Ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand

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Estrées-Saint-Denis - Froissy
Crèvecœur-le-Grand
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Longueur 55 kilomètres
Mise en service 1891 & 1911
Écartement métrique
Nombre de voies Voie unique en acotement
Propriétaire
Exploitant Cie EFC puis CGL
Électrification néant
Signalisation
Types de trafic Chemin de fer secondaire
Trafic mixte fret & voyageurs
Lignes affluentes Paris-Amiens,
Beauvais-Amiens,
Compiègne-Amiens ...
Principales gares Saint-Just-en-Chaussée
Estrées-Saint-Denis
Crèvecœur-le-Grand

La Ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique de 55 km de longueur, située dans l'Oise.

C'était une ligne de plateau, dont la vocation essentielle, outre la desserte voyageurs de petites localités était la collecte des récoltes de betteraves à sucre.

Sommaire

[modifier] Histoire

Un projet de voie ferrée d'intérêt local (VFIL) à voie normale entre Granvilliers et Estrées-Saint-Denis par Crèvecœur-le-Grand, Froissy et Saint-Just-en-Chaussée fut concédé par le Conseil général de l'Oise à M. Caille, dans le but de créer une liaison ferroviaire de Rouen vers l'est de la France.

Le concessionnaire débuta les travaux, mais fit faillite en 1883, et le projet fut repris par Alfred Lambert. Celui-ci renonçait à aller jusqu'à Grandvilliers, et obtint de créer une ligne à voie métrique. Il créa la compagnie du Chemin de fer d'Estrées à Froissy (EF).

La ligne fut ouverte :
- le 29 mars 1891 d'Estrées à Ravenel, près de Saint-Just
- le 17 août 1891 de Ravenel à Froissy

L'exploitation était officiellement confiée à la compagnie voisine d'Hermes à Beaumont.

En 1907, le prolongement de la ligne à Crèvecœur-le-Grand fut déclaré d'utilité publique et la compagnie modifia son nom en compagnie du Chemin de fer d'Estrée à Froissy et Crèvecœur (EFC). Ce prolongement ouvrit le 21 mai 1911[1].

En 1920, la compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local , dite CGL ou CGVFIL, remplaça la compagnie EFC pour l'exploitation de la ligne, ainsi que l'ensemble des lignes à voie métrique de l'Oise.

Comme sur l'ensemble des chemins de fer secondaires, la concurrence de la voiture et des transports en camion se fit de plus en plus forte, et la compagnie ferma le tronçon Estrées-Saint-Denis - Saint-Just-en-Chaussée en 1948, puis le tronçon Francastel-Ourcel - Crèvecœur-le-Grand en 1953.

Entre Saint-Just et Froissy, une exploitation voyageurs et fret[2] fut maintenue jusqu'au 30 avril 1961.

Ce fut donc la dernière ligne secondaire exploitée dans le bassin parisien.

[modifier] La ligne

Le chantier de construction de la ligne
Le chantier de construction de la ligne
L'intérieur de la gare de Saint-Just-en-Chaussée. La section à 4 voies semble être sur le quai le plus proche du bâtiment voyageurs
L'intérieur de la gare de Saint-Just-en-Chaussée. La section à 4 voies semble être sur le quai le plus proche du bâtiment voyageurs

La voie avait un armement classique, avec des rails vignole de 20 kg/m.

Le centre de la compagnie était à Saint-Just-en-Chaussée, gare de correspondance avec la ligne de la Compagnie du Nord Paris-Nord - Lille, mais également de ses lignes :

et d'un important embranchement particulier à 4 rails (la voie métrique de l'EFC était placée au centre d'une voie normale de la compagnie du Nord) desservant la Sucrerie de Saint-Just, du groupe Say

Depuis la gare de Saint-Just partaient vers le nord les deux branches de la ligne de l'EFC, confondues sur une faible distance avec la ligne de Cambrai[3], jusqu'à la halte de Plainval pour la branche d'Estrées-Saint-Denis.

