Livier de Marsal

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Saint Livier par Jacques Callot
Saint Livier par Jacques Callot

Saint Livier ou Livaire fut martyr à Marsal, évêché de Metz, au Ve siècle. Il avait deux compagnons martyrs avec lui, les saints Purgence et Agence. Il sont fêtés le 25 novembre et le 17 juillet.

Sommaire

[modifier] Sa vie

Il donna, durant sa vie, des preuves éclatantes de sa foi et de toutes les vertus chrétiennes. Livier est né dans le territoire de Metz, d'une famille noble. Il est le fils de Honstrand, seigneur du pays messin et de Guinarde de Gournay qui appartenait à l'une des plus anciennes familles de Metz. Quand il eut 17 ans, le jeune Livier accompagna son père pour aller combattre les barbares en Lombardie. Durant cette bataille il captura deux chefs ennemis, auquel il rendit la liberté à la fin des combats.

Il entreprit alors un pèlerinage vers Jérusalem. La légende dit qu'il épousa l'une des fille du roi d'Arménie avec qui il eut deux enfants. Apprenant que les troupes d'Attila se dirigeaient vers l'est, il revint vers son pays natal.

[modifier] Les combats

Mort de saint Livier
Mort de saint Livier

A son retour, il apprit que ses deux parents étaient morts. Ils prit alors la tête de l'armée messine vers l'an 450 alors que les troupes d'Attilla franchissaient le Rhin. Celles-ci tentèrent un premier siège de la ville de Metz, puis s'en allèrent ravager les villes de Toul, Dieuze et Scarpone (aujourd'hui Dieulouard).

Lorsque les Huns revinrent attaquer la ville de Metz, il combattit vaillamment pour la défense de sa patrie et de sa foi. Il tenta une ultime sortie avec un poignée de soldats et parvint à tuer un des chefs ennemis.

Mais les défenseurs étaient largement inférieurs en nombre et a ville de Metz fut largement détruite, puisque seule subsista la chapelle Saint-Étienne.

Livier fut fait prisonnier sur le champ de bataille le 7 avril 451 et emmené par les ennemis jusqu'à Marsal dans leur camp du Haut de Saint-Jean.

Après plusieurs mois de sévices, il fut mis à mort en ce lieu le 25 novembre 451, avec Purgence et Agence, ses compagnons, pour n'avoir pas voulu renier le Christ. Emmené sur le point le plus haut du mont Saint-Jean, Livier eu la tête tranchée d'un coup de hache (48°47′41″N 6°34′43″E / 48.79472, 6.57861).

[modifier] Le culte

Statue de saint Livier
Statue de saint Livier
Statue de saint Livier
Statue de saint Livier

On lui prête alors un miracle. Saint Livier ramassa sa tête et la porta à quelques distances de là. A l’endroit où il la déposa, une source jaillit qui n’a jamais cessé de couler. Les Huns terrifiés par ce miracle, se dispersèrent aussitôt et abandonnèrent leur campement de la côte Saint-Jean. Les habitants de la vallée de la Seille vinrent procéder aux funérailles du Saint martyr. Un tombeau fut élevé à l’endroit même et la dépouille du Saint y fut déposée.

Il est dit que de nombreux miracles ne tardèrent pas à se produire et que le lieux devint rapidement l'objet d'un culte.

[modifier] Les reliques

Sur la fin du X° siècle, Théodoric ou Thierry, évêque de Metz, décida de transférer le corps du bienheureux martyr. Devant l'émoi des habitants l'évêque décida de laisser une partie des restes du saint au mont Saint-Jean. Ceux-ci seront transférées à Verdun lors de la guerre de Trente Ans puis rendus au diocèse de Metz au XIXe siècle.

Les fragments prélevés par Théodoric furent déposés dans la basilique de Saint-Vincent, qui venait d'être fondée. Il fut ensuite porté dans l'église de Saint-Polyeucte, qui prit le nom de Saint-Livaire, à l'exception de quelques petits ossements qui demeurèrent à Saint-Vincent. Ces restes vénérés disparurent lors de la Révolution française; l'église de Saint-Livaire n'existe plus; mais des fragments du corps du martyr aurait été conservés par des fidèles qui les remirent ensuite à l'évêché. Une partie de ces reliques sont aujourd'hui conservées dans la chapelle Saint-Livier.

[modifier] Chapelle Saint-Livier

Chapelle Saint-Livier au début du XXème siècle
Chapelle Saint-Livier au début du XXème siècle

L'enlèvement des reliques de saint Livier, du lieu qu'il avait consacré par son martyre et où, pendant cinq siècles, il avait reposé, n'a pas fait cesser le culte que les peuples lui rendaient. Loin de là, les fidèles de la contrée ont toujours continué à vénérer le sol humecté par le sang de ce Confesseur et sanctifié par le contact de sa cendre. De nombreux miracles ne tardèrent pas à s’opérer dans ce lieu sanctifié par les précieux restes du martyr et les peuples accoururent de loin pour honorer sa mémoire et prier sur son tombeau.

Chapelle Saint-Livier de nos jours
Chapelle Saint-Livier de nos jours

Le duc Henri II de Lorraine y vint lui-même prier et s’humectant les yeux avec l’eau de la source fut guéri des quelques maux dont il souffrait. En reconnaissance il fit aménager une fontaine sous une voûte souterraine. Plus tard en 1623, l’abbé de Salival, Jean de Gombervaux, fit construire la chapelle que nous connaissons même s'il est vrai qu’elle fut restaurée à de nombreuses reprises depuis cette époque. Plusieurs morceaux du corps de saint Livier sont d'ailleurs retournés dans la chapelle. Depuis encore, l'abbé Germain, vicaire général de Metz né à Marsal, a obtenu pour l'église de cette paroisse, une relique du saint Martyr qu'il a placé dans un beau reliquaire et remis lui-même, en cérémonie, à l'abbé Humbert, curé de Marsal à l'époque.

Un pèlerinage à lieu chaque années à la chapelle Saint-Livier (48°47′55″N 6°34′45″E / 48.79861, 6.57917), le premier dimanche qui suit le 17 juillet.

[modifier] Analyse

D'après Roger Wadier, les folkloristes ont recensé une soixantaine de légendes de saints céphalophores (qui portent leur tête) sur l'ensemble du territoire lorrain. On peut par exemple citer saint Élophe à Soulosse-sous-Saint-Élophe ou sainte Libaire à Grand. La source et le lieu en hauteur sont également des éléments caractéristiques de ces récits

Pour Wadier, ceux-ci auraient une origine Celte. Ils résulteraient de l'assimilation, par les premiers chrétiens de la région, de légendes beaucoup plus anciennes. On retrouve par exemple un récit similaire dans la mythologie celtique irlandaise, lors de l'affrontement du géant Uath, par Cúchulainn dans le cycle d'Ulster.

[modifier] Bibliographie

  • Charles Pénin, Moyenvic, passé et présent d'un village du Saulnois, 1988.
  • Roger Wadier, Légendes lorraines de mémoire Celte, 2004. ISBN 2708503243.