Linda Darnell

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Linda Darnell
Linda Darnell dans Arènes sanglantes (1941)
Linda Darnell dans Arènes sanglantes (1941)

Nom Monetta Eloyse Darnell
Naissance 16 octobre 1923
États-Unis Dallas, États-Unis
Nationalité États-Unis Américaine
Mort 10 avril 1965
Chicago, États-Unis
Films notables Le Signe de Zorro
La Poursuite infernale
Ambre
Chaînes conjugales
Barbe-Noire, le pirate

Linda Darnell (née Monetta Eloyse Darnell) est une actrice américaine née le 16 octobre 1923 à Dallas au Texas et décédée le 10 avril 1965 à Chicago dans un incendie.

Elle fit ses débuts au cinéma à l'âge de 16 ans dans Hotel for Women (1939); elle tint des premiers rôles féminins dans plusieurs films des années 40 et du début des années 50.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Une beauté précoce

Linda Darnell est née dans une famille pauvre du Texas. Poussée par sa mère, elle fait des débuts précoces en tant que mannequin, sa mère déclare qu’elle a 16 ans alors qu’elle n’en a que onze. Plus tard, elle fait ses premières expériences de comédienne en interprétant des petits rôles dans des théâtres d’amateurs. En 1937, elle se présente à un casting à Dallas, organisé par des chasseurs de talent de la 20th Century Fox. Mais elle n’a que quatorze ans et les casteurs la jugeant trop jeune, ne la choisissent pas. Elle sera pourtant remarquée grâce à sa beauté exceptionnelle et Darryl F. Zanuck, le grand patron de la Fox en personne, la rappelle deux ans plus tard. La Fox trichera sur les dates de naissance et lui fait signer un contrat en 1939, Linda a 16 ans. Elle complète ses études à la Central High Scholl de Los Angeles, tandis qu’à la Fox on lui change son prénom par celui de Linda.

[modifier] L’étoile filante

Linda Darnell dans Yank Magazine
Linda Darnell dans Yank Magazine

Ses débuts seront fulgurants. On la fait tourner après quelques semaines, dans un second rôle, Hôtel pour femmes. La même année on lui donne comme partenaire la star de la Fox Tyrone Power dans Dîner d’affaires, elle enchaînera trois autres films avec lui : L'Odyssée des Mormons, Le Signe de Zorro classique du film d’aventures et le flamboyant Arènes sanglantes où elle fait merveille en douce épouse délaissée de Tyrone Power, affrontant la tentatrice Rita Hayworth.

Linda a un quart de sang indien, son grand-père était cherokee, elle fut longtemps condamnée à des rôles exotiques conformes à la représentation stéréotypée d’une beauté brune « fatale » et « typée ». Elle interprète une espagnole dans Le Signe de Zorro et dans Arènes sanglantes ; une indienne dans Buffalo Bill ; une mexicaine dans La Poursuite infernale ; une eurasienne dans Anna et le roi de Siam

Malgré cela, les années quarante sont prodigieuses, elle tourne avec les plus grands réalisateurs, Henry Hathaway, Rouben Mamoulian, Henry King, Douglas Sirk, William Wellman, René Clair, Otto Preminger, John Ford, Preston Sturges, Joseph L. Mankiewicz...

Après les films de Mamoulian on la remarque surtout dans une excellente comédie fantastique, C'est arrivé demain du réalisateur français, alors exilé à Hollywood, René Clair. Elle rompt ensuite son image de femme douce (elle a même interprété la Vierge Marie dans Le Chant de Bernadette) pour incarner les femmes vénales dans de somptueux films noirs, genre en vogue à l’époque, comme l’original Crime passionnel d’Otto Preminger qui observe la province américaine d’une manière froide et lucide et Hangover Square mélodrame baroque à l’atmosphère morbide. En 1946, elle revient au Western et fera une composition remarquée dans le rôle de Chihuahua aux cotés de Henry Fonda et Victor Mature dans un chef-d’œuvre de John Ford, La Poursuite infernale.

Deux réalisateurs particulièrement lui donneront les plus beaux rôles de sa carrière. Tout d’abord Otto Preminger avec qui elle tourne quatre films, après Crime passionnel et Quadrille d'amour film musical, elle décroche le rôle d’Ambre malgré une concurrence acharnée : Peggy Cumming (renvoyée après quelques jours de tournage), Lana Turner, Susan Hayward entre autres. Son émouvante photogénie est transcendée dans Ambre pour un rôle difficile parfaitement tenu de bout en bout. C’est ce flamboyant mélodrame film historique, grand succès commercial, qui lui donneront ses galons de star et la renommée internationale. Elle tournera encore avec Preminger La Treizième Lettre, un remake du film Le Corbeau d'Henri-Georges Clouzot.