Celle-ci desservait ensuite :

La branche de Crèvecœur se séparait plus rapidement du tronc commun Saint-Just - Plainval et desservait :

La gare de Saint-Just accueillait l'atelier et le dépôt de l'EFC et les billets étaient vendus dans le bâtiment de la compagnie du Nord.

À Saint-Just-en-Chaussée, Estrées-Saint-Denis et Crèvecœur-le-Grand étaient implantées des voies permettant le transbordement des marchandises du grand réseau et de l'EFC.

[modifier] Exploitation

Les horaires de la ligne en mai 1914
Les horaires de la ligne en mai 1914
Les horaires de la section St-Just - Crèvecoeur au service d'été 1938
Les horaires de la section St-Just - Crèvecoeur au service d'été 1938

Comme le montre le tableau horaire ci-contre, la ligne était desservie jusqu'en 1914 par 3 trains dans chaque sens, dont un seul faisait le trajet complet, les deux autres ayant une rupture de charge à Saint-Just.

Après-guerre, le service fut réduit à 2 trains par jour, puis renforcé, à partir du milieu des années 1920, par un troisième train tri-hebdomadaire.

À partir de 1933, la compagnie introduit des autorails, qui assurèrent deux des trois trajets quotidiens, le troisième restant assuré par train mixte à vapeur.

En 1947, il n'y avait plus que deux trains assurés par autorails, sur chacune des deux branches. Il fallait alors 1 heure pour parcourir les 23 km de la branche d'Estrées et une heure et demi environ pour les 33 km de la branche de Crèvecœur.

À la fin de l'existence du réseau, le trafic voyageur Saint-Just - Froissy était assuré par autocars certains jours et par trains pour les autres

L'une des locomotives du réseau en 2006, la 130T N° 15, magnifiquement restaurée par le Chemin de fer de la baie de Somme, où elle assure un trafic touristique
L'une des locomotives du réseau en 2006, la 130T N° 15, magnifiquement restaurée par le Chemin de fer de la baie de Somme, où elle assure un trafic touristique

Le trafic marchandises assuré jusqu'en 1961 conservait une activité importante, notamment pour le transport de céréales ou de betteraves.

L'une des locomotives à vapeur du réseau, la 130T N°15[4], poursuit sa carrière sur le réseau touristique de la Baie de la Somme, et une autre, la 130T N°13[5], est préservée au Musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français.

[modifier] Liens externes

Un des rares vestiges subsistants de la ligne, ce passage à niveau et ces quelques traverses dressés, rue de la Plaine à Froissy
Un des rares vestiges subsistants de la ligne, ce passage à niveau et ces quelques traverses dressés, rue de la Plaine à Froissy

[modifier] Bibliographie

  • Henri Domengie et José Banaudo, Les Petits trains de jadis, t. 4 : Nord de la France, éd. du Cabri, 1995, (ISBN 2-908816-29-6).
  • Daniel Delattre, Les Chemins de fer de l'Oise, éd. Delattre : Grandvilliers, 1987.

[modifier] Notes et références

  1. Nota : Des projets sans suite ont été étudiés au début du XXe siècle pour prolonger la ligne de Crèvecœur-le-Grand à Grandvilliers, comme prévu dans la concession d'origine, et de Crèvecœur-le-Grand à Marseille-en-Beauvaisis. La première guerre mondiale mis fin à ces projets, qui auraient permis de desservir des villages isolés et de raccorder la ligne à celle de la Compagnie du Nord Paris-Nord - Beauvais - Abancourt - Le Tréport-Mers
  2. Nota : les trains de marchandise desservaient le tronçon Francastel-Ourcel - Crèvecœur-le-Grand pour les campagnes de récolte des betteraves.
  3. NOTA : le tronc commun Gare de Saint-Just-en-Chaussée - Halte de Plainval avait donc quatre files de rails pour assurer la circulation des trains aux deux écartements
  4. NOTA : la 130T N°15 a été fabriquée en 1920 par Haine-Saint-Pierre pour le réseau du Noyonnais, a été mutée sur l'EFC à la fermeture de ce premier réseau.
  5. NOTA : la 130 T N°13, construite en 1924 par la SACM, a commencé sa carrière sur les réseaux du Pas-de-Calais et du Noyonnais.