Johann Bessler

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Johann Bessler (Orffyreus)
Johann Bessler (Orffyreus)

Johann Ernst Elias Bessler (né en 1681 (le baptême le 6 mai) à Zittau, en Allemagne - mort le 30 novembre 1745). Il est aussi connu sous le pseudonyme de Orffyre, la transcription ROT13 de Bessler, ou Orffyreus dans sa version latinisée. Horloger (et médecin) de formation, il fut l'inventeur de nombreuses machines qu'il présentait comme étant des machines à mouvement perpétuel.

Sommaire

[modifier] Biographie

Le 6 juin 1712, Bessler part à Gera, dans la province de Reuss, où il présente une roue, qui, une fois en mouvement, n'arrête plus de tourner. Cette roue fait 50 tours par minute. Les habitants de Gera, peu intéressés par ses démonstrations et irrités par le caractère dogmatique de Bessler, le rejettent.

Cependant, le 9 octobre 1712, la roue est examinée pour la première fois et un certificat est officiellement délivré. Bessler propose l'invention avec son secret pour 100 000 thalers (ce qui représente un ordre de grandeur de 50 millions d'euros).

Après une campagne orchestrée contre lui, Bessler détruit sa roue et quitte Gera en 1713. Il s'installe à Draschwitz, près de Leipzig, où il construit une roue plus grande. Cette roue fait aussi 50 tours par minute et peut lever jusqu'à 18 kg. Les trois ennemis de Bessler, Gartner, Borlach et Wagner, font une nouvelle campagne et publient des imprimés contre lui. Bessler détruit une nouvelle fois sa roue et en recrée une nouvelle, plus grande, à Merseburg, le 31 octobre 1715. Elle est examinée par ordre du duc Moritz Wilhelm de Sachsen-Merseburg. Contrairement à la première roue, celle de Merseburg pouvait tourner dans les deux sens : Bessler voulait ainsi montrer que son fonctionnement n'était pas dû à un mécanisme à ressort caché, ce qu'on avait d'abord supposé. Bien que cette roue n'eût pas la vitesse de la première roue et bien qu'elle dût mettre en marche avec la main pour tourner (contrairement à la première), une fois mise en mouvement, elle n'arrêtait plus de tourner.

Il s'installe ensuite dans l´état de Hesse-Cassel, où le prince Karl, landgrave de cette région, lui offre un atelier dans le château de Weissenstein. En contrepartie, le prince Karl peut observer le secret de la roue mais il n'a pas le droit de divulguer ce secret avant qu'une vente ne soit conclue (le landgrave doit payer 4000 thalers à Bessler). Après avoir pris connaissance du fonctionnement de la roue, le prince Karl offre sa protection et un revenu régulier à Bessler pour qu'il puisse bâtir une roue encore plus grande. Bessler habite dans le château et il y constuira en 1717 une nouvelle roue, la plus grande de toutes.

Le 12 novembre 1717, après une demande de l'inventeur, la « roue de Bessler », toujours en mouvement, fut enfermée dans une salle du château dont la porte fut scellée. On doit dire, que Bessler a fait cette demande, parce que son ennemie Gartner a publiquement demandé de tester cette roue pour 4 semaines; si cette roue n´arrête pas de se tourner et si c´est claire, que la roue n´est jamais en contact avec une autre source d´énergie extérieur, Gartner voulait donner à Bessler 1000 thalers. Si cette essaie ne fonctionne pas, Bessler doit payer à Garntner la même somme. Le 4 janvier 1718 après avoir constaté que le sceau était intact, on le brisa pour ouvrir la porte. On constata alors que la roue tournait toujours à la vitesse de 26 tours par minute (après 54 jours). Un nouveau certificat officiel fut délivré.[1] Même, que Bessler a clairement gagné ce pari, le thème de Bessler et son inventation restaient disputés.

Pendant les quatre années suivantes, la roue fut examinée à de nombreuses reprises par plusieurs scientifiques, dont Willem Jacob 's Gravesande (professeur néerlandais de mathématiques et de physique) et le mathématicien Gottfried Wilhelm von Leibniz, le 31 octobre 1715.

Lorsque Willem Jacob 's Gravesande examina pour la seconde fois la « roue de Bessler », il conclut que cela ne pouvait être une fraude, et en déduisit que le mouvement perpétuel était réel. Mais quand il voulut examiner l'axe de la roue, où se trouvait le mécanisme, Bessler, quelque peu paranoïaque, crut qu'il voulait découvrir le secret de la roue sans avoir à payer pour cela et détruisit sa roue une nouvelle fois.

Le tsar de Russie Pierre le Grand, se trouva soudain disposé à payer la somme demandée, mais il voulut auparavant être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une supercherie, et c'est pourquoi il voulait se mettre en voyage. Cependant, il décéda en février 1725.

