Kang Youwei

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Kang Youwei 康有为, né en 1858 à proximité de Canton (Guangdong) et mort en 1927, est un révolutionnaire chinois.

Sommaire

[modifier] Origine

Originaire d’une famille de haut fonctionnaire, il suit grâce à leurs efforts une formation classique, mais se voit forcé d’interrompre ses études à l’âge de vingt ans et se retire pour un certain moment dans un monastère, ce qui provoquera une altération de ses convictions.

[modifier] Débuts politiques

Après de longues études de la géographie, de l’histoire et du bouddhisme, des voyages le dirige en 1879 à Hong Kong et en 1882 à Shanghai, entre autres dans les territoires sous contrôle étranger.

Il commence alors à critiquer l'administration en place en Chine, responsable selon lui du manque de pouvoir de la Chine face aux forces étrangères. Il adresse alors une lettre à l'empereur, mais celle-ci est interceptée par les hauts fonctionnaires, dont il s'attire cependant la bienveillance. Dans une publication en 1891, il remet en cause l'authenticité des écrits de Confucius, qu'il considère comme un réactionnaire.

Quatre ans plus tard, il reçoit dans le cadre du système de sélection classique un titre de lettré et profite de cette promotion pour rédiger un deuxième courrier adressé au gouvernement. Il propose aux autres lauréats de la signer avec lui. Dans cette lettre, il critique non seulement la politique étrangère de la Chine, mais demande aussi une réforme de l’appareil étatique, ainsi que de l’appareil gouvernemental et de l’administration. Cette deuxième lettre n’arrive de nouveau pas à destination. Elle provoquera néanmoins son embauche en tant que secrétaire au ministère de la Fonction publique. Par l’intermédiaire d’une association qu’il fonde, ainsi que d’un magazine, Kang Youwei cherche à propager ses idées. Celles-ci sont bien reçues par les cercles de jeunes intellectuels. Le gouvernement, par contre, réagit par un rejet et une interdiction de cette forme de cette associatione et de ce journal.

[modifier] Les premières réformes chinoises

Suite la pression étrangère qui s'accentue sur la Chine, Kang Youwei se met à rédiger un troisième courrier à l’empereur, présentant des recommandations pour des réformes dans pratiquement tous les domaines, ce qui lui vaut finalement d’obtenir une audience en 1898. Par la suite plusieurs réformes se réaliseront à son initiative, mais avant la fin de l’année l'impératrice douairière Cixi y mettra terme en s’assurant le pouvoir grâce au soutien du commandant militaire Yuan Shikai. Sous la menace, Kang Youwei prend la fuite vers le Japon.

[modifier] Exil et Révolution de 1911

De là, son voyage se poursuit en direction de la Grande-Bretagne et du Canada, et, avec sa Société pour la protection de l’empereur, il recherche du soutien dans les rangs des communautés chinoises à l’étranger. De retour à Hong Kong, il organise en 1900 un attentat contre Cixi, qui échoue. De nouveau, il se rend à l’étranger et son chemin le mène en Inde et en Indonésie. Plusieurs de ses œuvres sont publiées. Il y présente des propositions pour une réorganisation de l’État, mais contrairement à Sun Yat-sen, qui opte pour une forme républicaine, Kang Youwei insiste pour préserver la monarchie. Face au désintérêt du gouvernement impérial pour le bien-être de la population, les idées de Sun Yat-sen ont de plus en plus de succès. De son côté, Kang Youwei persiste dans ses idées, même après la révolution de 1911, qui abolit la monarchie.

[modifier] Militant d'une monarchie constitutionnelle

Ce n’est qu’en 1913 que Kang Youwei rentre en Chine. Kang Youwei s'oppose à une tentative par Yuan Shikai de renverser le nouveau gouvernement et de s’assurer le pouvoir impérial. Il tente alors un coup d'État pour restaurer la monarchie. Le dernier empereur de la dynastie Qing, Puyi, est alors placé sur le trône, après la mort de Yuan Shikai. Mais son règne ne durera que treize jours et Kang Youwei devra à se réfugier dans l’ambassade des États-Unis. Il s’obstinera malgré tout à propager ses idées, pour finalement s’installer définitivement à Shanghai. Il parvient à y créer une petite communauté de partisans, disposée à soutenir ses théories et publications, jusqu'à sa mort.

[modifier] Bibliographie

  • Studien über die Fälschung der Klassiker durch die Gelehrten der Wang Mang-Periode, 1891 – Étude sur la falsification des classiques par les lettrés de la période de Wang Mang
  • Studien über Konfuzius als Reformer, 1897 – Étude sur Confuce Réformateur
  • Reiseaufzeichnungen aus elf europäischen Ländern, 1904 – Notes de voyages dans onze pays européens
  • Nationales Heil durch Wirtschaftsaufbau, 1905 – Prospérité Nationale par la Construction Économique
  • Buch von der großen Gemeinschaft, 1935 – Livre de la grande Communauté