Katia Granoff

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Katia Granoff (née le 16 juillet 1895 à Nicolaëv, en Ukraine, décédée en 1989) est une directrice de galeries d'art réputée, fondatrice notamment de la galerie Larock-Granoff, et une poétesse française d'origine russe.

[modifier] La directrice de galerie d'art

Elle fonde sa première galerie en 1926 puis, après une interruption durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1944), sa galerie du rouvrit ses portes et fut l'une des premières à exposer le tableau de Monet les Nymphéas dès 1955. Elle exposa en outre des œuvres de Georges Dufrénoy, Pierre Brune et Georges Gimel. Elle se retire en 1987 des affaires artistiques, laissant son neveu, Pierre Larock, et ses enfants reprendre la galerie.

[modifier] La poétesse

Katia Granoff est l'auteure notamment d'une Anthologie de la poésie russe (1961), recueil de poèmes russes traduits en vers rimés, fort louée aussi bien par les écrivains que par la presse, republiée récemment dans la collection Gallimard Poésie, et des Amants maudits, un recueil d'une cinquantaine de poèmes en alexandrins portant sur des thèmes littéraires, aussi bien que des auteurs (Desbordes-Valmore, Leopardi, Nerval, Baudelaire, etc.) que des personnages littéraires et historiques (La Reine de Saba, Don Juan Tenorio, la Princesse de Clèves, Carmen, Nana, etc.). Quelques-uns de ses poèmes furent chantés par Monique Morelli en 1967.

[modifier] Sa vie

Katia Granoff naît le 16 juillet 1895 à Nicolaëv en Ukraine dans le foyer de Théodore Granoff et Eudoxie Feldman. Lorsque ses parents décèdent, Katia a tout juste seize ans. Leurs tuteurs les envoient, elle et sa s½ur Rose, poursuivre leurs études en Suisse où Katia passe une licence de lettres.

Elle se marie avec un médecin dont elle divorce peu de temps après. Lorsqu’elle arrive à Paris en 1924, Katia Granoff travaille d’abord comme secrétaire au Salon des Tuileries. Elle ouvre ensuite sa première galerie d’art à Paris, au 166 boulevard Haussman. Découvreuse de talents, elle expose Georges Bouche, Marc Chagall... Elle redécouvre les Nymphéas de Claude Monet, réputés invendables. La Galerie Katia Granoff devient célèbre et déménage Quai Conti. Sa propriétaire est naturalisée française en 1937.

L’occupation de Paris par les Allemands la force à fuir la capitale. Elle se réfugie avec sa sœur, son neveu et le peintre Georges Bouche dans un château médiéval, à la Voulte-sur-Rhône, en Ardèche. La guerre finie, elle ouvre deux galeries en province, à Honfleur et à Cannes, ainsi qu’une nouvelle galerie à Paris, place Beauvau. Katia Granoff choisit souvent d’exposer des artistes femmes, parmi lesquelles la sculptrice Chana Orloff*, d’origine russe comme elle.

Katia Granoff est aussi une femme de lettres aux multiples facettes. En 1964, elle reçoit le Prix Georges Dupau de l’Académie française pour son Anthologie de la poésie russe. Dans son introduction elle écrit : " Les poètes russes, prestigieux traducteurs, ont enrichi leur patrimoine de chefs-d’œuvre étrangers ; je souhaite que les trésors de la poésie russe entrent à leur tour dans le domaine poétique français. Traductrice-messagère, je voudrais que ces versions françaises des poèmes russes fussent à la fois des traductions littérales et des correspondances lyriques.". Son œuvre poétique personnelle est éditée en plusieurs recueils. Certains poèmes sont aussi enregistrés sur des disques, lus par elle-même, par Pierre Brasseur ou par Monique Morelli. A la fin de sa vie, elle se livre davantage dans des ouvrages autobiographiques. En 1986, elle consacre son dernier livre aux relations entre juifs et chrétiens.

C’est à l’âge de quatre-vingt treize ans que Katia Granoff décède le 16 avril 1989 à Paris. Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre national du mérite, elle avait également reçu la Médaille nationale des Arts, Sciences et Lettres.