Linda Darnell dans Chaînes conjugales (1949)
Linda Darnell dans Chaînes conjugales (1949)

En 1949, après une étincelante comédie sophistiquée de Preston Sturges, Infidèlement vôtre, c’est la rencontre avec le grand réalisateur Joseph L. Mankiewicz avec ce qui sera un des ses meilleurs films Chaînes conjugales. Elle tombe amoureuse du réalisateur pendant le tournage, ils vivront une relation tumultueuse pendant six ans. Elle est de nouveau dirigée par Mankiewicz pour La Porte s'ouvre film à thèse sur la discrimination raciale, mais leur relation se terminera après que le réalisateur refusa de lui confier le rôle de Maria Vargas de La Comtesse aux pieds nus. En effet, celle que Mankiewicz avait dirigée dans Chaînes conjugales et La Porte s’ouvre était persuadée que le rôle de Maria Vargas lui était destiné. Non seulement parce qu’elle détestait les chaussures et avait l’habitude de marcher pieds nus, mais surtout en raison du fait que le scénario avait été écrit par Mankiewicz à Glen Cove, Long Island, la plupart du temps dans sa chambre à coucher et avec son aide. L’actrice a toujours dit que Mankiewicz lui avait promis de l’appeler dès que les contrats seraient établis. Elle retourna rassurée à Los Angeles… et appris par le journal qu’Ava Gardner aurait le rôle. Cette trahison provoqua leur rupture.[1]

[modifier] Une fin tragique

Mais malgré sa carrière, les chefs-d’œuvre, les grands réalisateurs et son statut de star, les années noires vont commencer.

En 1951, la Fox ne renouvelle pas son contrat. Assurée de sa renommée, la RKO l’engage pour quelques films dont l’efficace film de pirates Barbe-Noire, le pirate avec le truculent Robert Newton de Raoul Walsh et dans un thriller haletant Passion sous les tropiques avec Robert Mitchum.

Mais, curieusement à 31 ans, Linda Darnell ne tournera plus que des films mineurs. Après deux films italiens en 1955, elle renoue avec un certain succès dans le théâtre et joue dans une dizaine de pièces comme Tea and sympathie, Janus ou encore Late love. Elle tourne également dans quelques téléfilms de séries à la télévision. Linda Darnell revient au cinéma en 1964 avec son dernier film Les Éperons noirs. Hélas, elle ne verra jamais ce film, alors qu’elle regardait un de ses anciens films, Star Dust, un incendie se déclare à cause d’une cigarette mal éteinte, l’actrice est brûlée vive, elle mourra le 10 avril 1965, 33 heures plus tard à l’hôpital dans d’atroces souffrances.

[modifier] Vie privée

En 1944, elle épouse le directeur de la photo Peverell Marley rencontré sur le tournage de son premier film Hôtel pour femmes, ils adopteront une petite fille, Charlotte Mildred, en 1948. On lui prêtera des liaisons avec notamment Howard Hugues et tombera amoureuse du réalisateur Joseph L. Mankiewicz avec qui elle établira une liaison qui durera six ans. Après son divorce en 1952, elle fera un mariage éclair avec un riche brasseur Phillip Liebman (1954-1955) puis 1957 avec Merle Roy Robertson, un pilote de ligne et divorcera en 1963, lui reprochant son penchant pour l’alcool.

[modifier] Citations

  • « Linda Darnell était une jolie fille et une actrice charmante à l’époque de l’Aveu, elle était encore très jeune, à peine vingt ans. Elle sortait avec Howard Hughes, mais dès qu’il l’a laissé tomber, elle s’est mise à boire. Quand elle a joué dans un autre de mes films (The Lady pays off, 1951), elle était devenue une autre personne. C’est l’un des cas les plus tristes de l’histoire d’Hollywood, qui était une sorte de capitale de la saoulographie. Vous savez que Linda Darnell est morte tragiquement ; elle avait une véritable phobie du feu, et c’est comme cela qu’elle est morte – morte dans un incendie à quarante ans. » Douglas Sirk.[2]

[modifier] Références

  1. Hollywood Beauty. Linda Darnell and the American Dreams - Ronald L. Davis - University of Oklahoma, Noman, 1991
  2. Douglas Sirk Conversations avec Douglas Sirk - Jon Halliday - Collection Atelier/Cahiers du cinéma

[modifier] Filmographie sélective

[modifier] Liens externes

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