Château de Chanteloup

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Le château de Chanteloup se situait en Touraine, à proximité d'Amboise. Célèbre pour avoir appartenu au duc de Choiseul qui s'y retira pendant sa disgrâce, il a été entièrement détruit au XIXe siècle. Il n'en reste qu'une spectaculaire et célèbre fabrique de jardin, la Pagode.

Sommaire

[modifier] Le château

Vue du château de Chanteloup depuis le Nord
Vue du château de Chanteloup depuis le Nord

Le château de Chanteloup fut élevé en 1715 par Jean d’Aubigny et Robert de Cotte, pour le compte de la princesse des Ursins, mais il fut considérablement étendu et transformé à partir de 1760 pour Étienne François de Choiseul (1719-1785), qui joua, à la cour de Louis XV, le rôle de principal ministre de l'État entre 1758 et 1770. Disgrâcié en 1770 pour avoir déplu à Madame du Barry, il se retire à Chanteloup jusqu'à la mort du Roi en 1774. Il y reçoit des visiteurs venus de toute l'Europe, tenant une véritable cour et donnant de fastueuses réceptions.

Grâce à lui, le château de Chanteloup devient une magnifique résidence de campagne, entourée de beaux jardins, qu'on n'hésite pas à comparer à Versailles. Les travaux, effectués sous la direction de l'architecte du duc de Choiseul, Louis-Denis Le Camus, commencent en 1760 et se terminent avec la construction de la Pagode (V. ci-dessous). Le Camus construit deux longues ailes ornées de colonnades et terminées l'une par une chapelle et l'autre par un pavillon des bains. Il procède également à des aménagements intérieurs, dessine de nouveaux parterres et édifie de vastes communs.

Après la mort de Choiseul en 1785, sa veuve cède le domaine au duc de Penthièvre. Saisi sous la Révolution, il est vendu aux enchères en 1802 à Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), chimiste et ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier. Celui-ci cultive des betteraves dans le parc pour produire du sucre mais, à la suite de la faillite de son fils, le vicomte Chaptal de Chanteloup, le domaine est mis en vente en 1823. N’ayant pas trouvé preneur, il est vendu à un démolisseur appartenant à la sinistre Bande noire, réseau de brocanteurs et de marchands de matériaux sans scrupule en cheville avec des liquidateurs et marchands de biens. Le château est entièrement détruit. Il n'en reste aujourd'hui que deux pavillons d'avant-cour.

[modifier] La Pagode

La Pagode
La Pagode

La Pagode de Chanteloup s'élève à la lisière de la forêt d'Amboise, au bord d'une vaste pièce d'eau demi-circulaire qui se prolongeait au Sud par un grand canal aujourd'hui engazonné et formant un boulingrin. Elle se situait au sud du château.

Elle fut construite entre 1775 et 1778, à la demande du duc de Choiseul, par son architecte Le Camus, comme un tribut élevé à la fidélité des nombreux amis qui avaient fait le voyage de Chanteloup durant la disgrâce du ministre. Cette construction, et l'aménagement de la pièce d'eau dans laquelle elle se reflète, achevèrent la transformation des jardins de Chanteloup.

Les pierres utilisées pour édifier la Pagode proviendraient de l'un des châteaux de Louise Marie Adélaïde de Bourbon, femme de Louis Philippe d'Orléans (1747-1793) (Philippe Égalité), la Bourdaisière, à Montlouis, détruit en partie suite à un caprice de Choiseul (ce château a été reconstruit sous la Terreur par Armand Joseph Dubernad).

Haute de 44 mètres, la Pagode comporte six étages, en retrait les uns sur les autres, qui reposent sur un péristyle circulaire de seize colonnes et seize piliers. La silhouette générale évoque ces chinoiseries de fantaisie en vogue au XVIIIe siècle, d'où le nom de Pagode, mais la colonnade, les quatre balcons de ferronnerie et toute la décoration sont de pur style Louis XVI. Les sept niveaux comportent chacun une salle circulaire voûtée en coupole et sont desservis par un escalier intérieur de 142 marches.

La Pagode a été restaurée en 1908-1910 sous la direction de l'architecte et ingénieur René Édouard André, fils du célèbre paysagiste Édouard André (1840-1911).

Le Pavillon du Concierge, construit à l’entrée de l’esplanade de la Pagode, abrite aujourd'hui une exposition de reproductions de plans, tableaux qui permettent de se faire une idée de la splendeur passée du domaine.

[modifier] Références

[modifier] Liens externes

47°23′28″N 0°58′13″E / 47.39111, 0.97028

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