Léon Espariat

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L’abbé Léon Espariat (1861 à Roumoules - 1936 à Marseille), dit aussi Abat Léoun Spariat en provençal, est un prêtre, prédicateur et écrivain de langue provençale qui fut Majoral du Félibrige.

[modifier] L'homme d'Église

L’abbé Espariat est né à Roumoules (Basses-Alpes, aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence) dans une famille de petits propriétaires. Bossu et boiteux de naissance, ses parents l’envoient au petit séminaire de Grasse dès son plus jeune âge pour en faire un homme d’Église. C’est ainsi qu’il entre ensuite au grand séminaire de Fréjus et qu’il est ordonné prêtre en 1885.

A titre d’anecdote, on dit qu’il hanta pendant des années le bureau des différents évêques de Digne afin d’obtenir des paroisses importantes et qu’on répondait toujours à sa requête en arguant du fait que son allure risquait d’effrayer les paroissiens au point de leur faire abandonner le culte.

L’abbé Espariat administra notamment les paroisses du Bourguet, des Rouvières de Saint-Julien, de Pourcieux, de Pierrefeu, de la Garde (Alpes-de-Haute-Provence), et fut aumônier de l’hôpital maritime de Saint-Mandrier à Toulon.

[modifier] L'homme de lettres

S’il fut apôtre du Culte, l’abbé Espariat fut surtout apôtre de la Renaissance Provençale aux côtés de Frédéric Mistral. Esprit vif et piquant, il côtoya les sept fondateurs du Félibrige et l’ensemble des poètes provençaux du XIXe siècle finissant avec qui il redonna ses lettres de noblesse à la « première langue littéraire de l'Europe civilisée » (Mistral).

Comme de nombreux félibres à cette époque, l’abbé Espariat est poète et polémiste, voire polémiste régionaliste d’extrême droite, ses positions en réaction au radicalisme, au socialisme, au centralisme jacobin, ont été l’occasion de discours enflammés dans la presse locale, selon l’air du temps.

Lauréat aux Jeux Floraux de Toulouse (pour ses « Lueurs dans l’Ombre »), membre de l’Académie du Var, Majoral du Félibrige en 1898, il a laissé des ouvrages en langue provençale que les gens du pays dégustent encore aujourd’hui, tels que « Lou Sant Aloi de Broussonet », son « Pouèmo nouviau 1919 », « Flour de Pasco », ou encore « Quau vivo ? Franço ! ».

Un certain nombre de monuments et d'établissements publics de Provence portent son nom.