Laillé

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Laillé
Carte de localisation de Laillé
Pays France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Arrondissement Arrondissement de Redon
Canton Canton de Guichen
Code Insee 35139
Code postal 35890
Maire
Mandat en cours
Pascal Hervé
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du canton de Guichen
Latitude
Longitude
47° 58′ 43″ Nord
         1° 43′ 02″ Ouest
/ 47.9786111111, -1.71722222222
Altitude 5 m (mini) – 110 m (maxi)
Superficie 32,04 km²
Population sans
doubles comptes
3 558 hab.
(1999)
Densité 111 hab./km²

Laillé est une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Les traces les plus anciennes de la présence humaine sur le terroir de Laillé remontent à 4000 avant Jésus Christ. Le menhir de la Roche-qui-chôme a été érigé par les premiers agriculteurs, cultivant le blé, élevant le bœuf et le mouton et fabricant des poteries en argile. Dans les derniers siècles avant Jésus-Christ, les Gaulois, qui appartiennent au peuple des Redones, défrichent massivement ; plusieurs noms de hameaux, tels Caran, en gardent le souvenir. Montheleu, est certainement un petit oppodum datant de cette époque.

Vaincus par Jules César en 56 avant Jésus-Christ, la vie de ces Gaulois s'organise autour de leur capitale Condate (rennes) et des voies romaines qui rayonnent de cette cité. Celle qui relie Rennes à Nantes passe à Laillé, à l'emplacement du bourg actuel. Laillé est alors le « Fundus lallius », c'est-à-dire le domaine d'un propriétaire terrien nommé Lallius, qui donnera son nom à la paroisse, puis à la commune. Ce domaine couvre des centaines d'hectares et est un des plus importants de la ceinture à blé qui entoure Condate.

Au temps de Clovis (Ve et VIe siècles), la région de Laillé est l'objet d'une double pression, celle des envahisseurs francs vers l'Est et celle des immigrants bretons vers l'Ouest. Il est permis d'affirmer que ce sont les Francs qui font souche à Laillé, les Bretons s'arrêtant à l'Ouest de la Vilaine (Guichen : le vieux bourg en breton). S'ils avaient franchi durablement le fleuve, la paroisse qui voit le jour à cette époque se serait appelée Laillac (comme c'est le cas en pays bretonnant : Messac, Lohéac) et non Laillé.

Cette paroisse fait son entrée dans l'Histoire en 850. Nominoé vient de fonder le royaume breton après avoir vaincu les empereurs carolingiens et pris Rennes. Le cartulaire de Redon - l'abbaye- nous fait savoir qu'une femme, Bernegarda, vend pour cent sous à l'abbé Conwoin, dirigeant le monastère, une pièce de terre située dans la « vicaria du vicus de lAillé (in vegetaria laliacense vico) dans la villa qui s'appelle Sévigné ». A cette époque, la paroisse est organisée autour d'un rustique oratoire en bois où deux moines, David et Morund, célèbrent le culte. Au Xe siècle, les Normands remontent la Vilaine et se répandent en Bretagne. Païens, ils chassent les moines et les clercs pour une très longue période.

Sur ces ruines se met lentement en place l'époque féodale dont bien peu de témoignage lailléens nous sont connus. Des moines se sont établis à Dom Hué (Dom Hux, Dominus Hugo) où ils ont créé un étang artificiel en barrant le cours du ruisseau Rachat. Cet ouvrage est encore en service aujourd'hui. Les défrichements donnent à Laillé son visage actuel. En témoignent les nombreux lieux-dits se terminant en -ais ou -ière, précédés du nom du propriétaire (la Giquelais = la ferme de Giquel, la Bossadière = celle de Bossard)

Le pouvoir temporel est aux mains d'une famille de Laillé dont le premier témoignage écrit concerne Guillaume de Laillé qui jure, en 1379, l'association de la noblesse de Bretagne pour empêcher l'invasion du duché par l'étranger. Le sceau de ce seigneur renferme un écusson « portant à trois pots ou orceaux de sable (chaudrons noirs) ». En 1472, Jean de Villethébaud a hérité des terres et du manoir de Guinemenière, bâti à l'emplacement de l'actuel château de Laillé. En 1636, le propriétaire des lieux, Jacques Busnel, se voit accorder par Louis XIII le droit de tenir deux foires, « l'une le premier lundi après les fériés de Pâques, l'autre le jour de la feste saint Michel ». La fête de la Saint-Michel est restée, jusqu'à aujourd'hui, un des temps forts du calendrier lailléen.

En 1650, les fiefs de Laillé sont vendus à Claude de Marboeuf, président au parlement de Bretagne. En 1678, Louis XIV unit ces fiefs en une seigneurie, si puissante qu'elle tient le rang de châtellenie : « … comme plein fiefs soubs les nom, titre et appellation de le terre, seigneurie et jurisdiction de Laillé, faire rendre, exercer et continuer conjointement la justice haute, moyenne et basse sur tous les hommes vassaux et tenanciers desdits fiefs au bourg de Laillé ou autre lieu plus commode, par mesmes juges et officiers qu'il y a établis ou autres qu'il y établira à cette fin ; luy permettant en outre de bastir auditoire et prisons, élever fourches patibulaires (le gibet) à trois ou quatre piliers… »

En 1742, la seigneurie est vendue pour cent vingt mille livres à la famille de la Bourdonnaye-Montluc qui est une des plus puissantes de Bretagne. Pour avoir une demeure en rapport avec sa position sociale, le marquis de Montluc fait abattre l'antique manoir qui est remplacé par l'imposant château de Laillé. Commencée en 1779, la construction est à peine achevée quand éclate la Révolution française qui contraint le marquis à l'exil.

Cet édifice était un des plus grands de Bretagne. Les paysans le voyaient avec « autant de fenêtres qu'il y a de jour dans l'an ». Plus modestement, le cadastre lui attribuait 159 portes et fenêtres. En 1836, cette vaste demeure n'était habitée que par Sévère de la Bourdonnaye, célibataire rentier, sa sœur Sophie, également célibataire, un abbé et 14 domestiques. Un neveu de M. de Bourdonnaye en hérita et dû s'en séparer peu après. Les nouveau acquéreurs étaient la famille Récipon qui le firent démolir en 1914, afin d'en bâtir un nouveau. Le premier conflit mondial stoppa le projet et ce qui est devenu le château correspond à l'orangerie de l'ancien.

Pendant la seconde guerre mondiale, la propriétaire, Mlle Récipon s'illustra dans la Résistance. Elle fut une des femmes les plus décorées et a donné son nom à la place principale de Laillé.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2008 Loïc Chesnel
mars 2008 Pascal Hervé[1] DVG Agriculteur
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1267 1336 1497 2411 2973 3558
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • La Chapelle du désert. En 1681, le seigneur de Laillé citait déjà cette chapelle détruite en partie sous la révolution et reconstruite en 1833. Chapelle détruite par le feu en 2006 et reconstruite peu après.
  • La roche qui chôme : menhir renversé en 1867 lors de la recherche d'un trésor.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Archives

[modifier] Bibliographie

  • Jacky Bertonneau, Vivre à Laillé au XIXe siècle, étude démographique. La formation et la structure des familles au milieu du XIXe siècle. Rennes, 1988, (Archives d'I&V - Mémoire 2 J 471).

[modifier] Notes et références

  1. « Les maires élu du 1er tour », dans Dimanche Ouest-France (ISSN 1285-7688), no 534, 15 mars 2008, p. 10-11
  2. Laillé sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes