Kaspar Villiger

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Conseiller fédéral suisse

Kaspar Villiger
99e conseiller fédéral
Élu le 1er février 1989
Mandat du 3 février 1989 au
31 décembre 2003
Département(s) 1989-1995 : DDPS
1995-2003 : DFF
Naissance 5 février 1941 à Pfeffikon
Parti politique PRD
Présidence 1995, 2002
Chronologie
Elisabeth Kopp Kaspar Villiger Hans-Rudolf Merz

Kaspar Villiger, né le 5 février 1941 à Pfeffikon (Lucerne), est un homme politique et un industriel suisse (cigares Villiger Söhne AG - Lucerne), membre du Parti radical-démocratique. Il fut conseiller fédéral de 1989 à 2003

Sommaire

[modifier] Ingénieur en mécanique de l'EPFZ et chef d'entreprise

A peine son diplôme d’ingénieur de l’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) en poche, Kaspar Villiger reprend à 25 ans la fabrique familiale de cigares Villiger Fils SA. Sous sa houlette, le groupe Villiger prospère considérablement pour atteindre 400 employés, et se diversifie dans la fabrication de vélos. On l'appelle familièrement M. "Vélo-cigare".

[modifier] Carrière politique

Député radical au Grand Conseil du canton de Lucerne de 1972 à 1982. Il est député au Conseil national de 1982 à 1987 puis député au Conseil des États de 1987 à 1989.

En tant que conseiller national, il est membre de la commission des affaires militaires de 1983 à 1987. Au Conseil des États, il sera membre de la commission de gestion et de la commission des transports. Au Parlement fédéral ses chevaux de bataille sont alors le droit des sociétés anonymes, les paiements directs à l’agriculture ou l’énergie.

[modifier] Elu au Conseil fédéral à la faveur d'une crise politique

Le 1er février 1989, lorsqu'il est élu dès le 1er tour au Conseil fédéral dans le lourd climat consécutif à la démission d’Elisabeth Kopp, Kaspar Villiger ouvre une en faveur des partis minoritaires. Issu d'un canton à dominante démocrate-chrétienne, sa candidature radicale – ou plus exactement libérale puisque c’était le nom du PRD dans ce canton - s'est imposée aisément.

Il est membre du Conseil fédéral du 1er février 1989 au 31 décembre 2003 et dirige successivement deux départements :

[modifier] Ministre de la Défense

Chef du Département Militaire fédéral (du 3 février 1989 au 31 octobre 1995) Il doit assumer la mise à jour des organisations secrètes P 26 et P 27 ainsi que le scandale des fiches. C'est avec sang-froid qu'il affronte la commission parlementaire chargée d'enquêter sur ces affaires. Réagissant promptement, il prend aussitôt les mesures qui s’imposent. Grâce à son honnêteté et à sa grande crédibilité, son département s’en sort indemne.

Il doit également faire face à l'initiative populaire pour la suppression de l'armée. Kaspar Villiger sort victorieux du scrutin populaire. Mais la pression est grande : les résultats – plus d'un tiers de oui, soit un million de voix - témoignent alors d'une profonde défiance de la population envers la mission et l’organisation de l'armée. La conjoncture internationale a changé, le mur de Berlin est tombé depuis 17 jours et avec lui l'empire communiste. Les vieilles recettes ne font plus école. Kaspar Villiger anticipe la crise. Il comprend que, pour regagner en légitimité auprès de la population, l'armée doit se donner un cadre de référence nouveau. Il n'hésite donc pas à lancer la première grande réforme de l'armée, qui deviendra « Armée 95 ». Dans la foulée, il gagne en votation populaire sur l’acquisition de l’avion de combat FA-18 alors que la cause paraissait perdue en début de campagne.

[modifier] Ministre des Finances

Chef du Département fédéral des Finances (du 1er novembre 1995 au 31 décembre 2003)

Le 1er novembre 1995, Kaspar Viliger reprend le Département fédéral des finances. Il prend ses nouvelles fonctions dans un contexte difficile. La Confédération subit les assauts de la crise économique des années 90 et l’augmentation des dépenses l'a plongée dans les chiffres rouges, avec un déficit annuel s’étalant entre cinq et neuf milliards de francs.

En tant que grand argentier, sa préoccupation principale est la mise en place rapide d'un processus d’assainissement des finances fédérales et conduit plusieurs programmes d’économies. Succès comptable : en 2000, la croissance de nouveaux déficits est fortement freinée et un bénéfice de 4,5 milliards de francs est même comptabilisé ! Succès populaire : il obtient, en réponse à la confiance qu'il a su gagner, un aval très généreux du peuple – 85 % de oui - pour le frein à l'endettement.

Avec Kaspar Villiger, le personnel de la fonction publique a eu un partenaire sensible à la nécessité d’un bon climat dans les administrations publiques. La loi modernisée sur le personnel porte la marque de son empreinte.

Après l'embellie des comptes de l’an 2000, Kaspar Villiger est reparti en croisade contre les déficits budgétaires.

[modifier] Deux fois président de la Confédération

Il a été président de la Confédération en 1995 et 2002. Comme président de la Confédération, il prononce un discours le 7 mai 1995 dans lequel il présente des excuses pour le tampon J apposé sur le passeport des juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Il préside à nouveau l'exécutif pendant l'année de l'Exposition nationale de 2002.

Sa seconde présidence voit l’adhésion de la Suisse à l'Organisation des Nations unies, à laquelle il a contribué en s’engageant fortement pour le oui dans le canton de Lucerne dont la voix sera décisive. Le 10 septembre 2002, il est le premier président de la Confédération à s'exprimer devant l’Assemblée générale au Palais de verre de Manhattan dans un discours où il indique que la neutralité est compatible avec l’appartenance aux Nations unies.

Kaspar Villiger est dépeint comme un travailleur infatigable, discret, tranquille et confiant.

[modifier] Conseils d'administration

  • Membre, Nestlé SA, Vevey/Suisse (depuis 2004)
  • Membre, AG für die Neue Zürcher Zeitung (SA pour la Nouvelle Gazette de Zurich), Suisse
  • Membre, Swiss Re (Swiss Reinsurance Company) Suisse

[modifier] Liens externes