Joseph Blin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Blin.

Joseph Marie Jacques Blin (Rennes 31 mars 1764 - Rennes 12 juillet 1834), homme politique français, républicain, a été notamment député d'Ille-et-Vilaine au Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire, et Président de la Fédération de Bretagne en 1815.

[modifier] Biographie

Fils d'un démonstrateur royal en chirurgie à Rennes, Joseph Blin est né en 1764. Enthousiasmé par la Guerre d'indépendance des États-Unis, il s'enrôla à seize ans au régiment d'Auvergne et servit aux Antilles. Il revint en France après la paix de 1783, entra dans les aides, dans les Fermes de Bretagne, et devint receveur du timbre ordinaire.

En 1789, il fit partie des premiers partisans de la révolution. Volontaire en 1792, sa compagnie de grenadiers l'élut capitaine par acclamations. Passant par Reims, il y sauva à la tête de sa compagnie un prêtre qui allait être brûlé par la population. Il combattit à l'armée du Rhin contre les Prussiens.

De retour à Rennes, il fut nommé directeur de la poste aux lettres de la ville. Révolutionnaire modéré, il participait aux assemblées locales, où il s'opposa vigoureusement en 1793 aux sinistres projets du représentant Carrier, et obtint que celui-ci parte de Rennes. Carrier alla alors sévir à Nantes, mais réclama l'arrestation de son adversaire. Blin fut emprisonné, puis libéré à fin de 1793.

Lors d'une élection partielle, Joseph Blin fut élu le 26 germinal an VI (septembre 1797) député d'Ille-et-Vilaine au Conseil des Cinq-Cents. Il y manifesta à plusieurs reprises son patriotisme et son anti-royalisme, et combattit souvent la politique du Directoire. Il s'opposa aussi au coup d'État du 18 brumaire, en demandant de voter que les troupes amenées par Bonaparte soient réunies à la garde du Corps législatif ; Lucien Bonaparte, président du Conseil des Cinq-Cents, s'y opposa. Après le coup d'état, exclu du Corps législatif, Blin reprit à Rennes ses fonctions de directeur de la poste.

Le 23 avril 1815, il fut élu président de la fédération des cinq départements de la Bretagne, qui donna l'exemple aux autres fédérations. Il reçut alors la Légion d'honneur, et chercha à s'opposer à l'invasion étrangère. Il fut révoqué à la Seconde Restauration, en raison de son attitude activement anti-royaliste. Il déclina la place qu'on lui offrit en 1830.

Il est mort à Rennes en 1834. Il était le père de Marie-Caroline Blin qui épousa le médecin Alexandre Bertrand, et de Manette Blin qui épousa le naturaliste François Désiré Roulin. Il était aussi le frère du député François-Pierre Blin.

[modifier] Sources