'été 1924, il part à Deauville où se retrouvent les célébrités. Il peint ce qu'il voit, la mer, la plage, jusqu'au jour où un monsieur vient regarder ce qu'il peint : le troisième jour ce monsieur lui demande s'il sait peindre des portraits et l'invite à venir chez lui faire celui de sa fille. Il lui tend une carte de visite au nom de Robert de Rothschild.

C'est la deuxième chance de Luigi. Son portrait rencontre un si grand succès que tous ceux invités à l'admirer lui demandent de faire celui de sa femme ou fille, ou encore le sien-même (tel Guerlain). Quant à Boni de Castellane, il lui demande de peindre toute son écurie. C'est ainsi que Luigi devient bien connu dans le monde du cheval(source : "La Libertà" de Piacenza, mai 1998). Il quitte Montmartre pour Montparnasse.

Il vit très bien de sa peinture désormais et se fait construire, en 1929, en plein 15e arr. de Paris, un immeuble comportant trois ateliers ; un de sculpture au rez-de-chaussée, surmonté au 1er et second étages de deux ateliers de peinture. Passent, dans l'atelier du 1er, plusieurs artistes que Corbellini, qui sait reconnaître le talent, héberge gratuitement, comme par exemple Leonardo Cremonini.

Il est attiré par Paris et surtout les voitures : il en achète une et devient le peintre des voitures de la décennie 1930.

En 1937, il peint le portrait de Maryse Bastié qu'il rencontre lors d'une exposition de ses toiles à Limoges et y acquiert un service à thé orné de perroquets, oiseaux qui le fascinent : ce service à thé sort de la fabrique de porcelaine France Unique. L'histoire voudra que les fondateurs de cette fabrique, Pierre Treillard et Catherine Texier, deviennent un jour les arrière-arrière-grands-parents de ses petits-fils. (en effet, le fils Corbellini épousera une arrière-petite-fille des Treillard)(ndlr).[réf. nécessaire]

Resté italien, la Seconde Guerre mondiale l'envoie d'abord en Suède où il a l'honneur de faire le portrait des jeunes princes, ainsi que celui des enfants de Lars Schmidt.

Il peint également toute une série d'enfants et de mères, portant des ballots, fuyant sur les routes les horreurs de la guerre : cette période, inspirée d'une palette flamande, est nommée la série des Sans Famille, du nom du roman de Hector Malot, au travers des chapeaux pointus des illustrations de la première édition du livre, que Corbellini fera porter par les jeunes garçons de ses toiles. En 2006, le quotidien de Piacenza, LA LIBERTA, publiera un livre de cuisine spécifique à cette ville : les pages de couverture reproduisent un tableau de Corbellini, "i profughi" (les réfugiés), (don du comte Anguissola au Musée Ricci Oddi) dont on ne verra, sur l'aplat, que la partie festive : des enfants autour du goûter. Au dos, on aperçoit le peintre qui s'est représenté. Près de son visage, dans un encadrement, un petit garçon affamé regarde. Cette image m'a été expliquée par le peintre lui-même : cet enfant, ce fut lui.

Puis c'est aux États-Unis qu'il se rend[1]. Il est fasciné par New York qu'il peint énormément[2].

Il présentera une exposition aux États-Unis, toutes les années impaires, soit chez Victor Hammer à New York, soit à Los Angeles. Il expose également à San Francisco. Les années paires, il expose à Paris, chez Paul Durand-Ruel.

Après la guerre, il fait plusieurs tours du monde, un tous les deux ans : il s'installe à Capri pendant un an, où il exécute des tableaux d'une rare qualité. Il se rend également en Asie, au Viêt Nam et à Hong Kong, peignant notamment la baie de cette dernière. Il se rend à Tahiti où c'est plutôt la flore qui retiendra son attention : c'est à cette époque qu'il créée « son vert », le vert Corbellini. Il voyage en outre en Amérique du Sud, au Brésil et au Vénézuela notamment, en Espagne. Dans "L'aube du XXè siècle", Petit Palais de Genève, on notera qu'il s'est également rendu en Laponie et au Japon.

Il participera à des expositions de groupe avec de grands noms de la peinture, Pio Santini, Bonnard, Limouse... Il aura des amis tels Sacha Guitry, Foujita, Cremonini...

Son style est vif, coloré, et lorsqu'il fait une composition, c'est une histoire qu'il raconte. Il faut tenter de comprendre le message qu'il transmet à travers ses toiles.

Il a exposé à la Nationale, aux Indépendants, aux Salons d'Automne et des Tuileries... Depuis son décès, il a été exposé à la Chambre de Commerce Italienne de Paris en 1978, à la Mairie du Vè (exposition de groupe)en 1979, au Club des Vieilles Tiges sous la présidence de J.Auriol en janvier 1982, au Parc Floral de Paris en novembre 1982, à Maisons-Laffitte en septembre 1991, à la Mairie du VIè en mai 1998 sous la présidence du prince Gabriel de Broglie (aujourd'hui académicien), à la Mairie du VIIè en 2001.


[modifier] Notes et références

  1. Hammer à New York, imposera Corbellini aux Etats-Unis dès 1948.
  2. Une exposition de ses œuvres représentant New-York a été présentée à Paris, le 11 septembre 2002, un an après la chute des tours jumelles de cette ville.