Peu après le mort du tsar de Russie, la Royal Society d'Angleterre accepta à on tour de payer la somme demandée. On proposa de donner d'abord l'argent au landgrave Karl : il ne serait versé à Bessler qu'après une étude de Willem Jacob 's Gravesande et un rapport complet sur le mécanisme de la roue. Bessler refusa cette procédure en affirmant qu'on cherchait à le tromper - et une nouvelle fois, il détruisit sa roue.

Bessler et sa machine sont ensuite tombés dans l'oubli. En 1727, il construisit une nouvelle roue, s' Gravesande ayant promis de l'examiner à nouveau (on ne sait pas si ce réexamen a eu lieu).

Le 28 novembre 1727, la servante de Bessler, Mme Anne Rosine Mauersbergerin affirma aux autorités que cette roue était une supercherie mais s' Gravesande protégea l'invention : il admettait que Bessler n'était pas bien mentalement mais sa roue fonctionnait. Les accusations de fraude furent finalement aussi officiellement rejetées : D'abord Anne Rosine Mauersbergerin s'emmêla dans des contradictions - et ses accusations étaient simplement incroyables : Elle affirma qu'elle avait mis la roue en mouvement depuis une autre pièce, qu'elle avait reçu les ordres de tourner la roue à gauche ou à droite grâce à des signaux que lui faisait Bessler en toussant. Cela n'était pas crédible : Les commissions, qui avaient donné les certificat à Bessler avaient contrôlé, qu'aucun contact avec une autre pièce n'était possible. En plus, Bessler aurait toussé extrêmement fort, et cela aurait paru étrange. D'ailleurs tous les témoins n'ont pas affirmé que Bessler avait toussé. Et finalement les accusations de la servante de Bessler avaient été proférées, peu après que Bessler avait rejeté l'idée de se marier avec elle. Les accusations de fraude furent ainsi finalement rejetées officiellement.

Cela n'empêcha pas les anciens ennemis de Bessler de réitérer leurs campagnes. Peu après son arrestation à cause des accusations de Mme Mauersbergerin, Bessler, en proie à la paranoïa, détruisit presque tous les documents, modèles et dessins, car il craignait que ces documents puissent être volés.

Le 23 mars 1730, le protecteur de Bessler, le landgrave Karl, mourut. En 1738, Bessler annonça trois autres inventions : Une fontaine qui n'arrête pas de couler, une orgue qui n'arrête pas de jouer et un bateau, créé pour empêcher la noyade et pour repêcher un trésor dans une épave.

En 1745, il mourut d'un accident pendant la construction d'un moulin à Fürstenburg. Il emportera le secret de sa roue dans sa tombe.

[modifier] Oubli et redécouverte

Déjà de son vivant, l'opinion sur Bessler et l'importance de sa roue était mitigée. La popularité de Bessler était énorme et tout à coup lui et sa machine tombèrent dans l'oubli. Beaucoup de facteurs ont joué un rôle, notamment :

  • le fait qu'il n'existât encore aucun système de brevet ou patente pour protéger les inventions
  • l'évidence du fonctionnement de la roue, opposé à la conviction de l'impossibilité d'un mouvement perpétuel
  • la définition d'une escroquerie à cette époque et aujourd'hui : Aujourd'hui, on parle seulement d'une escroquerie si un tiers subit un dommage financier. Une supercherie sans conséquence n'est pas punie. A l'époque, elle aurait pu l'être. C'est pourquoi Bessler était toujours en danger d'être arrêté : Seule l'évidence du fonctionnement de sa roue empêchait son arrestation. Quand Anne Rosine Mauersbergerin affirma aux autorités que cette roue était une supercherie, Bessler fut arrêté un court moment.
  • l'importance de la somme demandée
  • les campagnes orchestrés contre Bessler
  • Bessler lui-même avec son caractère particulier.

Après le mort de Bessler, cet oubli dura jusqu'à ce qu'un historien redécouvre la déclaration de Mme Anne Rosine, 36 ans plus tard. C'est pourquoi aujourd'hui Bessler est presque inconnu en Allemagne, où il n'est évoqué ni à l'université, ni dans l'enseignement de la physique. Il est plus connu dans les pays de langue anglaise (États-Unis et Angleterre), au Danemark et dans les pays du Benelux.

[modifier] La roue de Bessler

Étant donné que le mouvement hors du vide nécessite toujours un apport d'énergie pour être entretenu, on conclut, soit que cette roue est une supercherie, soit que Bessler a vraiment trouvé une énergie inconnue.

Bessler en a expliqué le mécanisme à son entourage, mais il a toujours refusé de le démontrer publiquement, car il craignait que tout le monde soit capable de créer sa propre roue.

