Louis-Denis Le Camus

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Louis-Denis Le Camus (dit Le Camus-Choiseul) est un architecte français du XVIIIe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Élève de Jacques V Gabriel, Le Camus concourut à six reprises au prix de Rome mais il n'obtint que le troisième prix en 1739 et le second en 1742. Il fut nommé contrôleur à l'hôtel des Invalides et vécut dans une complète obscurité jusqu'en 1760.

[modifier] Les travaux au château de Chanteloup

Le Camus fut remarqué par Étienne François de Choiseul, comte de Stainville puis duc de Choiseul qui l'employa dans son château de Chanteloup, en Touraine.

Le bâtiment avait été construit par Robert de Cotte ; Le Camus fut chargé de le moderniser en construisant deux longues ailes ornées de colonnades et terminées l'une par une chapelle et l'autre par un pavillon des bains. Il procéda également à des aménagements intérieurs, dessina de nouveaux parterres et construisit de vastes communs.

Après sa disgrâce en 1770, Choiseul reçut une nombreuse société à Chanteloup. En 1775, Le Camus avait entrepris la construction d'une pagode qui est le seul vestige qui subsiste de ce magnifique ensemble, détruit au XIXe siècle.

[modifier] Le Colisée

Toujours grâce à la protection de Choiseul, Le Camus fut chargé d'édifier à Paris un établissement de plaisirs appelé Colisée, sur un terrain situé entre ce qui est aujourd'hui le rond-point des Champs-Élysées, l'avenue Matignon et la rue Jean Mermoz. La construction fut financée par une compagnie dans laquelle Choiseul était intéressé au travers d'un prête-nom nommé Corbie.

Les travaux durèrent de 1769 au début de 1771 et le Colisée put ouvrir juste à temps pour le mariage du comte du Provence et de Marie-Joséphine de Savoie le 24 mai 1771. Après une faillite retentissante, l'établissement dut fermer ses portes en 1780. Le bruit avait alors couru que la construction, mal et trop rapidement exécutée et sur des fondations insuffisantes, menaçait de s'effondrer.

[modifier] Le Théâtre-Italien

Malgré ce fiasco, la protection de Choiseul assura la poursuite de la carrière de Le Camus. En 1780, Choiseul proposa de construire le nouveau Théâtre-Italien à l'emplacement de la propriété que Jean-Sylvain Cartaud avait bâtie pour Pierre Crozat, grand-père de sa femme, rue de Richelieu, et dont les jardins s'étendaient jusqu'au boulevard des Italiens. Il fit accepter le projet de Le Camus assisté d'un homme d'affaires, Reboul de Villeneuve.

Le terrain fut vendu par Mme de Choiseul au Roi qui le donna à la troupe des Comédiens italiens. La salle de théâtre fut construite par Jean-François Heurtier tandis que Le Camus édifiait le quartier avoisinant, ouvrant les rues de Choiseul, Favart, de Gramont, Grétry et Marivaux. Pour accroître le profit de l'opération en maximisant la densité des constructions, les rues sont étroites et les immeubles élevés, ce qui provoqua des critiques rapportées par Bachaumont : « On critique toujours le plan du quartier du Sr Le Camus, architecte du duc de Choiseul, comme triste et étranglé. Tous les bâtiments qui environnent la salle ont été exécutés sur ses dessins. »

[modifier] Références

[modifier] Bibliographie

  • Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mengès, 1995 – ISBN 2856203701