L'Hydroptère

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L'Hydroptère
L'hydroptère à Douarnenez en 2002, lors du défi petit-navireL'hydroptère à Douarnenez en 2002, lors du défi petit-navire
Débuts : 2005
Longueur hors-tout : 18 m
Maître-bau : 24 m
Déplacement : 4,7 tonnes
Voilure : 400 m²
Architecte : Alain Thébault

L’Hydroptère est un nom déposé par Alain Thébault, c'est un nom de marque et le nom de l’engin qu'il développe. Après 20 ans de recherches et plusieurs maquettes, Alain Thébault a réussi à construire un modèle à échelle réelle navigant à 45 nœuds (environ 83 km/h) grâce aux nouveaux matériaux (carbone et titane) beaucoup plus résistants et légers. Malgré tout, l’Hydroptère pèse près de 5 tonnes.

Sommaire

[modifier] Architecture

L’Hydroptère ressemble, dans son aspect extérieur, à un trimaran classique : une coque centrale, portant un mât, et équilibrée par deux flotteurs latéraux, éloignés de la coque par des bras.

L’Hydroptère dispose d’une suspension dérivée du Rafale marine qui entre en action à partir de 30 tonnes d'effort en permettant au foil de remonter en partie pendant les quelques dixièmes de seconde du pic d'effort, puis de reprendre sa position initiale avant la vague suivante.

Les flotteurs latéraux font office de ballasts (capacité : 800 litres chacun), alimentés par les safrans : seul le ballast au vent se remplit, et assure un bon équilibre à l’Hydroptère. Un troisième ballast, plus petit, se trouve dans la coque centrale, et évite à l’Hydroptère de se cabrer.

[modifier] Matériaux utilisés

L’Hydroptère utilise essentiellement le carbone. Les bras de liaison sont en carbone / nid d'abeille et résine cuits en autoclave. Ils font 12 m de long. Les hydrofoils l’utilisent également le même matériau, les foils latéraux ayant de plus un bord d'attaque en composite de carbone (remplaçant l’aluminium des premières versions). Le foil central fait 3,3 m, et possède un plan porteur de 55 cm, mobile, qui permet de commander le décollage. Les foils latéraux font six mètres, et pèsent 240 kg ; ils sont terminés par des ailerons secondaires, winglets, qui stabilisent l’Hydroptère. Ils sont maintenus à un angle de 42 à 45° par des bras en titane.

La coque et les flotteurs (fabriqués par la DCN de Lorient) sont faits de plusieurs couches fibres de carbone imbibées de résine et séparées par des structures en nid d’abeille ; le tout est recouvert d’une couche de kevlar.

[modifier] Gréément

La voile est moulée, et faite de la même étoffe que les ballons stratosphériques : une toile de kevlar entre deux couches de Mylar. Elle fait 400 m², et pèse 50 kg de moins qu’une voile classique.

Le mât est en carbone, et fait 27 m de haut. Il est conçu par Hervé Devaux Structures (spécialiste du calcul de structure dans le nautisme).

[modifier] Essais

Le 9 février 2005 L'Hydroptère d'un poids de 4,7 tonnes, d'une longueur de 18 mètres et large de 24 mètres, a « griffé » la Manche à 33,3 nœuds (61,67 km/h) de moyenne, soit 2 minutes et 36 secondes de moins que l'avion conduit par Louis Blériot en 1909. Alain Thébault espère bientôt s'attaquer à quelques records, comme la plus grande distance parcourue en 24 heures et la traversée de l'Atlantique.

Le 24 avril 2007, L'Hydroptère s'est vu homologuer, par le WSSRC (World Sailing Speed Record Council), son record de vitesse absolu pour un engin à voile sur un mille nautique (41,69 noeuds soit 0,55 noeud de plus que le précédent, détenu par le véliplanchiste Björn Dunkerbeck depuis octobre 2006). Un autre record a également été homologué, 44,81 noeuds sur 500 mètres - mais il ne s'agit-là que du record de la catégorie (plus de 300 pieds carrés de voilure), et non du record absolu.

L'Hydroptère a été remis à l'eau le 22 mai 2008 à Toulon après sept mois de modifications lui permettant de s'attaquer au record de vitesse sur l'eau par un engin propulsé par le vent. La cible est de 50 noeuds et les tentatives auront lieu à Port-Saint-Louis-du-Rhône.[1]

[modifier] Précurseurs

Toutefois, dès le début du XXe siècle, nombreux sont ceux qui ont travaillé sur la mise en place d’hydrofoils sur des engins à moteur ou sur des voiliers. En 1908, Alexander Graham Bell l’inventeur du téléphone, travaillait déjà sur ce type d’engins mais on peut aussi citer les noms de Baker, Grogono, Bradfield, Ketterman.

En France Claude Tisserand ainsi que Roland Tiercelin ont dès les années 60, travaillé sur des voiliers volants. En tout, entre 1900 et 2000, plus de 100 hydroptères à voiles ont décollé. Avant Alain Thébault, Éric Tabarly a été un de ceux qui ont permis le développement des hydrofoils sur les engins à voiles de haute mer. C'est ce dernier qui a dans les années 80 transmis le flambeau à Alain Thébault.

[modifier] Notes

  1. « Toulon : L'Hydroptère est à l'eau » dans Mer et Marine le 26/05/2008, [lire en ligne]

[modifier] Liens externes

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