En 1719, il donna quelques indications très vagues, en 2 endroits de son livre Das Triumphirende Perpetuum mobile Orffyreanum : aux pages 19-21 et aux pages 74-76 :

Selon lui, le mécanisme principal de sa roue est basé sur des poids, qui doivent être bien placés pour ne jamais obtenir un équilibre, ce qui permet le mouvement continu de la roue. Il compare le mécanisme de la roue avec le mécanisme d'un mouvement d'horlogerie (et les inconvénients dun tel mécanisme). (Bessler était initialement horloger et médecin.)

Le texte original de Bessler (Das Triumphirende Perpetuum mobile Orffyreanum) est disponible ici en allemand et en latin.

En voyant ce phénomène de la roue de Bessler dans un point de la neutralité, le problème principal, c´est la définition d´un mouvement perpétuel : Initialement, c´était seulement une expression latine – traduisée en Français, »Mouver eternellement « . Cette expression ne dit rien encore d´une machine. Aujourd´hui la physique défine un mouvement perpétuel, comme une machine, dans un système fermé, qui permanentement fait du travail. C´est correct de dire, une machine comme ça ne peut pas fonctionner. On a la définition de 3 catégories d´un mouvement perpétuel.

Mais la roue de Bessler n´appartient pas à une de ces catégories, parce que la roue de Bessler n´est pas un système fermé. Elle a toujours été dans la gravitation, qui est partout : C´est pourquoi cette roue n´est pas un mouvement perpétuel, comme défini par la physique aujourd´hui, parce que cette invention a représenté un système ouvert.


[modifier] Indications

Dans ces deux indications , traduites en français, Bessler écrit (attention: les mots italique en latin sont corrects; Bessler a écrit cela, parce que pendant ce temps on a été "en vogue", si on a écrit en latin; c´est une traduction d´un allemand ancien)

[modifier] Première indication

La structure intérieur de ce tympani ou roue est d´une texture, dont beaucoup de poids disposées ad leges motus mechanici perpetui, à priori, id est scientifice demonstrabilis, poussent contiuellement la même, après avoir reçu une rotation une fois, et [ils] doivent continuer cette rotation, si longue jusque toute la structure garde l´esse, sans l´aide extérieure [et] sans forces de mouvement extérieures, qui ont besoin d´avoir une restitution : ce genre de choses, des autres automatis, comme des d'horlogeries, des ressorts et des poids accrochées, ou remontées sont trouvées. Parce que alors, ces exès de poids ne sont pas accrochées, ni [un] extra mécanisme, ou de confiderer, comme des moventia extérieur , qui doivent continuer le motum ou rotation, avec leur gravité, si longue les ficelles ou les chaînes, ou ils sont accrochées permettent cela: Mais ce sont ces poids leurs mêmes le mouvement perpétuel ou partes essentiales & constitutive du même, qui ont leur vim & nisum progrediendi intérieur, reçu par le motu universi et doivent répéter infinitement (si longue alors elles sont extérieures du centro gravito), après être fermées dans un boîtier, et sont coordiniées mutuellement, pour n´obtenir jamais un équilibre ou punctum quietis, mais ils sont toujours en train de chercher cela et pendant cela avec la fuite admirable de la proportion, [elles] doivent mouver l´axe et la charge vorticis verticalis

[modifier] Deuxième indication

Le sans reprise montre, que ce n´est pas une horlogerie, qui doit être poussé avec des ressorts remontés, ou des poids, comme déjà expliqué ; parce que ces machines, qui sont mises en marche avec du vent, de l´eau, des ressorts remontés ou des poids (même s´ils marchent beaucoup d´ans) n´ont pas la principium motus in [se], mais extra se, alors ce ne sont pas per se mobiles ou moventes, mais per accidens : alors, le motus n´est pas propre de ces machines mêmes, mais c´est propre d´accidenti – et par défaut de cela la machine reste calme et [ne peut pas] mouver de poussière. C´est pourquoi elle ne peut pas être appelée quelque chose autre que abusive perpetuo mobiles, parce que leur movens accidentale est cela.

[modifier] Certificats

Les certificats délivrés n'apportent aucune indication sur le fonctionnement de la roue : ils certifient seulement qu'elle n'était jamais en "contact" avec une autre pièce ou une source d'énergie extérieure et qu'elle n'avait pas arrêté de se tourner.

Encore aujourd'hui le fonctionnement de ces roues reste inexpliqué. Mais plus pour longtemps.

[modifier] Notes et Références

  1. Le texte original (en Allemand) de ce certificat peut être lu sur Wikisource

Traduction de l'article anglais en:Johann Bessler.

[modifier] Liens externes

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